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Citations sur Contes à rebours (10)

"J'essayais d'imaginer ce qui se passerait si chacun prenait conscience de l'importance de sa vie."
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On lit souvent l’allégorie de la caverne comme évoquant la perception, les processus qui nous conduisent à croire que les ombres sur le mur, qui nous terrorisent ou nous divertissent, sont réelles. Mais comment sommes-nous arrivés dans cette caverne ? Comment avons-nous fini, heure après heure, jour après jour, par regarder fixement des ombres sur un mur ? Et pourquoi ne détournons-nous pas simplement les yeux ?
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Ma terreur à l’idée d’être père, d’avoir une fille n’est pas facile à cerner, ne tient pas de la menace d’un hypothétique maniaque qui la kidnapperait. C’est la terreur de ne rien éprouver en posant les yeux sur elle. Que son apparition ne change rien à rien. D’être incapable de l’accueillir, d’entrer dans cette vie, de m’engager.
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Des semaines ont passé à présent, des semaines sans sommeil, et je ne suis plus aussi sûr, pour la photo de mon père avec moi dans ses bras. Peut-être est-il simplement fatigué, harassé. Peut-être est-il resté debout toute la nuit, à essayer de me calmer pour me rendormir, et ce que je vois sur son visage n'est pas du malheur, mais de l'épuisement pur et simple. Si on prenait une photo de moi lors d'une de ces nuits de veille, quand j'arpente l'appartement en chantant "All You need Is Love" tout doucement à Lulu, essayant désespérément de nous renvoyer tous les deux au pays du sommeil, on pourrait trouver que je n'ai pas l'air spécialement enthousiaste face à ce miracle que je tiens dans mes bras. Mais on aurait tort. Donc, peut-être ai-je eu tort, toutes ces années, à propos de mon père.
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Vous savez ce que c'est, nous refusons de croire que Lee Harvey Oswald ait pu agir seul, qu'une poignée de maniaques armés de cutters ait pu raser nos tours. Notre peur est si grande, si réelle, qu'elle se doit d'être grandiose, et pas de prendre la forme de quelque psychopathe maigrichon, ni d'une troupe de désaxée troglodytes. Pas nos propres ombres.
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Il importe aussi de remarquer que nombre de dramaturges grecs (Sophocle, Euripide, etc.) étaient des militaires à l'origine, qui écrivaient leurs pèces pour maîtriser le traumatisme causé par les événements aucquels ils assistaient, sur le champ de bataille et chez les guerriers de retour du combat (souffrant de ce qu'on appelle aujourd'hui les troubles de stress post-traumatiques).
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Janet Malcolm écrit dans The Silent Woman : Sylvia Plath & Ted Hughes (Knopf, 1994, p 58) :
La vie, bien sûr, n'attire jamais complètement l'attention. La mort, elle, demeure intéressante, nous attire, nous intringue. De même que le sommeil est nécessaire à notre physiologie, la dépression l'est à notre économie psychique. A sa façon secrète. Thanatos nourrit Eros en même temps qu'il s'oppose à lui. Les deux principes oeuvrent selon une entente secrète : bien qu'Eros domine en la plupart d'entre nous, Thanatos n'est jamais totalement soumis. Toutefois, et c'est le paradoxe du suicide, mettre fin à ses jours est un comportement "érotique" plus actif et assertif que d'assister impuissant à la lente agression de la mortalité inévitable rognant ces jours. Le suicide implique à la fois la haine de la mort et notre désir de mort : à un certain stade, le suicide nous paraît enviable en même temps qu'il suscite notre pitié.
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L'étonnement comme manière d'aborder chaque jour qui passe. Ma terreur à l'idée d'être père, d'avoir une fille n'est pas facile à cerner, ne tient pas à la menace d'un hypothétique maniaque qui la kidnapperait. C'est la terreur de ne rien éprouver en posant les yeux sur elle. Que son apparition ne change rien à rien. D'être incapable de l'accueillir, d'entrer dans cette vie, de m'engager. De monter en voiture, un jour, pour m'éloigner d'elle, de moi et oublier. Ma peur a toujours été une peur de moi-même, de mon ombre. "Protée" n'est peut-être qu'un autre mot pour dire "ombre", celle qu'on traîne derrière soi à chaque pas, sauf quand on marche dans le noir, et qu'on devient soi-même ombre. Alors la question n'est plus de comprendre comment Protée peut savoir ce qui vous terrifie le plus, mais comment on peut en arriver à ne plus reconnaître nos peurs les plus enfouies, les plus intimes : que vienne l'eau.
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