Citations sur L'Apprenti d'Araluen, tome 7 : La rançon (10)
— Grimper de nouveau ? Sur c’te bête ? Horace hocha la tête d’un air encourageant.
— D’après toi, j’devrais donner une seconde chance à c’démon sorti des enfers, alors qu’il m’a secoué dans tous les sens dans l’seul but de m’briser les os ?
— Exactement, approuva Horace.
— Tu te sens enfin Rôdeur ? demanda le guerrier.
Will secoua la tête, une expression de regret sur le visage.
— Je me sens totalement dépassé par les événements, avoua-t-il. Il y a quelques semaines, je croyais que je n’étais pas prêt du tout.
— Et maintenant ?
— Maintenant, je sais qu’il est inutile de passer son temps à attendre d’être prêt, sinon, on attend vainement toute sa vie.
— Je suis votre roi, Arald, et je déclare qu’il s’agit d’une affaire privée.
[...]
— Ces deux affirmations se contredisent, Majesté. Parce que vous êtes le roi, cette affaire ne peut rester privée. Ce qui concerne votre famille et vous-même relève aussi des affaires du royaume. Par le passé, il vous est arrivé de respecter mon point de vue…
— Ce n’est certainement pas le cas aujourd’hui ! rétorqua le roi, acerbe.
— Si vous avez de l’estime pour mes conseils seulement quand je suis d’accord avec vous, répondit Arald en haussant les épaules, cela signifie que vous ne l’estimez en définitive pas tant que ça.
- Laissez-moi vous éclairer. Une rançon est une somme d'argent qu'un individu propose de donner à un second individu, contre la libération d'un troisième individu.
- Ca fait un bon paquet d'individus."
— Vous êtes très généreuse, Princesse, constata l’Oberjarl en lui décochant un sourire indulgent.
Elle le fixa, un sourcil levé.
— Non, loin de là. C’est toi qui l’es, lui rappela-t-elle. Tu as l’intention de rembourser mon père, n’est-ce pas ?
— Oh… oui, bien sûr, marmonna l’Oberjarl, éprouvant soudain un pincement au cœur.
Ce que les Skandiens ressentaient souvent quand ils perdaient de l’argent. Et, tout à coup, Erak n’eut plus du tout envie de sourire.
"Il est inutile de passer son temps à attendre d'être prêt, sinon, on attend toute sa vie."
— C’est vrai, répondit Dame Pauline, qui réfléchissait aux propos de la jeune fille. En réalité, cela n’aurait pas été une mauvaise idée. Je t’aurais soutenue. Pourquoi ne m’en as-tu rien dit ?
Alyss détourna le regard et contempla le petit groupe – ou du moins, l’un de ses membres –, qui serait bientôt hors de vue.
— Pour deux raisons. J’ai décidé que Will, Halt et les autres n’avaient pas besoin d’être responsables d’une seconde jeune fille. Leur priorité est Cassandra ; elle est princesse royale, après tout.
— Et l’autre raison ?
Alyss eut un sourire plein de regrets.
— J’aurais certainement cédé à la tentation de l’assommer avec une rame. Ce qui n’aurait pas été favorable à ma carrière, je crois.
— R’gardez-moi qui voilà ! lança-t-il d’une voix joyeuse. Quel bon vent t’amène, Halt ?
— Nous sommes venus te secourir, répondit le Rôdeur.
Erak regarda avec perplexité les mains ligotées de ses compagnons.
— Si c’est l’cas, vous vous y êtes pris d’une drôle de façon, répliqua-t-il
Maintenant, je sais qu'il est inutile de passer son temps à attendre d'être prêt, sinon, on attend vainement toute sa vie.
Le plus petit des garçons, âgé de huit ans peut-être, venait de perdre le contrôle de la balle : elle rebondit à terre et roula sous un gros rocher plat. Il lui courut après en riant et se mit à quatre pattes pour la récupérer.
Will bandit son arc, visa et décocha son trait en l'espace d'un battement de cœur. Sa flèche traversa l'oasis, passa à quelques centimètres à peine de la main de l'enfant et se ficha, vibrante, sous la roche. Le petit garçon recula vivement en hurlant de terreur. Ses compagnons l'imitèrent, avant de se retourner pour voir d'où la flèche était venue.
Un énorme poing cogna la mâchoire de Will. Celui-ci vacilla et tomba, lâchant son arc. Le visage d'Umar était déformé par la colère.
- Espèce d'imbécile ! Tu t'imaginais m'impressionner en mettant en danger la vie de mon petit-fils ? Tu aurais pu le tuer !