.
L'âme se sent vite à L'unisson d'un paysage aimé .
Allongée sur la dune mousseuse ,
je goûtai dans la brise salée et le tremblé de l'air
l'harmonie du monde ;
je sentais sous mon corps bruire la terre multicolore .
J'étais en phase avec l'ordre des choses .
L'heure passait , allongeait les ombres [...]
Le bleu du ciel se mâtinait de mauve accordé à la bruyère ,
et virait à l'orange .
Bientôt le monde se noyait dans un creusé d'or .
J'entrai éblouie dans le Temple de la beauté pure .
J'entrai dans l'universel .
P.42 ( dune de Saint-Samson , pays de Landunvez ,Finistère )
— Toutes les histoires se ressemblent, ma petite fille, c’est la manière de les vivre et de les raconter qui change.
p.220
La musique de Debussy ne fait pas de bruit, seulement de la lumière. Sa fille, âgée d’une dizaine d’années, confiait à Marguerite Long : « Papa veut que je joue du piano, mais il ne veut pas que je fasse du bruit, je ne sais comment faire ! » Dans la lecture aussi les mots devraient se transmuer en lumière.
p.273
Il y eut des cadrans solaires au fronton desquels on lisait : "Le temps est la seule chose dont la vie soit faite. Ne pas bousculer."
P.107
En latin, Finis terrae, fin de la terre. En breton, Penn ar Bed : Tête du monde. Le Finistère est-il la fin ou le début du monde ? J'aime à croire qu'il est un pont jeté entre deux mondes.
Scrutant l'océan
regard s'emmêle de pinceaux
quoi penser de quoi ?
Là j'ai compris que l'être humain doit être, plus qu'un éveilleur, un veilleur de la pensée : il loge dans la chambre de veille. Qu'est-ce, au vrai, que le Graal ? Non pas une lumière dans le lointain, mais en nous la lumière qui fait voir le lointain.
p.70
Anna ne s’était pas fait une vie sur mesure, oh non ! c’est la vie qui avait enfin trouvé un être sur mesure!, - un être à la fois comme un oiseau dans l’air, et l’air autour de l’oiseau.
p268
- J'ai envoyé mes œufs avec moi !
[...]
Elle pratiquait, comme en breton (manière adoptée par Céline), l'inversion de phrase pour la rendre plus expressive.
p.314
Dans les langues grecque et bretonne, le même mot désigne le bleu, le vert : chez nous, feuillage et mer sont ‘glaz’.
p.282