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4,03

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Histoire d'un homme, histoires multiples d'individus dans la tourmente de la guerre, souvenirs des morts, résilience des rescapés.

Impossible de dire si j'ai aimé ou pas.
Je suis passée par des montagnes russes de lecture, entre fascination et effroi, embarquée par la force narrative du calvaire d'hommes emprisonnés dans les camps japonais. Mais parfois à deux doigts d'abandonner par lassitude d'un montage de chapitres en kaléidoscope en début et fin de roman, d'une écriture parfois chaotique, de conversations et de sentiments souvent obscurs, de trop d'intellectualisation poétique. J'irai même jusqu'à trouver une certaine complaisance dans les détails minutieux des scènes d'atrocités. Il faut reconnaître néanmoins que tout cela participe à l'atmosphère de folie de la guerre où la réalité n'a sans doute rien à envier à la fiction.

C'est un roman difficile, exigeant, qui demande concentration, qui impose de se créer une distance protectrice. D'autant que des images sur grand écran surgissent (Le pont de la rivière Kwaï, Furyo, Invicible..) dans la réalité crue des corps maigres et malades, de la chaleur et des pluies torrentielles, des sévices et tortures inouïs. le contraste des mentalités des belligérants met l'accent sur la culture nipponne, son honneur et sa brutalité.
Et l'ensemble interroge sur l'animalité de l'Homme, sa capacité de prédation pour son semblable, mais aussi de résistance et de volonté.

Remarquable au sens premier du terme...
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Pour le premier livre sélectionné dans le Prix Relay, j'ai eu la chance de découvrir un roman dont on parle beaucoup et uniquement en bien, il s'agit de la Route étroite vers le Nord lointain de Richard Flanagan publié en début d'année aux éditions Actes Sud et je peux dire qu'on a tout de suite commencé avec du très lourd.

On a en effet affaire à un roman, justement récompensé par le Man Booker Prize en 2014, d'une ambition et d'une ampleur comme seuls les romanciers américains savent le faire : Richard Flanagan nous raconte sur près de 450 pages l'histoire d'une passion incandescente sur fond de guerre et de captivité, avec ‘ épisode inoubliable dans la vie d'un médecin militaire affecté à la construction de la “voie ferrée de la mort” (la ligne Siam-Birmanie, 1943) et devenu héros de guerre malgré lui.

Saga parfois dure et éprouvante (certaines scènes, notamment les descriptions des maladies sont particulièrement éloquentes et édifiante) mais vraiment intense qui brasse avec un style fluide et parfaitement maitrisé les éternelles thématiques du sens du devoir, de l'absurdité de la guerre et du pouvoir immense de Cupidon.

Car si j'avoue ne pas être un inconditionnel des livres-comme des films de guerre et dans La Route étroite vers le Nord lointain, j'ai trouvé sans doute que les descriptions des conditions de vie de prisonniers dans les camps japonais, aussi authentiques et justes soient elles pouvaient à la longue lasser et sembler parfois un peu fastidieuses, la partie romance qui relate le coup de foudre entre Dorrigo Evans et la jeune épouse de son oncle en 1941 est vraiment d'une beauté renversante, comme seuls les amours impossibles le sont.

Et savoir que cette histoire est racontée sous forme de flash back, quelques décennies après, rend cette lve story encore plus déchirante et mélancolique qui soit. Bref, un roman puissant et intense qui augure en beauté cette sélection du Prix Relay 2016!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dorrigo Evans est un médecin militaire. Prisonnier de guerre par les japonais avec son bataillon, ils sont tous affectés à la construction de la ligne de chemin de fer, aussi appelée "la voie ferrée de la mort". C'est dire les conditions inhumaines dans lesquelles vivent ces hommes.
Quelques années plus tard, cet homme porté par les médias comme héro de guerre, revient sur sa vie avant, pendant et après cet épisode brutal qui le changera à jamais...
Une belle écriture mais une narration difficile pour ce roman puissant et dur. Les chapitres sont courts et permettent de donner du rythme à cette histoire où les périodes sont alternées de manière très aléatoire. Une petite histoire dans la grande qui m'était totalement inconnue et qui fait froid dans le dos...
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Difficile pour moi de juger ce livre - assurément un grand livre - dans lequel j'ai eu du mal à entrer.

Non que cette histoire de trajectoires de prisonniers de guerre affectés à l'impossible construction d'une voie ferrée sous le joug de geôliers tyranniques et inhumains, ne m'ait pas touché.

Non que les amours torturés de Dorrigo et d'Amy, Ella ou de toutes les autres de passage ne m'ait pas interpellé.

Non que les thèmes de la guerre, de l'horreur, du pardon, de l'oubli et du vivre avec, ne me soient pas plaisants d'habitude.

Mais je ne suis jamais entré en empathie avec tous ces personnages, dont l'histoire le mérite pourtant. Difficile alors de vivre pleinement ce récit dur et sans concession de ces incroyables destinées. Ce qui ne m'a pas empêché de goûter pleinement le subtil dosage de poésie que Richard Flanagan a su introduire dans ces pages d'horreur.

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Troisième lecture dans le cadre du Prix Relay Voyageurs-Lecteurs, je remercie Babelio et les Éditions Actes Sud pour l'envoi de ce roman.

Seconde Guerre Mondiale.
Relier le Siam à la Birmanie est l'objectif du Japon. Objectif militaire mais c'est aussi pour asseoir sa supériorité sur les occidentaux qui avaient renoncer à la construction d'une telle ligne ferroviaire en temps de paix.
Les prisonniers de guerre, esclaves, main d'oeuvre corvéable et abondante à souhait, subissent les pires traitements imaginables aux mains de bourreaux à l'imagination perverse débordante pour assouvir la volonté de l'Empereur nippon.
À l'automne de sa vie, Dorrigo Evans, survivant, se souvient…

Aussi terribles soient-ils, j'ai adoré les passages sur la Voie ferrée de la Mort, sur ce camp japonais, pendant la seconde Guerre Mondiale. Il est impossible de les lire sans avoir des flashs des images de certaines productions cinématographiques, telles le pont de la rivière Kwai, Invincible ou le très récent et excellent film, Les voies du destin.
La différence culturelle japonaise est ici mise en avant pour tenter d'expliquer les horreurs extrêmes infligées aux prisonniers. La vie dans le camp est très bien documentée et analysée, en des scènes à la limite du soutenable parfois. Entre famine, maladie et brimades, ce ne sont plus que des morts-vivants…

Je n'ai pas apprécié ce roman comme il aurait dû l'être. J'ai été gêné par la construction même du roman, le jonglage entre l'histoire de la Ligne et la romance « impossible » entre Dorrigo et Amy. J'entends bien que la volonté de l'auteur était peut-être d'alléger les scènes parfois très dures du camps de prisonniers mais cela a eu l'effet inverse chez moi: je me suis vite lassée de ce va et vient incessant, de cette opposition entre un sujet terrible et cet amour que j'ai estimé, par contre-coup, superficiel.
Alors oui, c'est un très beau duo livresque qui oppose la mort à la vie, les ténèbres à la lumière, de la fragilité de la condition humaine à la force de la résistance, des aléas du destin à la constance de l'âme et du coeur, mais j'y ai trouvé des longueurs et une difficulté à me passionner totalement pour l'ensemble.

Si j'ai éprouvé de l'empathie pour Dorrigo, le médecin soldat, j'avoue que je suis restée assez insensible à Dorrigo, l'homme civil… Peut-être pour son côté Don Juan d'ailleurs… Et ce grand amour « impossible » promis par la quatrième de couv' est apparu à mes yeux comme un simple adultère…

La plume de l'auteur est puissante et intense; les digressions intellectuelles et poétiques sont profondes.

La réflexion sur l'héroïsme mérite également le détour: de ce besoin pour les peuples d'ériger des héros, des modèles de fierté, des monuments de dignité et des symboles de courage pour alimenter leur foi en leur pays, exacerber leur patriotisme, justifier leurs guerres.
Quand l'homme devenu héros, survivant de l'horreur, n'a plus droit à l'oubli car il porte la responsabilité et le devoir du souvenir de ceux qui ne sont pas revenus.

Les derniers chapitres nous éclairent également sur ces japonais vaincus, face à la Loi internationale, devant répondre de leurs actes, ne comprenant pas ce qu'on leur reproche. Et de l'absurdité de la vie, de l'endoctrinement des peuples, de la mentalité de ces soldats, de la chaîne de commandement, de la cruauté humaine, de l'ignorance de la valeur d'une vie, de l'absence de morale universelle.

Alors je sais, je suis sévère, malgré une plume remarquable, je n'ai mis que 3 sur 5: j'ai adoré tout le pan du roman sur le camp de prisonniers, mais la vie privée de Dorrigo Evans m'a profondément ennuyée, malheureusement!

Je recommande tout de même cette lecture à tous les amateurs d'Histoire!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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En refermant cet ouvrage de plus de 400 pages, j'éprouve la sensation paradoxale d'avoir lu un livre "de qualité", intéressant à bien des égards, et pourtant de n'y avoir pas totalement adhéré.
Tout est en effet singulier dans ce roman:
-Son titre d'abord, emprunté à celui d'un haïku écrit par un poète japonais au XVIIème siècle, qui, selon les termes d'un des protagonistes de l'histoire, "résumait tout le génie de l'âme japonaise". Un "génie" que cet homme pensait faire vivre dans l'enfer d'un camp de prisonniers australiens chargés de la construction d'une ligne de chemin de fer entre le Siam et la Birmanie. Un délire extravagant, né dans l'esprit de l'empereur du Japon après la chute de Singapour en février 1942, principale base militaire britannique en Extrême-Orient.
Un enfer de cruauté, de violence, de cadences folles de travail sans cesse accrues, de mauvais traitements perpétués méthodiquement contre des hommes dont la mort n'avait, aux yeux de leurs bourreaux, aucune valeur au regard du but suprême recherché, l'obéissance absolue aux ordres. Cet épisode de la 2ème guerre mondiale est certes intéressant à connaître, mais sa narration d'un réalisme cru, détaillée à l'excès, devient au fil des nombreuses pages qui lui sont consacrées, d'une lecture particulièrement pesante.
-la couverture de l'ouvrage ensuite, est étonnamment paradoxale. Une belle jeune femme blonde, assise au bord de la mer, le regard tourné vers l'arrière, y figure en gros plan, incitant le lecteur à penser qu'elle aurait une place de choix dans l'histoire. Mais ce n'est pourtant qu'un faux semblant. Bien présente au début du roman elle n'y fait toutefois qu'y passer fugitivement, car la passion qu'éprouve pour elle Darrigo Evans va rester en arrière-plan de l'intrigue.
-Darrigo Evans, principal personnage du livre, est l'image même de la singularité. Médecin de formation, devenu médecin militaire pendant la guerre et commandant des prisonniers affectés au camp de "la voie ferrée de la mort", il ne peut pas sortir indemne de cette expérience qui l'a fait devenir malgré lui un des rouages du fonctionnement du système diabolique mis en place par les japonais. Rentré en Australie quelques années plus tard, il est salué comme un héros; devenu un chirurgien renommé dans son pays, il va connaître avec sa famille une vie confortable, une existence à laquelle il se sent cependant totalement étranger, une sorte de vie "mentie" vis à vis des autres, mais surtout vis à vis de lui-même. Une personnalité complexe, probablement intéressante à étudier sur le plan de la psychanalyse, mais qui, pour le simple lecteur de passage, ne génère pas l'empathie.
Dans ce roman, Richard Flanagan me semble " brouiller les cartes" à souhait. On n'aime ou on n'aime pas . On y trouve de l'intérêt, ou pas. Pour ma part, je n'ai pas de réponse.
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Dorrigo Evans, jeune officier médecin, commence tout juste une histoire d'amour secrète avec la femme de son oncle alors qu'il est en couple avec Ella, quand il est amené à partir au front, laissant derrière lui les 2 jeunes femmes.
On pourrait croire que ces histoires d'amour vont être le centre de cet ouvrage mais en fait pas du tout. C'est juste un peu de "douceur" dans cette seconde guerre mondiale qui ne laisse aucun répit aux soldats et aux prisonniers.

La construction d'une ligne de chemin de fer entre le Siam et la Birmanie tue les prisonniers de guerre à petit feu. Tiraillés par la faim, la maladie, des conditions de vie difficile, ils se battent pour sauver leur peau. Mais ils ne sont pas épargnés... Chaque jour on leur demande de fournir un effort encore plus considérable que la veille alors qu'ils sont encore plus fatigués, encore plus affamés, encore plus faibles.
Au front, Dorrigo Evans va avoir pour devoir de garder en vie ces prisonniers de guerre mais va vite être confrontés aux maladies et aux morts, à tenter de sauver les plus forts et faire en sorte que les plus faibles se reposent un peu pour reprendre des forces et peut-être survivre encore quelques jours.

Ce livre est un bel hommage aux crimes de guerre et nous oblige à nous poser de nombreuses questions : comment vivre une vie normale après avoir vu tant d'horreur, après avoir tant souffert ? Qu'est-ce qui amène à tant de violence ? Comment des hommes peuvent penser que d'autres vies valent moins que la leur ?

Richard Flanagan, de part sa plume, nous fait plonger au coeur de cette guerre et de ses horreurs. Son écriture est riche et ses descriptions de toute cette horreur, de ces hommes rendent le récit vivant, nous plonge dans cette histoire.
Je ne me souviens pas avoir étudié cette partie de l'histoire au collège et pourtant, moi qui était fasciné par la seconde guerre mondiale, j'aurai aimé qu'on nous en parle plus.
Lien : http://nunuchenomore.blogspo..
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J'ai apprécié ce roman , malgré ses longueurs, ses digressions, son but indéfini.
Et je crois l'avoir apprécié parce que très rapidement je me suis laissée portée :
Je n'ai pas essayé de savoir qui était qui, je ne me suis pas découragée quand le récit a fait des bonds avant et des bonds arrière, confiante et enthousiasmée par le style de l'écrivain, j'ai avancé et peu à peu les lieux, les personnages et les époques se sont mis en place avec cohérence.
alors pourquoi seulement trois étoiles ? parce que des fois j'ai douté et aussi parce qu' il a des descriptions difficilement soutenables des atrocités subies par les prisonniers;
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J'ai reçu ce livre dans le cadre du Prix Relay avec 3 autres livres. Je remercie Babelio et les éditions Actes Sud et les points Relay pour cet envoi.
Ce livre dès sa sortie a fait partie de ma sélection et ai venu grossir ma PAL. Notez qu'il a reçu le Man Booker Prize - 2014. Tout d'abord la couverture est tellement belle qu'elle accroche, je trouve, facilement le regard et nous invite à une lecture prometteuse.
Richard Flanagan n'en est pas à son premier livre et cet auteur né en Tasmanie est un auteur à succès et est une valeur sûre qu'il est bon de connaître ou de lire au moins une fois.
J'avoue qu'à la lecture on sent tout de suite que le style est costaud (c'est du lourd !), assuré, libre et facile à lire malgré quelque fois , j'avoue que j'ai eu du mal à suivre les idées de l'auteur.
Je me suis vite accroché au personnage de Evans même si j'ai trouvé qu'il se dévalorisait souvent. le sujet est grave mais en même temps instructif car il est rare que l'on trouve des romans sur le sujet : la deuxième guerre en Orient puis dans l'enfer d'un camp japonais. C'est là qu'on les suit pour la construction d'une ligne de chemin de fer en pleine jungle, entre le Siam et la Birmanie. Des sujets mal connus qui méritent la plume de Richard Flanagan pour sortir de l'ombre.

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Pour commencer, je dois vous avouer que j'ai mis du temps à entrer dans ce roman, en raison de la densité du récit. L'écriture est agréable et l'on apprend beaucoup de choses sur ces prisonniers australiens affectés à la construction d'une voie de chemin de fer entre le Siam et la Birmanie durant la Seconde Guerre mondiale et l'enfer qu'ils ont vécu.

Il y a aussi une histoire d'amour, qui permet de respirer un peu après les chapitres racontant avec force détails ce que subissent les prisonniers australiens, la maladie, les souffrances, les corps décharnés, soumis à la folie du commandant japonais du camp. Âmes sensibles s'abstenir, parfois le récit est à la limite du supportable.

Le père de Richard Flanagan a été emprisonné et affecté dans le camp de travail dont nous parle l'auteur et La route étroite vers le nord lointain a été lauréat 2014 du Man Booker Prize. Si je n'ai pas particulièrement apprécié cette lecture trop dense et qui m'a sans doute trop bousculée, je ne peux pas nier que c'est un beau roman, qui parle des hommes, de leurs peurs, leurs croyances et de ce qu'il reste après leur mort, les souvenirs qui ne sont pas balayés par la pluie et le temps qui passe. Et l'histoire entre Dorry et Amy est un petit diamant.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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