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4,05

sur 220 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre où je découvre avec effarement la posture d'offensé et le délit d'appropriation culturelle.
Ainsi donc on ne devrait choisir un sujet d'expression ou de création que s'il nous concerne à titre personnel… autant confisquer aux acteurs le fondement même de leur métier : se mettre dans la peau de l'autre !
Un document intéressant et important,
sérieusement argumenté et pourtant facile d'accès,
où l'auteure déconstruit ces dynamiques de censure
et rappelle le droit de dire et de contredire,
et l'importance de tous les métissages : amoureux, culturels, religieux, artistiques…
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Attention !
Nous vivons de plus en plus sous la menace d'accusation d'appropriation culturelle, d'exigences sans limites de discriminations positives, de refus de toute écoute d'un avis contraire, voire modéré (création des "safe spaces"), de la recherche tatillonne du moindre soupçon de racisme et sous la culpabilisation des blancs d'être blancs,
Tout cela n'augure rien de bon, étant donné que cette génération va bientôt être au pouvoir (pas forcément politique, mais au moins intellectuel et vu le niveau de ses connaissances et de son ouverture d'esprit...), cela risque plutôt de favoriser la réélection de Donald Trump tant cette idéologie de pacotille, mais dangereuse donne à ce dernier
les armes de la moquerie et de l'ironie.
"Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes."
J'avais regardé le documentaire consacré aux événements ahurissants d'Evergreen, entre violence des uns, lâcheté ou soutien des autres et exigence d'excuses publiques.
Ce qui est (un peu) rassurant c'est que les inscriptions à cette université ont drastiquement chuté les années suivantes (déclin déjà constaté depuis une dizaine d'années).
Mais réjouissons-nous, cela arrive en France !
"Eloge du blasphème", que certains ont pu considérer comme un pamphlet, ne ménageait déjà pas ses critiques sur l'islam radical.
Là, il s'agit d'une autre radicalité, mais elle aussi le fait de minorités intolérantes et revendicatrices.
Je ne partage pas toutes les prises de positions de Caroline Fourest, mais ses ouvrages sont argumentés et elle fait preuve d'un courage certain, face à la meute.
PS. Je conseille vivement la lecture du roman de Patrice Jean, "L'homme surnuméraire" dans lequel le protagoniste est chargé de retirer de la littérature tout ce qui n'est pas humaniste, tout ce qui n'est pas dans la bienveillance, l'ouverture aux autres, l'amour du prochain et surtout du lointain.
Résultat : l'oeuvre de Céline est ramenée à 45 pages...

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J'ai lu Génération offensée après avoir lu La politique du voile de Joan Scott. J'ai été surprise de voir le nom de Caroline Fourest diabolisé par une « historienne » dont le racisme implicite est patent. La conclusion de ce livre « historique » était en fait de considérer Caroline Fourest comme une islamophobe. D'après son auteure, Fourest est raciste lorsqu'elle traite le voile intégral ou à l'école (donc pour les petite filles) d'extrémisme religieux au sein de la culture musulmane mais elle la trouve féministe, combattante et courageuse lorsqu'elle lutte contre les chrétiens évangéliques qui, eux aussi, choisissent de refuser aux femmes « blanches et chrétiennes » le droit d'avorter. Caroline Fourest a eu le prix du meilleur livre politique en 2006. Cet évènement a été considéré par l'« historienne américaine » mais pas que, comme la manifestation la plus officielle de l'islamophobie et du racisme de l'État français. Par cette censure exercée par « l'université de la peur » aux Etats-Unis, Joan Scott donne l'exemple de ces intellectuels contraints de penser avec la peur au ventre d'être racistes.
Cette censure a probablement amené Fourest à écrire Génération offensée dans lequel elle pointe le paradoxe d'une existence fondée sur « l'idéologie victimaire » de minorités offensées. « L'actualité déborde de campagnes insensées menées au nom de l'"appropriation culturelle" ». Aux Etats-Unis ou au Canada, on s'insurge contre les tresses africaines de Rihanna, on boycotte et humilie des artistes , on attaque des cantines, on exige la suppression de cours de Yoga et on refuse même à l'université, ce temple du savoir, d'étudier les « textes offensants ». Ces frontières qui se dressent au nom de l' « appropriation culturelle » viendraient souvent de salariés blancs qui préfèrent anticiper la moindre colère de la génération offensée par la couleur de l'artiste : « comme si sa couleur de peau lui interdisait de toucher au sujet ». Mais je me demande s'il existe des formes d'appropriation plus légitimes que d'autres chez les meutes d'inquisiteurs.
En portant le voile islamique imposé par les Islamistes aux seules femmes, les Occidentales blanches converties à l'islam s'approprient un objet sacré, l'exploitent en le « redéfinissant » à la sauce occidentale et donc le vident de tout son sens originel pour dominer les musulmanes. Or, le voile est le symbole d'une minorité musulmane, il est très sensible et est incontestablement sacré, non pas seulement par l'encre mais aussi par le sang qu'il a fait et qu'il fait toujours couler. Cet exemple d'appropriation dommageable pour les minorités musulmanes que sont les femmes rentre à merveille dans la logique des inquisiteurs en « appropriation culturelle » et je les encourage fortement à s'en occuper. En effet, si la porteuse du voile n'est pas née musulmane de deux parents musulmans et de préférence dans un pays musulman où elle a passé la majeure partie de sa minorité éternelle under the charia law, c'est donc qu'elle use du pouvoir d'une privilégiée par la naissance, par la nationalité, par la couleur et par la classe pour s'emparer d'un symbole féminin sacré, dénaturalisant ainsi son sens mortifère dans le but de dominer les musulmanes non-voilées. Quant à m'offusquer que Madonna ait rendu hommage à ma culture ancestrale, la culture berbère dont les bijoux sont la caractéristique la plus matérielle, je ne vois aucune raison de le faire.
Par son recensement très fourni du phénomène de l'appropriation culturelle, le livre de Caroline Fourest a eu ce mérite précieux de me faire réfléchir à toutes les formes d'appropriation, de celles qu'on ne dénonce pas assez. C'est sans doute que je suis plus d'une génération désenchantée qu'offensée.
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Paru en 2020,« Génération offensée » de Caroline Fourest éclaire l'actualité . Les polémiques liées à la laïcité et à l'identité trouvent des éléments d'explication dans l'analyse de Caroline Fourest. Venu des Etats Unis et de Canada, le « politiquement correct » impose la censure et le repli identitaire .Les exemples avancés sont inquiétants et interrogent par leur dogmatisme. Il s'agit de refuser le droit au déguisement pour ne pas froisser les communautés. Il faut dénoncer les marques de vêtement qui copient les coupes et motifs de peuples africains ou asiatiques. La polémique touche l'art culinaire, les recettes locales ne peuvent être imitées, réinterprétées. le théâtre ne peut plus présenter une pièce dont les acteurs interprètent des rôles extérieurs à leur identité, race, ethnie…L'oeuvre créatrice est donc restreinte à l'écrivain, à l'artiste.. exclusivement concerné par le sujet de son oeuvre. A l'origine les luttes féministes et décoloniales devaient déconstruire les normes et codes anciens, mais par dogmatisme, elles arrivent à imposer l'inverse : l'impossibilité de concevoir une société d'échanges et multiculturelle. La victimisation, poussée à l'extrême, fige les identités. Avec à l'arrivée, un antiracisme qui inverse sa propre démarche, ainsi est avancé le concept de « fragilité blanche », un Blanc se défendant d'être raciste est en fait un irréfutable raciste par le seul fait de l'énoncer… Caroline Fourest est une journaliste engagée, féministe, laïque ; son livre résume des prises de position affirmées publiquement. Les nombreux exemples présentés dans « Génération offensée » permettent de mesurer les dangers de l'offensive idéologique qui s'impose en Europe et en France. Un ouvrage qui interroge le citoyen.
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un livre très intéressant et très synthétique (160 pages) avec lequel on est pas forcément d'accord avec tout, mais qui met en avant la (tentative de) prise de pouvoir par des minorités de toute style. Utilisant des causes réelles (lutter contre le racisme par exemple) pour prendre des positions plus qu'extrêmes, interdisant tout débat contradictoire avec leur point de vue. Les exemples cités par Caroline Fourest sont ubuesques mais réels. ils nous interpellent sur le danger de ce nouveau maccarthisme.
Ouvrage éclairant
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J'ai dévoré ce court essai sur le phénomène malheureusement très contemporain des dérives sectaires de groupes identitaires à l'égard de la culture.
C'est toujours très agréable de lire une libre penseuse comme Caroline Fourest.
L'occasion pour moi de réaliser qu'on n' est plus trop " Charlie" c'est dernier temps...
Caroline Fourest ne mâche pas ses mots et dénonce la fâcheuse tendance d'obsédés de l'appropriation culturelle à imposer leur courte vue en matière de liberté d'expression.
L'épisode relaté le plus glaçant restant " le cauchemar d'Evergreen", ou comment un groupe fanatique d'étudiants sème la terreur dans une faculté de l'État de Washington.
C'est consternant !
"Cri d'alarme d'une figure de la gauche qui ne reconnaît plus les combats des siens"comme cité par le Point.
Tentative d'une universaliste d' endiguer la vague identitaire nauséabonde qui menace notre environnement culturel.
Ce qui paraît évident après une telle lecture, c'est l'universalité de la bêtise humaine qui décidément n'a ni genre, ni sexe, ni race..
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On connait bien Caroline Fourest , très présente dans les médias. On connait par conséquent ses combats féministes, contre l'homophobie, sa défense de la laïcité , la liberté d'expression ...
Ce livre livre son analyse sur ces mouvements très en vogue actuellement de cancel culture
Si la volonté de base est louable (défense des minorités), la revendication du droit à la différence prend le pas sur le droit à l'indifférence et la revendication de sa différence le pas sur l'universalisme.
Du coup, on en arrive à des aberrations de toutes sortes , susceptibles de provoquer l'hilarité si , in fine, ce n'était pas les libertés d'expression et création qui étaient menacées. de nombreux exemples ponctuent ce livre.
Si ce dernier n'apprend pas grand chose à qui s'intéresse à ces questions , il a le mérite d'être un recueil de synthèse.
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Que de débats autour de cette penseuse ! Suite à une discussion avec une collègue sur le repli identitaire de certaines minorités et l'ajout constant de lettres aux LGBTQIA+, ma consoeur m'a proposé de me prêter cet essai (qu'on comprenne bien que la discussion de base et le livre n'ont pas de lien direct si ce n'est le fait de devoir parfois surveiller ses propos).
J'ai d'abord été un peu réticente car on m'avait présenté Caroline Fourest comme une proche de l'extrême-droite, réac etc. Ça m'étonnait que ma chère collègue lise cette autrice.
Lisant la présentation de celle-ci, je me suis déjà dit que j'étais à côté de la plaque. La lecture de Génération offensée m'a convaincue qu'il y a une profonde incompréhension (ou manipulation ?) de la pensée de Fourest.
Nous avons ici une intellectuelle qui dénonce la censure qu'exerce une minorité sur la pensée occidentale. Pas dans une optique de « sauvegarde de nos valeurs occidentales » mais dans une optique de liberté d'expression et surtout d'universalité.
Par rapport à la notion très en vogue « d'appropriation culturelle », elle insiste sur le fait que le métissage est une richesse. Pourquoi vouloir s'enfermer dans de petites cases ethniques ?
Sur le fait d'appartenir à une minorité pour jouer un rôle de cinéma, elle interroge l'essence même du métier d'acteur.
Sur les dérives , principalement aux USA, de la « bien-pensance », elle oppose la bonne foi des défenseurs de la laïcité et des anti-racistes.
Elle exemplifie et décortique ce qui muselle le débat actuel de façon claire et nette.
Il est sur que certains extraits sortis de leur contexte pourrait être mal interprétés ou utilisés pour exprimer le contraire de ce qui porte l'autrice. J'inviterais donc les réticents à lire ce texte en entier pour se faire une idée précise de la pensée de Caroline Fourest.
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Quand, sous couvert d'antiracisme, on devient pire que les racistes "primordiaux"... L'auteure nous présente la dérive de tout un pan de l'antiracisme vers une revanche incessante et stérile, minant tout travail de réflexion et de dialogue. Une dérive entretenue par une partie de la gauche et de l'extrême gauche, voulant se faire "plus catholiques que le Pape" et n'hésitant pas à surfer les vagues de la colère (souvent légitime) des "minorités".
Ce mouvement, encouragé par notre société consumériste où tout doit être simple et rapide, accouche de situations ubuesques, proliférants de "bad buzz" et de polémiques à deux ronds qui trouvent - hélas! - un échos retentissant dans les médias, en ligne mis pas seulement.

Ce coup d'oeil de l'autre côté de l'atlantique nous montre clairement vers quoi nous allons, nous, en France et en Europe.

Je regrette un peu le manque de certaines sources, notamment concernant les chiffres de la criminalité présentés, et la relative superficialité du propos de Caroline Fourest. Je comprend que ce livre est grand public, mais du coup, j'aimerais bien lire une analyse plus sociologique de phénomène maintenant, historie d'en comprendre les tenants et les aboutissants. Ou du moins essayer. Histoire de ne pas tomber dedans...
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Clair, bref, précis, documenté, très intéressant!
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