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sur 218 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le souci commence lorsqu'on applique une vision séparatiste de l'identité aux êtres et à la culture. Au point d'interdire le mélange, les échanges, les emprunts. Au point de confondre inspiration et appropriation. Ce raccourci mène moins à l'égalité qu'à la revanche. Il ne favorise pas le mélange, mais l'autoségrégation. En revendiquant un traitement particulier, comme le droit à la parole ou à la création sur critères ethniques, on maintient des catégories, des façons de penser, qu'utiliseront les dominants pour justifier leurs préjugés et passer pour des victimes.
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Je connais Fourest à travers les plateaux télés. Au départ, je reconnais que j'ai eu envie qu'elle soit tout bonnement censurée. J'ai trouvé qu'elle soutenait des thèses « islamophobes ». En tout cas, ses confrontations avec Tariq Ramadan en donnaient l'impression. Mais avec le temps, les faits et les lectures, j'ai admis que ce sentiment qui nous incite à vouloir censurer un auteur est juste pervers. C'est ce que Caroline Fourest veut démontrer dans son ouvrage Génération offensée. Si en France le mouvement de censure venant d'une meute d'inquisiteurs entretenue par et dans l'université de la peur n'en est qu'à ses débuts, aux Etats-Unis, cette politique fondée sur l'humiliation des artistes au nom de « l'appropriation culturelle » semble être devenue la norme. Professionnelle dans sa déconstruction de toutes les idéologies extrêmes, l'auteure observe que, même dans le temple du savoir qu'est l'université, on s'offusque à la moindre contradiction : « le droit de dire, lui-même, est soumis à autorisation, selon le genre et la couleur de peau. ». Cette intimidation va jusqu'au renvoi de professeurs.

En effet, si en France les études supérieures sont ouvertes à tous, aux Etats-Unis, les étudiants sont des « clients tyranniques » qui en veulent pour leur argent. Quand on sait le prix à payer pour étudier aux États-Unis (ça peut dépasser les 60 000 dollars par an à comparer à 400 euros en France), l'auteure en déduit que comme des clients rois, les étudiants américains exigent des diplômes qui ne les obligent pas à bousculer leurs certitudes. Elle cite Isshad Manji, une enseignante à l'université d'Hawai qui a été alarmée par la susceptibilité de certains étudiants : « Au moment où de plus en plus d'écoles enseignent aux jeunes à ne pas être offensants, elles doivent également enseigner à la nouvelle génération comment ne pas être aussi facilement offensée. ». Par ce cri d'alarme, Fourest met en garde ses lecteurs contre cette nouvelle forme de censure qui semble menacer la lecture et la création littéraire, scientifique, corporelle (la danse), capillaire, musicale, théâtrale… créations nous dit l'auteure fondées sur le droit au blasphème. Si l'art et la science sont menacés par une meute d'inquisiteurs qui s'offusquent d'une création en fonction de la couleur de son auteur, c'est qu'on tombe dans le racisme inversé. Ce qui est contreproductif pour l'antiraciste radicale qu'est l'auteure.

Ce livre m'aura permis de mieux découvrir l'auteure que quelques minutes de passages télés forcément réducteurs. le temps du livre permet de mieux exprimer une pensée de façon plus aboutie. le confinement et ce livre nous apprendrons donc au moins cela, le temps est le meilleur allié d'une opinion éclairée. Les emportements rapides des réseaux sociaux contre tel ou telle pratique censément offensante ne prennent donc pas le temps d'éclairer leur lanterne et restent confinés dans l'obscurantisme.

Merci en tout cas à NetGalley et aux éditions Grasset d'avoir fourni l'essence pour ma lanterne.
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Caroline Fourest écrit quasiment le même livre que Laurent Dubreuil, La Dictature des identités (d'ailleurs elle le cite) mais en plus lisible. de plus, contrairement à Laurent Dubreuil qui dénonce les assauts des identitaires sur le monde universitaire américain, Caroline Fourest déplace le phénomène vers l'Europe (même si elle égrène de nombreux exemples américains). Les 2 ouvrages sont terrifiants et dénoncent notamment la tartuferie de ces activistes qui prétendent défendre la cause des "racisés" en les essentialisant, en les assignant définitivement à leur "race" ou celles des femmes en les mettant en concurrence selon qu'elles sont noires, lesbiennes, trans, noires et trans, musulmanes et rousses mais trans, amérindiennes mais cis-genre et mères-célibataires de métis issus de père afroaméricains musulmans et gay. Je caricature à peine ! Tout cela serait risible si ces groupuscules n'intimaient pas le silence et parfois la contrition publique à des véritables humanistes universalistes. Si ces néo-Khmers n'en venaient pas aux injures, à l'intimidation, aux lynchages et aux autodafés.
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Ce n'est pas que dans la coiffure (le port de dreadlocks) mais aussi dans l'art (seuls les musiciens noirs pourraient jouer de la musique jazz) et la culture (les étudiants canadiens font supprimer un cours de yoga pour ne pas « s'approprier » la culture indienne) que les inquisiteurs en « appropriation culturelle » envahissent les réseaux sociaux pour imposer leur vision d'un monde ségrégationniste et identitaire.
Le nouvel essai de Caroline Fourest « Génération offensée » dénonce ce phénomène qui a démarré en Amérique du Nord et que certains voudraient voir importer dans les pays francophones.
Qu'est-ce que c'est ? L'utilisation d'éléments de culture par un groupe dit dominant est sujet à controverse puisque ce groupe est supposé avoir une attitude oppressive et d'expropriation. Il est accusé de pillage des cultures des minorités. Dans son analyse, Caroline Fourest décrit toutes les nuances et les implications de ce phénomène.
Les exemples sont nombreux : La marque Zara est obligée de retirer une chaussette aux dessins ethniques. Polémique autour du spectacle d'Ariane Mnouchkine qui aurait pu être annulé car il ne présentait pas des comédiens des membres des communautés dont il parlait (2018 – Kanata). La conférence de Sylviane Agazinski est annulée à la faculté de Bordeaux pour jugement possiblement homophone par rapport à ces positions contre la PMA ( Octobre 2019). Organisation en Seine-Saint-Denis d'ateliers en non – mixités par Sud Éducation. Et l'affaire Mila (2020) évidemment pas citée par Caroline Fourest, trop récente. Cette affaire a déchaîné non seulement les réseaux sociaux mais aussi le monde politique et social.
Importer cette lutte des États-Unis est un non sens puisque les bases du racisme ne sont pas les mêmes, comme le rappelle Caroline Fourest. Dans ce pays, la référence à la religion et à l'ethnicité est ouvertement annoncée et revendiquée et le mot race est affiché. Ce n'est pas le cas en Europe. Aux États-Unis, l'appropriation culturelle va très loin en créant même des « Safe Space », des lieux communautaires pour se remettre des offenses présumées ressenties.
Plus les personnes, souvent jeunes, entrent dans ce schéma, plus leurs réactions sont médiatisées et plus elles se trouvent conforter dans ce processus de victimisation. Caroline Fourest démontre que cette génération Y n'a pas connu les esclavages, les déportations, les colonisations et le fascisme de gauche comme de droite et à tendance pour se vivre libre à se ressentir comme victime.
Les universalistes ont perdu. Les identitaires sont partout. On pense au roman de Philip Roth, La Tache, où la fiction rejoint la réalité avec le triomphe de la pensée sectaire. Nos banlieues, souvent abandonnées, sont des exemples édifiants. Une génération qui considère que la couleur de peau ou la religion ou une idée donnent stricto-facto accès à plus, puisque sensée subir une différence négative depuis longtemps, même si elle entraîne une rupture du principe d'égalité républicaine.
Ce qui est intéressant c'est que Caroline Fourest donne des pistes pour lutter contre ce mouvement identitaire. Il faut apprendre aux jeunes à faire la différence entre protester et censurer. Il faut aussi leur faire comprendre comment ne pas être « offensés » et aussi facilement « offensables ». Il faut veiller à créer des espaces où tout le monde peut parler de tout, quitte à offenser. Tout ceci pour ne plus laisser des tyrans individuels faire la loi !
Je n'avais jamais lu d'essai de Caroline Fourest. Facile d'accès, avec des exemples précis, « Génération offensée » est un essai agréable à découvrir, assez court, qui permet à la fois de comprendre ce qu'est l'appropriation culturelle et de veiller à la combattre dans ses accès identitaires.
Ne laissons pas la lutte des races, des ethnies, des minorités affirmée son aspect identitaire en remplacement de la dimension universaliste qui fonde notre histoire ! Voulons-nous une société de la protestation ou une société de la censure ? Soyons vigilant pour qu'une poignée de personnes, jeunes en général, élevées dans le cocon du capitalisme libéral entraine la société dans cette dérive sectaire. Ce livre peut nous y aider !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/03/11/generation-offensee-caroline-fourest/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Caroline Fourest s'intéresse au « politiquement correct » qui débarque gentiment de ce côté-ci de l'Atlantique, venu des États-Unis après un passage par le Canada. de plus en plus, les réseaux sociaux s'indignent à la première suspicion d'appropriation culturelle. Faut-il être trans pour parler des trans, ne peut-on plus que parler que de sa propre couleur de peau, faut il un test ADN ou s'aider d'un nuancier pour mesurer sa légitimité ? Et pour les religions ? le mélange des genres n'a-t-il par toujours fait partie des démarches artistiques ? Puis-je me faire des dreadlocks si je suis norvégien ?

Et d'où viennent ces réflexes identitaires et qui cachent-ils ?

Caroline Fourest revendique le droit à s'exprimer, à créer librement, en différenciant l'hommage (ou l'inspiration) du pillage culturel. Elle refuse de voir sa parole confisquée par des mouvements identitaires et appelle au respect des diversités
Lien : https://www.noid.ch/generati..
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On ne serait pas capable d'évoquer un sujet, de prendre fait et cause pour des combats qui nous tiennent à coeur, simplement parce que nous ne faisons pas partie de la communauté concernée.
Du reste, c'est bien le souci. Chacun se replie sur son groupe et détruit l'universalité des causes justes. Sous prétexte d'» appropriation culturelle », une actrice hétérosexuelle ne peut incarner une femme homosexuelle, un enfant américain ne peut se déguiser en enfant japonais pour sa fête d'anniversaire,
Ce n'est qu'un extrait des multiples exemples que cite, détaille et analyse l'autrice de cet essai qui fait froid dans le dos. Car ça va loin, trop loin de mon point de vue. Des professeurs d'universités américaines sont priés de s'excuser d'être blancs au nom du repentir de l'esclavage, des élèves sont dispensés de cours s'ils jugent que le sujet peut être blessant pour leurs origines.
Bref, c'est édifiant. J'ai beaucoup apprécié le propos de l'autrice qui démonte ces positions en complète contradiction avec la liberté d'expression.
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Génération offensée
Caroline Fourest
essai, Grasset, 02/2020, 162p


Caroline Fourest est née à Aix-en-Provence, d'une famille bourgeoise. Elle a fait des études d'histoire et de sociologie à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. C'est une figure médiatique depuis les années 2000. Elle est journaliste, essayiste et réalisatrice. C'est une polémiste redoutable mais controversée. Les photos montrent une jeune femme à l'oeil vif, très vif, et au regard espiègle.
Dans l'essai qui nous intéresse, C. Fourest dit clairement d'où elle parle. La question, D'où tu parles, camarade ? était posée en 68 à tout orateur qui exposait ses thèses, selon la logique marxiste, selon sa construction sociale. C. Fourest parle en tant qu'homosexuelle qui lutte pour le droit d'aimer qui on veut sans se soucier des genres, universaliste, partisane d'une gauche républicaine, une ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo qui continue leur combat pour la liberté d'expression. J'ajouterais qu'elle est, comme Michel Foucault, une artificière qui veut qu'on puisse avancer, qui veut faire tomber des murs.
Caroline Fourest parle des jeunes des Etats-Unis, mais ce qui se passe Outre-Atlantique peut se passer en Europe -elle l'a du reste expérimenté en Belgique- et en France. C'est donc une mise en garde que nous lance l'auteure qui nous rappelle qu'on doit toujours être vigilant, et même à l'affût, en ce qui concerne l'égalité et nos libertés. Nous qui vivons la crise sanitaire sommes à l'affût.
D'un côté, il y a les racisés, les personnes de couleur, les minorités, et de l'autre il y a les Blancs, ceux qui détiennent les privilèges, et en tant que tels, n'ont plus le droit de parler et doivent même dans certaines universités décliner leur identité le jour de la rentrée perdant ainsi toute autorité. Certains se déclarent même honteux d'être Blancs. Ils se prêtent à cette mascarade par peur de perdre leur emploi. En Belgique, certains universitaires sont tellement timorés qu'ils se laissent insulter par leurs étudiants et bâillonner. A la Sorbonne, des étudiants racisés, au nom de l'antiracisme, interdisent la représentation des Suppliantes pourtant programmée quand se pose la question des migrants. Mais des étudiants noirs se sentent agressés parce que les acteurs ont noirci leurs visages pour distinguer les Egyptiens des Grecs, ou même ont porté des masques noirs ou blancs, comme on le faisait dans l'Antiquité. Ils ont crié au Blackface au lieu de réfléchir à ce que disait la pièce. Nouveaux inquisiteurs, ils censurent la culture. Et ils sont de gauche, d'une gauche identitaire et victimaire, eux qui se comportent en tyrans revanchards, de cette gauche qui creuse l'ornière séparatiste, et qui fait le lit d'une droite extrême. Ils comportent dans leurs rangs de jeunes Blancs radicalisés qui veulent faire oublier leurs privilèges. Est-ce que ce n'est pas sottement tendre le bâton pour se faire battre ?
Aux Etats-Unis, les professeurs doivent prévenir que leur cours contiendra quelques sujets offensants, par exemple le suicide d'Antigone, ainsi les étudiants qui pourraient se sentir fragilisés peuvent s'abstenir de l'enseignement et se réfugier dans des safe spaces. A la cantine, on sert un plat vietnamien, qui ne l'est même pas vraiment. Haro sur l'appropriation culturelle. Et comble du ridicule, on découvre que les ex-colonisés l'ont emprunté aux colonisateurs. Au Canada, certains jeunes ne veulent plus faire de yoga, qui pourtant permet d'atteindre la clarté mentale, au prétexte qu'il appartient , alors qu'il est de vocation universelle, à une culture minoritaire. Plus grave, le féminisme, au nom de l'intersectionnalité, déclare que l'acte de pénétration sexuelle n'est un viol que s'il est perpétré par un Blanc. Il n'est pas bon qu'une Musulmane accuse un Musulman. de même l'excision est acceptée comme norme sociale d'une communauté. Indignez-vous, prôna Stéphane Hessel, comme s'il fallait l'attendre pour s'indigner, pour reprendre l'idée sartrienne d'engagement personnel et encourager l'esprit de résistance. Aujourd'hui les jeunes qui n'ont encore rien vécu d'atrocement grave, ne supportent plus rien. Les gants sont jetés et l'on ne combat pas, on dénonce, et on se replie sur son identité entre microminorités, spécialisant les différences.
Caroline Fourest croit au dialogue, au débat. Il faut tirer ces jeunes, qui veulent apprendre, de leur ignorance. Par exemple il faut leur parler du port du voile pour qu'ils sachent et parlent ensuite en connaissance de cause. Il faut confronter les idées. Il faut comprendre les points de vue, accepter la contradiction. L'essayiste revendique un enseignement progressiste. Il faut sortir de l'exacerbation des identités, et d'une ultra-sensibilité, comme si l'on devait vivre dans des mini-mondes bisounours, qui est une impasse, éviter le repli sur soi que préconisent les conservateurs de droite, lutter pour que règne l'égalité entre tous, et que vivent la culture qui élève l'homme et la liberté qui le fait vivre dignement.
On peut reprocher à son essai de n'être pas structuré assez fermement, ce qui entraîne les redites, de trop reprendre le slogan la lutte des races, de ne pas chiffrer ces microminorités qui hurlent à l'offense, de ne pas assez parler des mesures effectives, légales et sociétales, pour mettre en oeuvre une égalité de fait, pour sauvegarder la liberté d'expression.
Cela dit, toute alerte est toujours bienvenue. Qu'on ne se laisse pas intimider et qu'on pare à la survenue de groupes qui s'enfermant dans leur groupe d'origine, étrangleraient la liberté d'expression, de création, empêcheraient le métissage qui enrichit l'art et l'être, rendraient moins pertinents les droits humains et moins forte la solidaire humanité face aux défis du monde.
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Dans cet essai de 160 pages, Caroline Fourest parle d'appropriation culturelle, d'identité et d'universalisme.
Très documenté, il alerte le lecteur sur un phénomène né aux États-Unis et qui commence à prendre pied en France : l'antiracisme identitaire qui "exige un traitement particulier au nom de l'identité" et que l'auteur oppose au racisme universaliste qui "réclame l'égalité de traitement au nom de l'universel".
Les exemples sont parfois ubuesques et donnent à réfléchir !
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Ce livre m'a parlé parce qu'il touche à des questions que je me pose régulièrement. Quand les réseaux sociaux fustigent certains artistes parce qu'ils parlent de domaines qui ne les concerneraient pas directement (faut-il être noir pour parler du racisme ? Homosexuel pour camper un personnage qui l'est ?), la question du mélange des cultures devient un sujet de débat.
Certes, tous ceux qui craignent l'appropriation culturelle ne pourront pas être d'accord avec Caroline Fourest, qui est nettement de parti pris, et ne s'en cache pas. Son parti pris est pourtant celui de l'universalisme, et elle le défend en présentant toutes les dérives possibles de la ghettoïsation de la culture.
Entre la crainte de l'invisibilisation, celle de se faire déposséder de leur histoire et les combats militants, de nombreux mouvements poussent leur lutte jusqu'au paroxysme. Comment peut-on contraindre des célébrités à présenter des excuses publiques parce qu'elles portent des tenues ou des coiffures issues de certaines civilisations, faire renvoyer des universitaires parce qu'ils évoquent des sujets d'ouverture au monde, interdire le yoga parce que c'est un pillage de culture indienne ? C'est pourtant ce qui est déjà en train de se passer. Dans son livre, Caroline Fourest témoigne d'une censure poussée à l'extrême et qui, justement, fait le jeu des extrêmes. Quand, au lieu de chercher à relier les peuples et les différences de chacun, on ne les autorise que par certains représentants, le risque est grand de les voir encore plus rejetés.
Le livre n'a que peu de nuances. Clairement, son autrice ne comprend pas cette volonté de réduire la représentativité d'une culture à ceux qui en sont les héritiers. Elle est pourtant d'accord pour dire qu'il faut respecter cette culture, que certains excès sont malvenus... mais qu'il faut surtout l'ouvrir, au plus grand nombre, pour ne pas limiter la circulation des pensées.
C'est un ouvrage à charge, certes. Mais c'est surtout un ouvrage édifiant, qui nous ouvre les yeux sur les dérives de ce qui est déjà en train de se passer, à travers de nombreux exemples concrets et souvent affolants.
Un livre à lire pour réfléchir...
Lien : https://made-in-mel.blogspot..
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Dans cet essai, Caroline Fourest décrit un mouvement qui a déjà conquis les Etats-Unis et semble également percer en France. Une tendance qui s'exprime à travers des concepts tels que « l'appropriation culturelle », les « safe spaces » ou les « sensitive readers ».

L'auteure développe, au travers d'exemples, les arguments qui lui font craindre un retour de l'assignation identitaire.

« Génération offensée » est un ouvrage qui aide à comprendre la nécessité de la prise de parole des victimes des dominations en tout genre mais surtout l'importance d'oeuvrer pour que le statut de victime soit transitoire et que la prise de parole aboutisse à autre chose. Et, pourquoi pas à ce droit à l'indifférence qui, contrairement au droit à la différence, ne renvoie pas à une norme mais à la possibilité d'être pleinement soi, sans être réduit à sa couleur de peau , son origine sociale ou ses préférences sexuelles.

A lire parmi des étudiants.
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