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EAN : 9782021538335
432 pages
Seuil (09/02/2024)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Exposant les raisons historiques du conflit israélo-palestinien, l'auteur montre par exemple que le sionisme a longtemps été chrétien avant d'être juif, que la colonisation de la Palestine doit beaucoup au soutien du Royaume-Uni et des Etats-Unis ou que la dynamique factionnelle a, dès l'origine, miné et affaibli le nationalisme palestinien.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je ressors un peu étourdi et sidéré de la lecture de ce livre à plus d'un titre exceptionnel. Sur un sujet sur lequel j'avais comme tout le monde lu pas mal de choses, j'avais souvent le sentiment d'un manque concernant ma compréhension des événements. C'était sans doute ce livre. Je manque d'ailleurs d'esprit de synthèse pour résumer un livre aussi riche qui fera DATE dans mes lectures.
le livre de Jean-Pierre Filiu se présente comme une analyse des facteurs qui expliquent le chaos dramatique dans lequel on se trouve en Palestine /Israël. Il commence par 3 grands facteurs du côté israélien : le sionisme chrétien, les divisions politiques et la stratégie du fait accompli. Et puis il y en a trois autres de manière symétrique du côté palestinien parmi lesquelles l'instrumentalisation de la cause palestinienne par les pays arabes ou bien la dynamique fractionnelle, l'unité ayant toujours manqué à la cause palestinienne (on le constate symptomatiquement avec le Hamas depuis 1987 et le Fatah). Comme dans ces films ou ces livres ( à l'instar du quatuor d'Alexandrie de Laurence Durrel) dans lesquels un même événement est vu subjectivement par plusieurs personnages on va retrouver ainsi les mêmes faits puisque J-P Filiu remonte à chaque fois aux origines pour mesurer le poids de chacun de facteurs. Ce qui est fort c'est que cela débouche sur une vision sans concession (tout le monde en prend pour son grade, de Netanyahou qui laisse les extrémistes progresser pour apparaitre par contraste comme plus raisonnable à Arafat qui cumula les calcules politiques plus erronés) et très complexe des choses.
Pour prendre un exemple sidérant : les pages sur le sionisme chrétien montrent que l'électorat juif américain vote à 80% pour des démocrates favorables au processus de paix. Mais la moitié de l'électorat républicain est constituée d'évangélistes qui sont fanatiquement attachés au sionisme dans sa version la plus radicale non pas par amour des juifs (certains sont même largement antisémites) mais pour hâter le retour du messie lors duquel les 3/4 des Juifs seraient voués à mourir. Or ce sionisme chrétien explique pourquoi de Reagan à Trump les dirigeants politiques américains ont toujours favorisé la logique du pire des dirigeants israéliens les plus radicaux. Inversement la période Obama (et encore davantage celle de Carter) constitua un moment de tension dans les relations avec Israël.
Il y aurait tant de choses à dire ce qui est certain c'est qu'avec la BD sur Jérusalem de Lemire (auteur très présent dans la bibliographie de Filiu) on tient deux ouvrages EXCEPTIONNELS qui contribuent à nous rendre plus intelligents sur un sujet si difficile. Et puis, le livre vous donnera des arguments pour discuter de ce sujet et contribuer à une vision moins simpliste des choses.
Bref un super livre (c'est globalement accessible mais ponctuellement on peut trouver de petits passages un peu ardus comme lorsque sont évoquées les rivalités au sein du monde arabe après 1918) , la faute à un sujet très complexe. Mais sur un tel sujet cela vaut le coup !!
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Ma lecture de "Comment la Palestine fut perdue" par Jean-Pierre Filiu m'a profondément marqué et enrichi ma compréhension du conflit israélo-palestinien, un sujet complexe et souvent mal interprété. Ce qui distingue immédiatement l'ouvrage, c'est la manière dont Filiu navigue à travers les dédales historiques et politiques pour offrir une analyse exhaustive et équilibrée, ne négligeant ni les aspirations palestiniennes ni les dynamiques internes israéliennes.

Un aspect frappant du livre est l'examen minutieux de la violence inhérente à la création de l'État d'Israël, souvent omis ou sous-estimé dans les récits mainstream. Filiu ne se dérobe pas devant la complexité de cette violence, la contextualisant dans le cadre plus large de la lutte pour la terre et l'identité. Il s'attarde sur les racines et les conséquences de cette violence, permettant ainsi de comprendre les profondes cicatrices laissées dans la mémoire collective palestinienne et les répercussions sur la psychologie de la résistance palestinienne.

L'influence du sionisme chrétien, en particulier dans la politique étrangère américaine, est un autre point crucial que Filiu aborde avec une acuité remarquable. L'engagement presque inconditionnel des États-Unis envers Israël, souvent alimenté par des convictions sionistes chrétiennes, joue un rôle indéniable dans la dynamique du conflit. Cette alliance, basée sur des croyances religieuses et politiques, a façonné les politiques qui ont directement affecté l'évolution du conflit, soutenant des actions controversées d'Israël et entravant les efforts de paix.

La critique de Filiu sur la paralysie internationale et l'échec à promouvoir un règlement pacifique est particulièrement percutante. Il dépeint un monde où les réactions aux tragédies sont souvent filtrées à travers des alliances politiques et des intérêts stratégiques, plutôt que guidées par des principes de justice et d'équité. Cette critique est d'autant plus pertinente dans le contexte de l'offensive "Déluge d'Al-Aqsa" et de la réponse internationale qui en a suivi, révélant une fois de plus l'urgence d'une solution politique qui tienne compte de l'égalité des droits et de l'humanité partagée.

"Comment la Palestine fut perdue" est une lecture essentielle, non seulement pour ceux qui cherchent à comprendre le conflit israélo-palestinien, mais aussi pour ceux qui aspirent à une compréhension plus profonde des dynamiques de pouvoir, de la violence et de la résistance dans les conflits modernes. La capacité de Filiu à entrelacer l'analyse politique avec les récits humains enrichit la narration, offrant une perspective à la fois éclairée et profondément humaine sur l'une des tragédies les plus poignantes de notre temps.
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J'ai beaucoup appris à la lecture de ce livre très bien documenté et qui permet d'étudier la guerre en cours avec une grille de lecture plus adaptée que celle fournie par les médias. Cependant j'ai été surpris par la forme de cet ouvrage même si l'auteur prend la peine d'en décrire les raisons.
Une autre critique : https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/comment-la-palestine-fut-perdue-et-pourquoi-israel-n-a-pas-gagne-jean-pierre-filiu/26818
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critiques presse (4)
SudOuestPresse
18 mars 2024
Quarante ans de fréquentation du Moyen-Orient ont convaincu Jean-Pierre Filiu que la seule solution viable au conflit est la création d’un État palestinien au côté de l'État d’Israël. (...) le professeur à Sciences Po Paris et spécialiste de la région s'en explique dans un long retour historique qui éclaire le drame du 7 octobre 2023 en Israël et la guerre à Gaza.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Liberation
18 mars 2024
Dans son dernier livre, l’historien Jean-Pierre Filiu retrace les origines du conflit et rappelle que malgré un rapport de force écrasant, la victoire ou la sécurité d’Israël ne sont pas assurées tant qu’une solution à deux Etats ne sera pas concrétisée.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
18 mars 2024
Le parti pris de Jean-Pierre Filiu est de mettre en miroir deux dynamiques, celles du vainqueur et du vaincu à ce point du conflit, en dégageant à chaque fois trois facteurs jugés déterminants dans leurs sorts respectifs. La nouvelle phase du conflit israélo-palestinien, aussi dramatique qu'incertaine, ouverte le 7 octobre a permis de vérifier la pertinence des deux grilles de lecture proposées par Jean-Pierre Filiu.
Lire la critique sur le site : LeMonde
RevueTransfuge
13 février 2024
Jean-Pierre Filiu signe un livre Comment la Palestine fut perdue et pourquoi Israël n’a pas gagné, très contestable. Les Israéliens seraient forcément suprémacistes, les Palestiniens, eux, des victimes, forcément des victimes.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Begin a beau reconnaître Ben Gourion comme chef du Yichouv, il refuse le principe même du partage d’Eretz Israel que les travaillistes espèrent obtenir de Londres.
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Le courant évangélique du protestantisme anglo-saxon considère la Palestine vide de sens... tant que le peuple juif n’y a pas accompli son supposé destin. Cette obsession eschatologique conforte le soutien des autorités britanniques au projet sioniste en Palestine, puis celui des États-Unis au jeune État d’Israël.
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George Bush publie en 1844 'La Vallée de la vision, ou la renaissance des os secs d’Israël', un ouvrage qui marque un tournant dans la pensée restaurationniste, envisageant le retour des Juifs en Israël comme un accomplissement prophétique.
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Le pluralisme de combat, déjà si caractéristique des pionniers sionistes dans leur bataille pour l’État juif, consolide depuis lors en Israël un implacable rapport de force en faveur de l’annexion rampante des territoires palestiniens.
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Le nouveau chef de l’Irgoun, qui prônait déjà en 1938 une ligne ultra-militariste face à Jabotinsky, déclare, en janvier 1944, la « guerre jusqu’à la victoire » contre « l’administration britannique qui livre nos frères à Hitler ».
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Videos de Jean-Pierre Filiu (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Filiu
Jeudi 7 mars 2024, les négociations entre Israël et le Hamas pour l'organisation d'une trêve se sont soldées par un échec. La perspective d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza semble de plus en plus incertaine. Une paix durable peut-elle encore être imaginée ? Quels en seraient les contours ?
Pour en parler, Emmanuel Laurentin reçoit : Sylvaine Bulle, sociologue Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain Jean-Marie Guéhenno, diplomate, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et professeur à l'université Columbia (New York)
Visuel de la vignette : Mohammed Abed / AFP
#société #geopolitique #israelhamas _________
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