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Après une première bande dessinée consacrée aux révolutions arabes de 2011, Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès renouvellent leur association et sortent cette année un tout nouvel ouvrage aux éditions Futuropolis. Difficile d'ailleurs de ne pas y voir une sorte de prolongement avec le précédent volume puisqu'après avoir évoqués la naissance de mouvements contestataires dans les pays d'Orient ainsi que la chute de dictatures que l'on croyait jusque là inébranlables, les auteurs ont choisi pour ce second album de se focaliser sur les conséquences de ces révoltes sur un pays aujourd'hui complètement déchiré par la guerre civile : la Syrie. le lecteur se retrouve ainsi plongé dans le quotidien d'une famille originaire de Daraya, quartier de la banlieue sud-ouest de Damas qui va malheureusement se retrouver en 2013 au coeur des combats opposants les insurgés aux fidèles de Bachar Al-Assad. Parallèlement à l'histoire de cette famille dont les membres entretiennent des relations parfois conflictuelles, on découvre aussi l'histoire d'amour de Karim et de la belle Fatima. Lui est le plus jeune fils de la fratrie, étudiant un peu naïf mais farouchement opposé au régime de Bachar Al-Assad. Elle se retrouve forcée d'épouser un homme proche du régime qui la maltraite mais au sort duquel sa famille et elle sont désormais liés. L'album est une vraie réussite et montre assez clairement le basculement du pays dans la guerre civile et les conséquences de cette situation pour les populations locales piégées dans les zones de combat.

Jean-Pierre Filiu souligne notamment l'évolution des méthodes et de l'état d'esprit des insurgés qui, de mouvements contestataires pacifistes militant pour plus de liberté et de justice, vont finir par fusionner avec des groupes armés bien décidés à faire usage de la force pour renverser le régime. L'ouvrage met également à plusieurs reprises l'accent sur la lâcheté et l'immobilisme des pays occidentaux qui se contentent d'observer ou, au mieux, de dénoncer sans jamais se mouiller plus avant. Malgré les regrets manifestés pour les pertes civiles et les exactions commises par les sbires de Bachar Al-Assad, les rares Occidentaux dépeints dans la bande dessinée se révèlent incapables de véritablement comprendre la dureté et la précarité du quotidien des Syriens. Plusieurs scènes bouleversantes sont justement là pour nous rappeler la tragédie vécue par les civils du pays qui sont évidemment les premières victimes de ce conflit dont les belligérants ne reculent devant rien, y compris faire usage d'armes chimiques pour gazer leurs propres concitoyens, les soldats aussi bien que les femmes, les enfants ou les vieillards. L'auteur pointe également du doigt l'hypocrisie des puissances occidentales qui menacent de passer à l'action, posent des ultimatums, parlent même de « ligne rouge à ne pas franchir » et qui, au final, ne font rien par peur de voir leurs intérêts menacés. Un mot pour terminer sur les graphismes eux aussi très réussis de Cyrille Pomès qui a opté cette fois pour une teinte marron dans laquelle baigne la totalité de l'ouvrage.

« La Dame de Damas » est une bande dessinée qui s'inscrit dans la droite lignée du précédent album de Jean Pierre Filiu et Cyrille Pomès et dans lequel on retrouve les mêmes qualités : sérieux de la documentation, soin apporté aux graphismes et surtout volonté de rendre hommage à tous ces hommes et femmes ordinaires victimes de cette guerre interminable. Une lecture poignante, à lire et à faire lire.
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En Syrie suivre la vie d'une famille qui combat le pouvoir qui est en place VIVE LA RÉVOLUTION. du suspense de l'amour et beaucoup de haine. Découvrez qui est la Dame de Damas une bd réussie avec un dessin primaire et beau. A lire à tout pris.
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Cette bande-dessinée raconte le printemps syrien, qui a débouché sur la guerre civile qui dure depuis.
Karim est un jeune homme de son temps. Une jeune homme syrien.
Il aime sa famille, fait des études, est amoureux de Fatima. Peut-être un point idéaliste ? C'est surtout que dans la Syrie de Bachar El-Assad rien n'est simple, et la simple expression d'une opinion peut vous valoir la prison, ou bien pire.
Mais à l'image de la jeunesse de son pays, Karim croit que leur heure est arrivée lors du printemps arabe qu'il voit fleurir dans d'autres pays. Ensemble, ils s'organisent, résistent.
Mais ils ont affaire à plus fort qu'eux. Les murs ont des oreilles, et les envoyés de l'ONU s'avèrent impuissants.

Cette bande-dessinée est tout simplement bouleversante. Karim met une humanité criante sur tant de destins syriens brisés.
La fin d'une cruauté insoutenable m'a laissée impuissante et révoltée.
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On ne connait pas la Dame de Damas mais on connaît son funeste maître qui a mis le pays à feu et à sang afin de se maintenir au pouvoir. La Dame de Damas est en réalité l'incarnation de la révolution née du Printemps arabe.

Cette lecture a été très utile pour savoir ce qui s'est passé en Syrie entre 2011 et 2013. Il n'est nullement question de Daech mais on sait que ce monstre est né d'un autre monstre qui a utilisé la diversité de son peuple pour monter les gens les uns contre les autres. On sait malheureusement ce que cela a donné avec des répercussions jusqu'en France.

Cette bd est hautement politique. C'est un véritable plaidoyer contre Bachar. On nous explique les faits dans une histoire à peine romancée. On voit également que l'Occident a véritablement fermé les yeux sur les évidences. le rôle de l'ONU sera montré sous son réel jour. J'avoue que la démonstration a été plutôt convaincante et que j'ai un autre regard sur la situation de ce conflit.

En effet, je souhaite pour le bien de ce peuple que le tyran soit destitué de ses fonctions et jugé par le tribunal international pour crimes contre l'humanité. Les atrocités commises sont hors normes. Comment peut-on laisser impunément un homme qui a gazifié sa propre population ? C'est également le premier dans l'histoire qui a utilisé des missiles sol-sol contre son peuple. Je ne savais pas ce qu'était la mort blanche évoqué au dos de cette ouvrage. Oui, cela fait froid dans le dos.

Une bd qui permet de comprendre le conflit syrien car on est au coeur de la répression menée par le pouvoir en place. C'est d'ailleurs la première du genre sur ce sujet. D'autres suivront certainement. A lire bien entendu !
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Cette bande-dessinée est terriblement réaliste. Elle débute un peu avant la révolution syrienne de 2011 et se termine quelques jours après la nuit du 21 août 2013 où le régime d'Assad a semé la "mort blanche" tuant majoritairement par asphyxie plus de 1400 syriens.

Jean-Pierre Filiu et Cyrille Pomès ont fait un travail remarquable. Ils dénoncent les horreurs, les mensonges, les simulacres des prétendues "grandes puissances", et particulièrement ceux de l'ONU. Ce livre est historiquement percutant. J'estime qu'il peut permettre à certains d'ouvrir les yeux sur le sort de la population syrienne.

Le seul bémol à cette bande-dessinée, ce sont peut-être les graphismes auxquels je n'ai pas accroché plus que ça. Pourtant ils sont détaillés et travaillés. de plus, les couleurs utilisées donne une ambiance particulière au récit, une ambiance de tensions, de peur, de dissimulation. C'est bien trouvé.

Lisez cette bande-dessinée même si elle brise votre foi en l'humanité. Elle est essentielle.
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La rentrée littéraire fait son bout de chemin et continue en Syrie … Sujet plus que d'actualité, J-P Filiu et Cyrille Pomès signe là un chef d'oeuvre ! Editée par Futuropolis, La dame de Damas est à l'origine un poème écrit pas J-P Filiu, le scénariste.
Témoignage choc, histoire tragique, le déclin de l'humanité en BD … Voilà un ouvrage qui ne m'a pas laissé indifférente, deux jours après j'étais encore comme qui dirait obsédée par les images que j'avais vu dans La dame de Damas. Ces hommes et ces femmes déchirés, abusés, trahis et surtout vivant dans la peur sans cesse.

Pensez à ce peuple qui vie dans la peur constante, pensez à ces enfants qui naissent au milieu de ce conflit sans rien avoir demandé. Voilà la Syrie, ce pays que le monde entier a laissé dans le désespoir. Aujourd'hui ce conflit médiatisé est connu, analysé et fait couler de l'encre mais entre 2011 et 2013, les aides et la connaissance de l'état de crise était moindre, voir inexistant.

Je ne suis pas là pour faire de la politique loin de là, c'est juste ce que mon coeur cri après la lecture de cette BD ! Comment pouvons-nous parler de monde en paix alors que tout un pan de ce monde est en pleine crise, que des gens vivent sous le joug de dictateur, dans la crainte d'être exécuté …

Dans La dame de Damas, nous suivons Karim, un jeune homme plein de fougue, d'espoir et d'amour. Pour lui, la résistance pacifique est l'unique solution pour faire face au gouvernement de son pays. Nous allons donc suivre cette voix avec les déboires, les failles du système, la non-aide de l'ONU et finalement le désespoir ainsi que la mort comme quotidien.
C'est horrible, c'est sombre et le dessin met parfaitement ça en valeurs avec une bichromie noire et marron. Il n'y a jamais de blanc, jamais d'espace clair.

Les personnages sont beaux, j'ai véritablement adoré le style de Cyrille Pomès. Les sourires, les larmes et les visages expressifs de nos protagonistes nous font vibrer.

Lisez cette BD pleine d'humanité. C'est un cri d'espoir, c'est un souvenir de toutes ces personnes qui sont mortes en Syrie, c'est la vérité sur ce qui se passe là-bas.

Je n'ai vraisemblablement pas les mots justes car c'est une lecture qui m'a vraiment bouleversé et il n'est pas aisé de parler de ce qui nous touche au plus profond. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il s'agit d'hommes et de femmes qui ne cherchent que la paix et ça ne se trouve pas dans un Etat en guerre, gouverné par un fou sanguinaire …

Je profite juste de cet article pour rappeler au monde qu'il n'y a pas qu'en France que la liberté d'expression est bafouée … En Syrie plus qu'ailleurs, s'exprimer à un coût et en 2011 Ali Ferzat en a payé le prix.

Lien : http://chickon.fr/2015/09/05..
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NDRH976 : Cette BD a le mérite de traiter un sujet actuel et important mais je lui trouve des défauts.
Au niveau du scénario d'abord, des retournements de situation trop rapides et un manque de subtilité. L'utilisation de termes spécifiques trop nombreux pour saisir un contexte déjà compliqué vu de chez nous. La lecture demande en effet des pré-requis sur le contexte politique et social.
Au niveau du graphisme, les dessins sont réalistes mais le trait est parfois trop vif. Certaines scènes ne correspondent pas tout à fait à l'action (dans les mouvements notamment). On a du mal à distinguer les personnages. L'utilisation du sépia est lourde, oppressante.
Il y a trop de texte, c'est trop chargé (nombre de vignettes par planche).
Cependant, on comprend bien et on s'insurge contre l'impuissance de l'ONU, la lourdeur des exigences des observateurs, les enjeux diplomatiques qui se font aux dépends de la vie d'hommes, de femmes et d'enfants.
Une petit oui quand même donc pour le lycée car ça reste une ouverture vers un sujet important.

(SC971) La grande Histoire de la révolution syrienne vue à travers les yeux et le quotidien des habitants de Daraya, et plus particulièrement à travers l'histoire de Karim et de Fatima. Très didactique et très bien documentée, cette BD reprend la chronologie de la révolution syrienne, et montre bien la disproportion de moyens entre les troupes de Bachar et les révolutionnaires, l'inertie voire le cynisme de la communauté internationale. le graphisme crayonné couleur sépia permet de bien mettre en valeur les personnages et l'histoire. Oui pour le prix Lycée.
(IK971) Effectivement, un point d'entrée dans la révolution syrienne, mais je n'ai pas réussie à entrer dans l'album. La confusion entre les personnages (graphisme au trait un peu lourd) , la complexité (voire la confusion au sein) du scénario, même si j'ai aimé le point de vue : la petite histoire du quartier rejoint la grande Histoire de la Révolution syrienne, ne m'ont pas convaincue. Trop confus peut-être pour les élèves. Non pour le Prix.
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J'ai eu beaucoup de mal a me plonger dans cette lecture.
Tout d'abord, je confondais les personnages : difficile dans ces conditions de toujours comprendre ce qu'il se passe.
Puis ma connaissance de la révolution syrienne étant assez limitée - en fait, limitée aux informations diffusées par les grands média - j'ai parfois eu un peu de mal à comprendre tout ce qui était raconté, car on passe d'un événement à l'autre parfois séparés de plusieurs mois.... On suit la vie d'une famille, mais en fait, ce n'est pas leur vie qui est présentée mais le contexte dans lequel ils vivent.. ce n'est pas vraiment un documentaire, mais pas vraiment une fiction non plus.
Je suis donc un peu déçue.
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Plongez au coeur du conflit Syrien, du point-de-vue des révolutionnaires.
Documenté et ... Humain.
Bouleversant !
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cette BD, en plus de nous offrir une histoire d'amour tragique entre Karim, le révolutionnaire, et Fatima, qu'il aime mais qui est obligée de se marier à un autre, nous offre quelque chose de rare que nos médias ne nous donnent jamais: une vision de l'intérieur de l'enfer syrien. Pour renverser Bachar al-Assad, malgré les espions partout et la peur, la révolution s'organise. Elle s'efforce de rester non violente et d'obtenir l'aide de l'ONU. Karim communique avec un journaliste chargé de communication auprès de l'ONU et nous désespérons avec lui: malgré les preuves de massacres qu'il envoie, personne ne bouge.Les USA sont passifs, les Russes aident Bachar. Les civils sont bombardés, les étudiants sans défense massacrés; enfin, pendant l'été 2013, Bachar envoie "la mort blanche" sur Damas, un gaz toxique qui va tuer des centaines de personnes... on comprend comment une rébellion qui n'est pas entendue et soutenue peut basculer à son tour dans la violence. On comprend aussi comment la haine de l'occident peut se développer dans l'impression que le monde entier méprise la mort de femmes et d'enfants innocents, le massacre qu'un dictateur fait de son propre peuple dans l'impunité la plus totale.
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