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EAN : 9791090465206
303 pages
Editions Altipresse (23/05/2013)
3/5   1 notes
Résumé :
Christian Fletcher est Commandant de Bord chez Ryanair...
Il totalise plusieurs milliers d'heures de vol sur Boeing 737-800. Comme tous les pilotes de ligne, il a un sens aigu de la sécurité. Chaque fois qu'il décolle, il a pleinement conscience d'être responsable de la vie de ses passagers. Et pour lui, " Responsable " ne peut pas être un mot vide de sens.

Aujourd'hui, Fletcher a peur de ce qui pourrait arriver et c'est la raison qui l'a pouss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Qu'on ne se méprenne pas. Ryanair est bien une société aérienne irlandaise ! Et non écossaise comme pourrait le laisser croire sa gestion tout à l'économie. En effet, low cost est pris au plus près du pied de chacune de ses lettres. Et ce n'est pas qu'une histoire de prix des billets, mais bien une véritable culture maison dont la logique est poussée jusqu'au bout ; au point que l'auteur affirme que même la sécurité est au rabais (God save the client !) ! Comme on dit : « il n'y a pas de petits profits ». Et effectivement, au bout du compte, il semble qu'il y en ait même de très gros !

Ainsi, les seuls écarts que l'entreprise se permet, sont ceux de langage de son patron (cf. citations) ; qui a apparemment oublié les bonnes manières et le politiquement correct. Imaginez Onc' Picsou perdu dans les colonnes de Charlie Hebdo !

Ces quelques ingrédients concoctent un irish stew* mode Ryanair fait de mépris et d'arrogance généralisés (sauf vis-à-vis des actionnaires of course) dont la traduction opérationnelle est une politique d'utilisation systématique du rapport de force et de l'intimidation. En résumé, personne n'a voix au chapitre.
• Ni les employés corvéables à merci et traités sans aucun ménagement, y compris les pilotes (ces « chauffeurs de taxis glorifiés »). La sanction et la contrainte semblent tenir lieu de seule politique de ressources humaines.
• Ni les autorités aéroportuaires et régionales qui sont sous le chantage permanent d'un arrêt d'exploitation et donc d'un arrêt des retombées économiques associées.
• Ni les fournisseurs.
• Et le plus surprenant, ni les clients de la compagnie. En effet, pour ces derniers, le seul et unique service offert est une politique de prix du transport les plus bas. Pour le reste, quand quelque chose d'autre existe, il est payant et au prix fort. Il faut avouer que dans un monde commercial qui ne parle plus que de services de plus en plus individualisés, d'expérience client, un tel positionnement est étonnant. Je pensais naïvement que le genre « vous pouvez choisir la couleur que vous voulez pourvu qu'elle soit noire » ou « parlez dans l'hygiaphone » ou « je ne veux voir qu'une seule tête » était légèrement dépassé. Donc pas de client roi (God save the client !) !

Bref, ça ne donne pas très envie de se balader aériennement avec ces gens.

Toutefois, attention ! Bien qu'à la lecture du bouquin, vous avez compris (je crois que les i ont bien tous leurs points) que Ryanair n'est pas d'emblée sympathique (et au deuxième abord non plus), il y a quand même un truc qui gêne : c'est le genre "auteur anonyme avec utilisation de pseudo". Vu le brûlot, vu que l'auteur serait commandant de bord dans la compagnie et que donc bizarrement il craindrait pour son emploi (y en a qui se sont fait effectivement virer pour beaucoup moins que ça avec Facebook), on pourrait l'admettre. Mais il y a toujours un doute, des arrière-pensées : « qui est-il vraiment ? », « quelles sont ses véritables intentions ? », « est-ce vraiment vrai ? » ; et ça donne un petit goût pas terrible à la lecture. D'autant plus qu'alors que le livre n'est qu'à charge, sur toutes les facettes de l'entreprise (finances, fonctionnement, sécurité…), et sent le règlement de comptes, l'éditeur nous présente l'auteur comme un héros des temps modernes dont le seul objectif serait de faire avancer la cause de l'aviation moderne et de sa sécurité qui a besoin de tels chevaliers blancs pour progresser vers un avenir radieux, alléluia ! Mouais…

Bon en tout cas, j'irai pas quand même ! Mais, surtout : God save the client !




* Irish stew : pour ceux qui ne seraient pas familiers avec la cuisine irlandaise, il ne s'agit pas d'un steward irlandais mitonné aux petits oignons, même si le sujet du livre pourrait prêter à confusion, mais, en fait, d'un ragoût d'agneau avec les incontournables pommes de terre irlandaises. Expression évidemment utilisée au figuré.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il est vrai que Michael O'Leary [PDG Ryanair] est le roi des déclarations fortes et provocantes.
[...]
Voici quelques-une de ses déclarations les plus connues :
[...]
- À propos des plaintes de la clientèle :
"Si vous voulez un vol calme, prenez une autre compagnie. Nos vols sont bruyants, remplis et nous essayons constamment de vous vendre quelque chose."
"Nous ne voulons pas entendre vos histoires sanglotantes. Quelle partie de "aucun remboursement" ne comprenez-vous pas ?"
[...]
- Au sujet de la crise économique :
"Nous devrions volontiers accueillir une profonde et sanglante récession dans ce pays pour 12 ou 18 mois... Cela permettrait d'arrêter le mensonge environnemental."
[...]
- À propos des pilotes et de leurs salaires :
"Les pilotes sont des chauffeurs de taxi glorifiés..."
[...]
- À propos des toilettes payantes à 1 euro en cabine :
"On ne peut pas vous facturer l'entrée des toilettes ?... Très bien, dans ce cas nous vous en facturerons la sortie."

- Sur ses intentions de lancer des vols transatlantiques :
"En classe économique pas de fioritures ; en classe affaires tout sera gratuit, y compris les fellations."

- À propos des destinations Ryanair :
"Je me fiche de savoir où les gens veulent aller. Je suis dans le business de créer un marché pour envoyer les gens vers des endroits dont ils n'ont jamais entendu parler."
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climatiser la cabine coûte de l'argent. Fidèle à sa réputation d'économie des coûts, la compagnie incite ses pilotes à ne pas mettre la climatisation en marche lors des escales. Bien sûr, l'économie se fait à grande échelle, sur la base d'un nombre élevé de vols tout au long de l'année. Mais le revers de la médaille c'est que le confort des passagers passe au second plan. Ainsi, la politique de la compagnie ultra low cost veut que l'économie des coûts se fasse partout et tout le temps, quitte à ce que les passagers en subissent les conséquences.
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Les roues de l'appareil touchent le sol, nous venons d'atterrir. Le contact a été plutôt "ferme", ce n'est pas vraiment un atterrissage en douceur, mais peu importe, nous sommes arrivés. Le freinage est lui aussi violent. Pourquoi le pilote freine-t-il si fort ?

Explication : un freinage fort permet de libérer la piste au plus vite et minimiser le temps de roulage. Chaque minute ainsi gagnée permet à la compagnie de faire des économies de carburant. Les pilotes ont pour instruction de freiner sans se soucier réellement du confort passager (une fois de plus à leur détriment). Il n'y a pas de "petit bénéfice" !
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la couleur jaune agressive permet de garder le passager en éveil. Cela va de pair avec la forte intensité de la lumière (éclairage cabine réglé au maximum) et le haut volume sonore* du système de haut-parleurs pour les annonces micro des hôtesses. Tout cela est en place dans le seul but d'empêcher le passager de dormir et d'ainsi espérer lui vendre un maximum de produits et services pendant le vol.



* Les mécaniciens ont pour instruction de laisser le volume sur "maximum", rendant ainsi le réglage par les PNC impossible pendant le vol.
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Alors que c'est bientôt à notre tour de présenter nos documents de voyage,[...] Nous approchons cependant avec appréhension, en ayant l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Pourtant nous sommes des passagers, des clients même.
Pourquoi nous sentons-nous mal à l'aise ?
Serait-ce cette ambiance froide et tendue ?
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