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Critique de Bazart


Dans la littérature française contemporaine, les auteurs qui possèdent un style vraiment bien à eux, autrement dit une écriture reconnaissable dès les premières pages, se comptent sur les doigts de la main. Pour moi, David Foenkinos fait assurément partie de de ce cercle fermé. Et, de plus en plus, il va falloir à apprendre à écrire l'orthographe de son nom correctement (ce dont j'essaie de m'acquitter avec prudence dans ce présent billet.)

Certes, le ton de son dernier roman se veut résolument plus sombre, plus sérieux que ses autres romans. Certaines mauvaises langues, notamment Nelly Kaprielan des Inrocks, prétendent qu'après le succès phénoménal de son dernier roman La délicatesse, qui tendait déjà plus vers le doux amer, Foenkinos avait totalement perdu son humour.

Pour ma part, dès les premières pages, je me suis dit que ces Souvenirs n'auraient jamais pu être écrit par quelqu'un d'autre que ce David Foenkinos, que je suis dès son premier roman, le Potentiel érotique de ma femme, et qui a toujours dévellopé une touche bien à lui, entre humour et tendresse, anecdotes finalement pas si anecdotiques que cela, et quelques fantaisies qui servent de leitmotiv réccurents dans son oeuvre (au hasard, la Suisse, Claude Lelouch, un amour immodéré pour la langue allemande, les cravates..).

Ici, dans les souvenirs, le narrateur de l'histoire (un double fictionnalisé de l'auteur, car visiblement la part autobiographique est quand même trés présente) commence à nous raconter la mort brutale de son grand-père, et les conséquences que ce décès entraînent sur le reste de la famille, avec notamment le départ de sa grand mère dans une maison de retraite. Et là, franchement, je ne ne me souviens pas (puisqu'on est dans le domaine de la mémoire, ca tombe bien) avoir déja vu décrire avec une telle justesse et une telle véracité la solitude des personnes âges, la mélancolie du temps qui passe et ce besoin de voir revenir à la surface des souvenirs d'enfance pour mieux se réapproprier sa vie.

Et ce qui touche aussi tant chez Foenkinos, c'est son art du presque rien et des disgressions: là, un personnage secondaire apparait et aussitôt après, un chapitre lui est consacré autour d'un de ses souvenirs marquants. Cette idée, déja reprise dans d'autres livres de l'auteur, atteint ici un haut niveau de maitrise et de force. Bien sûr (sinon le roman ferait 500 pages), tous les personnages qui apparaissent dans le livre n'ont pas focément la même place et la même humanité que la mamie du narrateur ou que Louise, l'institutrice dont s'entachera passionnément ce dernier. A ce propos, je trouve que la vision de l'auteur sur le couple est d'ailleurs très belle, même si (ou je pourrais aussi dire "parce ce qu'), elle n'est pas vraiment optimiste sur l'amour éternel

Bref, je ne sais, à l'heure où j'écris ces lignes, si Foenkinos aura le prix Goncourt pour lequel il semble trés bien placé, mais si c'est le cas, je ne serais pas de ceux qui crient au scandale, bien au contraire, et je conseille à tous ceux ou celles qui hésitent encore d'aller s'aventurer sur ces souvenirs plein de grâce.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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