Térébenthine

J'ai été attirée par le sujet et la 4ème de couverture. Je ne peux pas en dire autant de ma lecture. Les dialogues sont souvent confus, les personnages peu attachants. Les développements sur l'histoire de l'art semblent artificiellement plaqués dans la trame narrative, on peine à en chercher une justification. L'aspect didactique écrase tout. Pas de plaisir de lecture, bien que l'auteur maîtrise son sujet. Mais justement, il aurait fallu plus de nuances, plus de subtilité dans l'utilisation de ce substrat documentaire riche - trop riche, visiblement.

Térébenthine est un roman décevant, écrit comme une autobiographie, mais dont l'écriture nous laisse complètement hors de l'histoire.
Impossible de s'attacher à aucun des personnages, puisqu'ils sont vides, la narratrice tout autant que ses amis. On ne comprend pas vraiment ce qui les porte, les passages parlant d'art sont platement didactiques, descriptifs et faibles, comme si l'écrivaine n'y connaissait encore rien.
Que la narratrice soit une étudiante un peu inculte, en tout cas qui n'approfondisse pas beaucoup ses inspirations, d'accord. Sauf que le roman commence 20 ans après, et que toute l'histoire n'est donc qu'un flashback, un retour sur ces années, mais absolument sans aucun recul.

Comment est-il possible de revenir sur son passé avec un regard aussi plat, aussi neutre voir froid ? On a l'impression d'assister à un court métrage d'étudiant en première année de cinéma.

Il y a quelque chose de plaintif sans être assumé, presque un peu victimaire, qui m'a gênée dans toute ma lecture. Ou alors c'est juste mal écrit ?
La fin a relevé un peu mon intérêt pour ce bouquin que j'ai donc failli lâcher dès la fin du premier chapitre, mais que je me suis motivée à finir parce qu'on me l'avait offert et parce que je préfère lire un livre jusqu'au bout pour me permettre de dire qu'il est nul.
Peut-être que je n'aurai pas du le finir pour rester dans un doute et un léger espoir que tout n'était pas à jeter – j'exagère, il y a des bonnes pistes, des choses que l'on voudrait voir creusées, les relations entre les trois amis notamment, entre solidarité et rivalité propre à tous les amis artistes, les relations avec les professeurs, entre peur et détestation et reconnaissance finale, la scène de l'agression, l'homosexualité cachée, l'ambiguité entre amour et amitié, l'après-école et l'arrivée dans le monde du travail, le voyage à New York un peu raté, le père qui ne comprend rien au travail de sa fille…

Bref, Térébenthine est un pâle brouillon de ce qui pourrait être un bon bouquin. Dommage.