Quand tout le monde commande, personne n'obéit.
Le Normand sella son cheval qui n'était ni blanc ni noir, parce que, dans son pays, tout est pie, blanc et noir, chèvre et chou, un petit peu chair, un petit peu poisson. Quoi ! Un pied chez le bon Dieu, un pied chez le Diable.
On dit souvent que, dans les grèves de la baie de Cancale, la mer monte avec la vitesse d'un cheval au galop. Ceci mérite explication. Si l'on a voulu dire que la marée partant des basses eaux, gagnait avec la rapidité d'un cheval qui galope, on s'est assurément trompé. Si l'on a voulu dire, au contraire, qu'un cheval, partant du bas de l'eau en grande marée, aurait besoin de prendre le galop pour n'être point submergé, on n'a avancé que l'exacte vérité.
Les gens de la rive disent que le deuxième jour de novembre, le lendemain de la Toussaint, un brouillard blanc se lève à la tombée de la nuit. C'est la fête des morts. Ce brouillard blanc est fait avec les âmes de ceux qui dorment sous les tangues. Et comme ces âmes sont innombrables, le brouillard s'étend sur toute la baie, enveloppant dans ces plus funèbres Tombelène et le Mont Saint-Michel.
Mais l'amour des jeunes gens pleins d'espérances ne ressemble point à l'amour triste des vieillards. A mesure qu'on vieillit, Reine, la tendresse se concentre et se resserre, parce que les objets aimés deviennent plus rares.
Nantes était alors la capitale de ce rude et vaillant pays qui gardait son indépendance entre deux empires ennemis : la France et l'Angleterre. Nantes était une ville noble, mirant dans la Loire ses pignons gothiques et fière d'être reine parmi les cités bretonnes.
Détourner la question est le fort de la diplomatie normande.
Chez le Gascon, il n'y a pas beaucoup de bon, tandis que chez le Normand, il n'y a rigoureusement que du détestable.
Mais les brouillards salés de l’Armorique détendraient vite les cordes de la vieille guitare d’Apollon. Le biniou seul, avec sa poche de cuir et sa nasillarde embouchure, supporte le rhume chronique de ces contrées. (p. 151, Chapitre 23, “Comment Joson Drelin but la rivière de Rance”).
La Fée des Grèves ! l’être étrange dont le nom revenait toujours dans les épopées rustiques, racontées au coin du foyer.
Le lutin caché dans les grands brouillards.
Le feu follet des nuits d’automne.
L’esprit qui danse parmi la poudre éblouissante des mirages de midi.
Le fantôme qui glisse sur les lises* dans les ténèbres de minuit.
La fée des Grèves ! avec son manteau d’azur et sa couronne d’étoiles ! (p. 30, Chapitre 5, “Un Breton, un Français, un Normand”).