Pour rien au monde

Il enfila un blazer italien d'une légèreté tropicale, et elle enroula une écharpe de coton autour de sa tête. Tab était sur le point d'éteindre le téléviseur lorsqu'un reportage encore plus terrifiant les paralysa. Les rebelles nord-coréens venaient de larguer une bombe nucléaire sur Séoul, la capitale de la Corée du Sud.

"Combien de temps encore allons-nous laisser ces fils de pute d'Américains nous dicter notre conduite chez nous ?"
s'emporta le général chinois.

L'incompétence peut être d'une redoutable stabilité.

Des ingénieurs chinois tués par un drone américain, on va le payer cher !

C’est le pont faible des dictateurs. Ils étaient tellement habitués à agir à leur guise qu’ils ne s’attendaient pas à ce que le monde extérieur leur résiste. Le Général avait déclenché un processus qui risquait d’échapper à son contrôle. 

—Nos représailles doivent préserver l'équilibre entre le yin et le yang, répondit Kai, se préparant à prôner la modération. Nous devons être forts, sans être téméraires. Faire preuve de retenue, mais jamais de faiblesse. Le maître mot doit être riposte, et non escalade. (p476)

Parfois la politique internationale ressemblait à une Vendetta sicilienne, pensa Tamara. Les gens se vengeaient du mal qu'on leur avait fait, comme s'ils ne savaient pas que l'ennemi voudrait forcément rendre coup pour coup. Et ainsi de suite, œil pour œil, dent pour dent, l'escalade étant inévitable : toujours plus de colère, plus de ripostes, plus de violence.
p 296

Puis, les uns comme les autres se mirent à tousser et à éternuer, et Kai s'exclama : "oh, non, non !"
Les gens commencèrent bientôt à suffoquer. Certains tombèrent à terre. Ceux qui pouvaient encore bouger se précipitèrent vers leurs véhicules pour attraper des masques à gaz.
"Ces salauds utilisent des armes chimiques", dit Kai en s'adressant à son bureau vide.

L'art suprême de la guerre est de soumettre l'ennemi sans combat, intervint Kai. C'est Sun Tzu qui l'a dit.

Une citation revint à l'esprit de la présidente des Etats Unis : Le temps que la vérité mette ses chaussures, le mensonge a déjà fait le tour de la Terre.