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Citations sur Wastburg (63)

Pour moi, la magie se régénérait. Tant que tu en laissais un peu, elle finissait par refaire ses stocks. Ça prenait du temps, mais elle refaisait le plein. C’était naturel. C’est un peu comme un champ que tu cultives : tu dois garder une partie des graines pour les replanter l’année suivante. Sauf que si tu bouffes toutes les graines...
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Refuser de manger un piaf et tout faire pour ressembler à un œuf, c'était quand même ironique.
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Avec cet élément en plus, maester Pruken était retourné à ses bouquins, pour revenir tout tristounet quelques jours plus tard : il n’y avait pas de maladie de Pruken, Wekter souffrait de la majeeriade de Bröm, une maladie malheureusement connue. Il avait donné une définition à la mère de Wekter qui n’avait rien entravé à son charabia. De ce qu’elle avait compris, la qualité de majeer était héréditaire. Ce don, Wekter l’avait dans le sang à cause de son père. or, depuis la Déglingue, la magie avait foutu le camp. Pfuit. Mais le don des majeers était toujours là. Les majeers avaient faim de magie comme les poissons avaient soif d’eau. Le corps de Wekter réclamait donc de la magie même si cette dernière s’était évaporée. D’où les convulsions et la douleur.
Un remède ? Maester Pruken avait été sans espoir : le mal ne disparaîtrait jamais. Au mieux, il était possible d’atténuer la souffrance en buvant de l’alcool. La bibine avait toujours été notoirement dangereuse pour les majeers : non seulement un majeer cuité bafouillait en prononçant ses incantations, mais la gnôle neutralisait son aptitude à puiser dans la magie pour alimenter ses sortilèges.
Wekter n’était pas le seul gamin atteint du mal : les majeers avaient semé pas mal de graines après la Déglingue. Le nombre de mioches morts-nés ou ne vivant pas longtemps avait augmenté à Wastburg. Wekter avait eu de la chance que son mal se déclenche tard, quand il était devenu assez costaud pour résister aux premières attaques.
L’apothicaire avait refilé à la mère de Wekter une douloureuse d’une centaine de geldoches, avant de partir en pestant contre son confrère Bröm.
La bonne nouvelle pour Wekter était que son médicament était en vente dans toutes les gargotes de Wastburg.
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T'es qui toi ? demanda protocolairement Trumgar.
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Quand un gars se hissa sur le haut de la charrette et qu’il commença à jeter les courges dans le fleuve, Raemster comprit qu’il était dans la merde car la situation lui avait échappé. Graft se crêpait le chignon avec les conducteurs de bœuf et ne venait pas l’aider. Le proprio au bœuf mort hurlait à chaque courge qui valsait dans la flotte et secouait Raemster à pleine main pour le faire réagir :

« Ah, mais vous allez les arrêter, oui ? Ils vont me ruiner ! »

D’autres gusses étaient montés dans la charrette, les courges pleuvaient dru. De grosses gerbes d’eau jaillissaient bruyamment à chaque impact. Pour accélérer le mouvement, d’autres piquaient une citrouille ou une courgette avant de se glisser jusqu’à l’entrée de la cité. Le temps que Raemster se débarrasse de l’encombrant propriétaire de la charrette, cette dernière était vide.

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Les édits précisaient quelles étaient les conditions acceptables pour qu’un cadavre soit ramené temporairement à la vie le temps qu’il puisse témoigner au tribunal (généralement, c’était jusqu’à ce que l’odeur de putréfaction indispose le juge).
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Avec sa livrée dépareillée et sa barbe hirsute, cet échalas était pareil à un épouvantail, ce qui expliquait la méfiance des mouettes.
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Tel un dieu déchu tombant du ciel, Kleen fit une chute de quatre étages. Il se réceptionna sur la tronche.

Quand une patrouille découvrit son cadavre au petit matin, c'était tout juste si le corps disposait encore de sa culotte.
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De l'avis général, il fallait être grand et costaud pour entrer à la Garde. Les gens avaient en tête l'image du soldat baraqué qui en imposait quand il faisait sa ronde, dépassant d'une tête la foule agitée du marché. Il était vrai que quiconque avait goûté un jour aux méthodes de maintien de la paix des gardes savait qu'à Wastburg, la loi avait une bonne droite. Si bien qu'on attendait du gardoche moyen qu'il ait du chien.
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C’est dans les contreforts du massif des Malbroges que tout commence. L’eau qui ruisselle en rigole forme un ru puis enfle jusqu’à prétendre au titre de ruisseau. Quand il se jette sans peur du haut d’une cascade pour aller s’écraser sur les rochers en contrebas, le ruisseau se change en torrent. Mais un jour, il se lasse de jouer à rouler sur les pierres et à faire de l’écume. Il entre de plain-pied dans la vie adulte en acceptant le fait qu’il est devenu une rivière. Paresseuse, celle-ci ne serpente pas tant qu’elle se laisse aller à couler le plus lentement possible, comme si elle retardait au maximum le moment de se jeter dans la mer. Elle gonfle et étale sa nonchalance en s’insinuant entre les pleins et les déliés du paysage. Quand elle s’est suffisamment gorgée de vanité, elle accepte avec un brin de dédain la fonction de fleuve. Sans se lasser, celui-ci continue son pèlerinage en direction du sud, d’une foulée régulière, comme si l’appel de la mer se faisait de plus en plus irrésistible.
Ce fleuve, les Loritains le nomment la Fuile. Les origines de ce nom ne sont plus connues de personne, pas même des cartographes les plus érudits. Les Waelmiens ont pour leur part nommé ce fleuve le Puerk, car c’est également le nom d’une variété de truite qui faisait autrefois les beaux jours des pêcheurs du coin. Le fleuve relève d’un grand intérêt stratégique pour la Loritanie autant que pour le Waelmstat. Plusieurs accrochages virils entre les deux pays n’eurent autrefois pour unique but que de prendre possession des deux rives fertiles. Des bataillons entiers furent formés par conscription dans les villages des alentours pour tenter de mettre la main sur des terres soi-disant d’une grande qualité. Des navires des deux nations s’affrontèrent pour contrôler le fleuve. Des blancs-becs passèrent l’arme à gauche sous le commandement d’une poignée de nobliaux pour avoir l’honneur de débarquer sur la rive d’en face, afin de planter leur bannière au nom d’un roi resté bien à l’abri dans son château lointain. Des majeers des deux pays déversèrent leurs sortilèges sur le camp adverse pour résoudre définitivement la bisbille en faisant, par exemple, s’écrouler un pont de pierre tandis que les troufions l’empruntaient pour venir revendiquer quelques arpents de limon. Certains méandres du fleuve abritent encore les vestiges des tours de garde censées empêcher l’invasion adverse. Les noms des bidasses qui composèrent cette chair à canon, morte moyée ou étripée, ont depuis longtemps été oubliés, emportés par le courant qui charrie tout jusqu’à la mer.
Ayant finalement compris qu’aucun des deux pays ne pouvait posséder le fleuve pour toujours et que tous les macchabées provoqués par ces guerres dépassaient largement la valeur de la glèbe convoitée, un roitelet du Waelmstat et un autre aristo de la Loritanie signèrent un jour un traité stipulant que le fleuve deviendrait une frontière définitive entre les deux pays. De sa source jusqu’à la mer, le Puerk ou la Fuile constituait désormais la limite légale des ambitions loritaines et waelmiennes. Mais ce que le traité ne prévoyait pas, c’était le statut du delta formé à l’embouchure du fleuve quand il rejoint enfin la mer. Car le large fleuve se sépare en deux à quelques bornes de la mer et forme une île entre ses deux bras. Cette terre triangulaire, elle n’est légalement ni loritaine ni waelmienne, puisque le fleuve forme la frontière ultime. Avec le temps, c’est sur cette langue de terrain hors des lois que s’est développée une cité apatride : Wastburg.
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