Sur le fond, Vivianne
Forrester fait un constat très juste et dont on parle trop peu alors que c'est une tendance de fond depuis le début de la révolution industrielle : celui de la disparition du travail. Il est vrai que les progrès techniques, les gains de productivité, les techniques de management mais aussi le libre-service, tout cela nuît à l'emploi. Tout cela aurait mérité d'être développé. Au lieu de cela, l'auteur préfère s'étonner d'un paradoxe qui se comprend aisément. Si le travail est sur-valorisé c'est justement parce qu'il disparaît.
Dans la vision dépassée de Vivanne
Forrester, le travail est présenté comme une souffrance or il est de moins en moins perçu comme une aliénation mais comme une dignité (pour les pauvres) ou un épanouissement (pour les bobos) . Il faut dire que sa nature même a changé (tertiarisation, économie de la création et de l'innovation).
Le travail est donc présenté comme un dogme, une obsession. Il reste une valeur importante de nos société mais les gens s'en libèrent peu à peu, il y a un engouement pour le temps libre, les loisirs. Cependant les gens ne se sont pas encore libérés de ce que pensent les autres, il reste important de « faire quelque chose de sa vie ».
Afin que les mentalités changent et qu'on évolue vers un autre modèle où on pourra enfin dissocier travail et revenu, il est important de lire ce pamphlet, véritable cri du coeur. Dans sa forme, ce court essai n'est certes pas très structuré ou argumenté mais son ambition est ailleurs, celle de montrer qu'on autre monde est possible, un monde où le travail salarié aurait une place moins centrale et où les êtres humains serait utile à autre chose qu'à produire et consommer.