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3,44

sur 133 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelques mots après cette lecture de ce rap littéraire qui met un bonne claque dans les neurones.
Suis pas fan de rap même si ma fille qui connaît mon amour des mots m'encourage souvent à en écouter.
77 est un véritable uppercut, livre hors norme qui mérite le détour, ne serait-ce que pour encourager ce jeune écrivain qui ne rentre pas dans les cases imposées par le patriarcat. Un rebelle comme moi, un rebelle comme j'aime et qui l'assume complètement.
Ce récit, cette longue litanie, reflète autant le mal-être de ce jeune homme dont il est question que de sa volonté de s'en affranchir et de devenir un homme. Face à la violence, ses rêves se fracassent pour laisser doucement la place à une tout autre réalité, à une prise de conscience salutaire, toujours se relever après les coups de la vie.
C'est violent, parfois dérangeant mais ça ouvre grands les yeux vers ceux que l'on a tendance à trop vite catalogué de marginaux, de rebelles, mais qui aspirent juste à vivre à leurs façons.
Un auteur que je vais suivre, forcément.
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Un texte complètement addictif.

Rythmé, saccadé, violent.

Il y a peu de respirations visuelles dans ce roman, pas de chapitres, ni d'espaces, ni de dialogue. Peu de respirations tout court.

C'est un long fil de pensée, une salve de paroles, un set de rap ou de slam.

Une journée avec un jeune du 7-7. Pas tous les jeunes, ce jeune. Un jeune en attente (mais de quoi ?), qui observe son monde, son 7-7, sans jamais vraiment y entrer, sans jamais vraiment lui appartenir. (Appartient-on à un territoire ?) Un jeune un peu innocent, naïf, désoeuvré, abandonné et sans avenir.

C'est à la fois brut et tellement travaillé. C'est fort, c'est impactant, ça matraque la tête.

Au début de ma lecture j'avais décidé d'y aller lentement. Lire quelques pages par jour et me donner le temps de digérer l'écriture de Marin Fouqué.

Avec le recul, je pense que c'est une erreur. Mieux vaut entrer pleinement dans ce roman, y abandonner son recul, sa logique et se laisser entraîner dans le tourbillon de pensées du jeune narrateur. C'est de cette façon que j'ai terminé ma lecture et ce fut une expérience hors de mon commun.
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Il est sous son abribus, au fond de la Seine-et-Marne, pas à M'lun ou le chic Fontainebleau, non, dans le 77 rural où la jeunesse meurt d'avoir pour horizon les grands champs marrons labourés en long en large en profond par l'unique tracteur du village, pas de première jeunesse lui par contre.
La langue de Marin Fouqué débite comme le rap qu'il aime, tourne autour de ce qui est arrivé au garçon à la face fine sous la capuche, comment Enzo est devenu le Traître, comment la fille Novembre l'a quitté.
J'ai eu de la difficulté à entrer dans ce flow, et je me suis finalement laissée emporter, malgré la frustration des zones de flou et de certaines allusions non résolues. Un livre qui sonne vrai sur la génération des lisières.
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Une langue extraordinaire, sèche et poétique, raconte une histoire incroyablement urbaine qui, pourtant, ne quitte pas sa campagne triste. Un auteur à suivre.
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Un abri bus au milieu de nulle part, ou presque. Au milieu de la terre marron du 77 (prononcé sept sept). Un jeune y est assis. Toute la journée. Il ne prend pas le car pour aller au bahut. Il fume des joints. Derrière lui le tracteur du père Mandrin. D'un côté le village, avec sa maison (c'est compliqué), de l'autre, une station service. Plus loin Paris, qui va tout bitumer. Une vieille qui perd la tête. Une Parisienne qui bronze dans son jardin. Et ce garçon et son flot de pensée. Son flow. Seules les couleurs de voiture qui passent marquent une pause dans ces pensées METALISEE METALISEE METALISEE ROUGE. Il n'en passe pas beaucoup.
Si vous choisissez vos livres en fonction de la mise en page, vous passerez à côté : aucun paragraphe aéré. Un seul bloc. de temps en temps, autour des couleurs, un interligne. Une respiration.
Pas évident de lâcher le livre pour faire une pause (vive les petits marque-pages, type mini post-it de couleur ou triangulaires c'est encore mieux, pour bien voir où on s'est arrêté).
Et pourtant, ce flot est dès le départ un flow. Cela coule. Cela sonne. Cela martèle. C'est rythmé. Et derrière l'ennui, se dessine l'attachement : l'attachement à ce coin de terre ; l'attachement aux amis : le traître, la fille Novembre, Kevin. Derrière l'ennui se dessine les coups : ceux d'un père ; ceux des pairs. Derrière l'ennui se dessine le harcèlement. Derrière les mots, les non-dits. Car tout ne se dit pas. Il faut deviner ; notamment pour la relation père-fils et je doute d'avoir bien compris. Et dans ce flot, une prise de conscience chemine. Et derrière le flow la musique de la vie.
Remarquable coup d'essai (c'est un premier roman).
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Un premier roman original d'un jeune auteur rencontré par hasard dans un salon. C'est écrit tout à la suite mais pas sans logique, et bien écrit dans le genre. le slam y côtoie la poésie.
Un ado du 77 (Seine-et-Marne) un peu désoeuvré fait défiler dans sa tête ses relations avec ses copains et voisins, tout en contemplant les champs alentours dans leurs dégradés de couleurs et en remarquant celles des voitures qui passent sur la route. Les pensées et les mots s'entrechoquent dans sa tête, les reprises sont saccadées et aident à suivre.
Une découverte intéressante et un moment de lecture que je ne regrette pas.
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Un jour pour le lire : c'est le temps qu'il faut au narrateur pour revivre ses derniers mois, ses derniers échanges. le rien rural se remplit : un ado n'est jamais au repos dans sa tête. Les mots s'enchaînent et se déchaînent. Ce livre est un tourbillon à l'image des doutes ressentis. Quelle immersion habilement menée dans cette campagne caractéristique ! Merci Marin...
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Ce récit d'initiation à jet continu, sans chapitres, ni espaces, ni dialogues à l'écriture visuelle, métaphorique, saccadée , tranchée, tel un long monologue inhabituel résonne comme du rap ou de la poésie .

En petites phrases pressées , répétitives, urgentes , fulgurantes , brutes, l'auteur , rappeur, boxeur, né en 1991 , dont c'est le premier roman, conte la vie d'un jeune en capuche, seul , sous son abri- bus .
Il ne montera pas dans le car scolaire .

Dans sa solitude musicale , il laisse son regard se perdre sur les terres du 7- 7 , département vague entre La Province et Paris —- au bout du monde ——Entre boue et bitume, autour de vastes étendues de camaïeu de brun, ocre, jaune, les terres du Père Mandrin....Sur son tracteur...


Un livre qui pourrait se lire à voix haute ...qui dit l'innocence et la rage, la violence et les bagarres , la bande de potes qui se partagent un shit bien gras, où on joue encore au loto , où on se fait couper les cheveux au seul bistrot du coin par la fille du patron qui passe son CAP...

Les potes : le grand Kevin, la fille Novembre, le Traitre , les faux jumeaux, et puis lui—- seul.
Il se remémore son passé dans un flux spontané, inventif, fulgurant , fait le bilan d'une enfance sans innocence , sans nostalgie d'un temps heureux , du côté des pylônes et des bennes à ordures , où les jeunes se noient dans un ennui semblable à un épais brouillard ...


C'est la chronique douce amère d'une génération en peine , fracturée , laissée pour compte , où les jeunes galèjent, galèrent, rament pour se trouver , un entre - deux , sorte de chassé croisé entre ville, champs et province , une voix qui porte la parole , existe au milieu des champs , entre construction des corps et fractures des rêves .

Une chronique étonnante où les mots claquent, cognent , piquent , apostrophent ...
Spontané , inventif, criant de vérité , original , obsession sonore, inhabituel.
Qui ne plaira pas à tout le monde ,..

«  Bien sombre , la capuche. Importante la Capuche. Seconde peau. Vrai armure pour corps de lâche .UN abri dans l'abri.. »
«  Vieux qui bavent, vieux qui rôdent, vieux qui hantent. Vieux qui rotent , vieux qui puent . Vieilles carcasses qui traversent l'unique rue . Vieux qui divaguent . Vieux qui se perdent . le père Mandrin est le seul vieux qui bosse encore. »
«  Jeunes , jeunes qui se noient dans leur ennui dense comme le BITUME . »
 « Métallisée .Métallisée . Métallisée.  »
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une écriture travaillée, un style rythmé. Une prose sincère, objective.
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C'est un premier roman dont on va entendre parler j'en suis certaine. Pour diverses raisons.

Sa forme : c'est un récit écrit d'un jet continu, d'une traite, sans chapître, sans alignement. Un texte continu entrecoupé de nom de COULEUR ou de METALLISE en majuscules. C'est tout.

Un peu perturbant au départ mais nécessaire comme un flot de paroles continu, un grand monologue qui raconte le quotidien d'un ado en capuche dans le 77.

C'est un récit qu'à plusieurs reprises, j'ai lu à voix haute pour entendre claquer la langue, sa musicalité, son rythme.

Ça claque, ça pète, ça vit et pourtant il ne se passe pas grand chose dans cet abribus en béton où notre narrateur passe ses journées à fumer des pétards refusant de prendre le car scolaire conduit par Polnareff. Il regarde Enzo, le traître, la fille de novembre, le grand Kevin et les jumeaux partir et reste la journée dans son abri sous sa capuche.

Il nous raconte son 77, et regarde passer les voitures sur la nationale, une rouge, et il se souvient, une jaune, d'autres souvenirs reviennent et surtout 3 métallisées ce matin là.

C'est un roman d'initiation, lui au corps frêle, qui se planque sous sa capuche, nous raconte son bled, ses champs marron, le père Mandrin sur son tracteur, la vieille, les vieux qui jouent au loto, la parisienne, ce qui a fait que son pote Enzo soit devenu le traître, ...

Il nous conte l'arrivée du grand Kevin qui fera de lui un autre.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus si ce n'est que c'est rural, c'est noir, ça claque, ça pulse, la vie quoi dans le 77.

L'écriture est tranchée, saccadée, c'est un long monologue sonore et sensible. Poétique à sa manière.
Quelle force d'écriture. Un coup de poing, un coup de maître disent certains.

Ce roman sort de l'ordinaire. A découvrir de toute urgence.

Ma note : 8.5/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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