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Comment une connerie de gamins peut dégénérer en tuerie généralisée…

Une attaque qui tourne mal, un coup qui part tout seul et l'homme, un marchand prospère, s'effondre sous les yeux atterrés des deux gamins.

Le cousin de l'épicier prospère monte alors un gang, composé des métayers du coin car, pour lui, les coupables sont ceux de la ville, les notables, ceux qui les regardent de haut, qui les font crever à petit feu, qui les saignent par toutes les veines.

Une fois de plus, nous sommes loin de la petite maison dans la prairie.

Pas envie de chanter ♫ Sweet home Alabama ♪ car si l'Alabama n'est pas tendre, ses habitants ne le sont pas non plus.

Tom Franklin est un excellent conteur, il prend le temps de placer l'action, ses personnages, de planter les décors, le tout avec des faits de la vie de tous les jours.

Sans même que l'on s'en rende compte, on a l'impression, au fil de notre lecture, de tout savoir sur les habitants « cul-terreux » du bled de Mitcham Beat, comté de Clarke, Alabama.

Les notables tiennent leurs métayers par la peau de la bourse car chaque année les paysans doivent emprunter de l'argent pour arriver à mener à bien leurs récoltes. Un cercle vicieux.

L'auteur s'est servi des faits réels pour son roman, tout en les transformant : il situe son action plus tard et ajoute ses propres personnages, mêlés à ceux qui ont réellement existé.

Le drame se jouera sous nos yeux et il faudra attendre la fin du roman pour en voir toute l'étendue sordide. C'était déjà glauque et là, ça le deviendra encore plus. On en ressort lessivé et essoré.

Sans que l'auteur ait porté un jugement sur tel ou tel personnages ! Non, lui il s'est contenté de nous les présenter, de leur donner vie, de leur donner une profondeur, même dans les personnages secondaires. Tous sont ambigus, personne n'est tout blanc, ni tout noir. Tout le monde est réaliste.

Ce qui est le plus glaçant, ce n'est pas tellement le braquage de l'épicier qui vire au drame, ni même son cousin qui monte un gang pour se défendre, mais la manière dont cela va tourner au vinaigre, à la vendetta personnelle car dès qu'un homme a un fusil ou un revolver entre les mains, ça dégénère.

Comme dans les bonbons Kiss Cool, il y aura un double effet glaçant lorsque le juge réunira des anciens soldats, des notables, pour se mettre en chasse de la bande qui met la région à feu et à sang… À se demander qui sont les salopards dans tout cela, les métayers ou les notables…

Nous avions vécu des injustices, dans ce récit, elles continueront, prouvant que les notables, une fois armés, n'ont pas plus de discernement que les culs-terreux et mêmes les innocents feront les frais de leur fausse justice aux vrais airs de vendetta.

Ce roman western arrive à jongler habillement avec l'action et la sociologie, nous offrant un récit glaçant, réaliste, où le lecteur aura sans cesse le cul entre deux chaises tant les personnages sont ambigus mais pas toujours dépourvu d'humanité.

Un roman brut, une plume magnifique et des événements qui vont s'enchaîner lentement mais inexorablement, comme après la chute d'un premier domino qui va avoir des conséquences terribles pour tous ceux qui les touchent de près ou de loin.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'auteur nous plonge en plein "western". J'ai pu regretter le manque de profondeur des personnages, l'action prend progressivement le dessus, pour un résultat sans réelles surprise.
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C'est au début des années 1890 qu'a eu lieu, après des élections contestées, la guerre dite de Mitcham, dans le comté de Clarke en Alabama. Plus que d'une guerre, il s'agit en fait d'un conflit local entre des métayers pauvres de Mitcham Beat, partie rurale du comté, se sentant dépréciés et humiliés par les pontes locaux du parti démocrate et les notables locaux. Ayant fondé une société secrète – Hell-at-the-Breech, la Culasse de l'enfer – ces paysans s'en prirent à quelques noirs et, surtout, au représentant du parti démocrate qui fut assassiné, entraînant une violente riposte de la part des autorités.

C'est sur ce canevas que brode Tom Franklin, situant son action dans le comté de Clarke et plus particulièrement à Mitcham Beat, se servant des faits réels, mais les situant un peu plus tard et y ajoutant des personnages issus de son imagination qu'il mêlent à ceux qui ont réellement existé et participé à la Mitcham's War. Partant de l'assassinat d'un épicier de Mitcham Beat, Tom Franklin démêle ainsi peu à peu l'enchaînement des événements qui vont amener à un inéluctable déferlement de violence dû autant aux circonstances particulières qui le permettent qu'à la vanité et à la soif de pouvoir des meneurs des deux camps qui, ajoutant régulièrement de l'huile sur le feu, entretiennent les craintes, la suspicion et, partant, la haine.

Mais le véritable tour de force de l'auteur, en s'attardant sur les personnages même secondaires pour conférer à chacun une ambiguïté qui va de pair avec l'humanité, est de ne jamais se laisser aller à porter un jugement définitif sur les actes des uns ou des autres. Ce faisant, il fait vivre un monde qui n'est certes pas idyllique mais dans lequel existent une réelle sociabilité et une vraie solidarité fut-elle seulement de caste. Au milieu de ce conflit, le shérif Billy Waite, homme droit vivant son travail de représentant de la loi comme un véritable sacerdoce et que les événements mènent à se poser la question de savoir jusqu'où son sens du devoir peut aller sans contrevenir à sa conscience de la justice, et de Mack Burke, adolescent tenaillé par la culpabilité, sont les figures qui émergent. Îlots d'honnêteté voire, dans un certain sens, de rectitude morale sans pour autant être des parangons de vertu, au milieu de la folie qui agite le comté, ils sont ceux qui, finalement, rachètent en partie les errements des autres.

Tom Franklin livre avec La Culasse de l'enfer, un de ces rares romans qui arrivent à concilier l'action, l'étude de moeurs et une véritable poésie dans l'écriture pour offrir au lecteur une oeuvre à la fois épique et intimiste. Voilà donc une lecture plus que recommandable.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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C'est une très belle découverte que ce roman sorti il y a quelques années et qui m'a été conseillé par une personne de mon entourage. Noyé dans la masse de toutes les parutions, je n'en avais jamais entendu parler et, sans le “bouche à oreille”, je serais passée à côté d'une perle !
Ce roman inspiré de faits historiques, se déroule dans l'Alabama de la fin du XIXè siècle. Suite au meurtre de l'épicier du village de Mitcham Beat, Arch Bedsole, les métayers vont créer un confrérie secrète, la “Culasse de l'enfer”, sous l'impulsion du cousin d'Arch, Tooch Bedsole, et livrer une bataille sans merci aux habitants de la ville voisine, Coffeeville.
Cette alliance, sous couvert de justice et d'entraide mutuelle, n'est qu'un prétexte pour piller, tuer ou assouvir en toute impunité, les penchants les plus vils, d'hommes brisés par leurs rancoeurs et un dur labeur, “pauvres hères” victimes de leur ignorance et de la paupérisation, n'ayant d'intérêts que pour les armes et les beuveries. On trouve dans les rangs de “la culasse”, de pauvres bougres enrôlés de force, mais aussi des tueurs psychopathes comme Lev James, le plus inquiétant de la bande, assassin en puissance, susceptible, colérique, et assoiffé de sang. Voici d'ailleurs, un passage évocateur de la personnalité de Lev James :

«…L'erreur du colporteur fut de se mettre à rire.
- C'est la meilleure articula-t-il d'une voix sifflante.
- Qu'est-ce que t'as à te marrer comme ça ? lui demanda Lev.
Pressentant sans doute le danger, le colporteur fit de son mieux pour réprimer son hilarité. Mais lorsqu'il vit à quel point le visage de Lev était devenu inégal avec la moitié de sa barbe qui avait brûlé, le fou rire le reprit.
- Merde fit-il en s'assénant une claque sur la cuisse. Si je t'avais prêté un rasoir, mon pote, ça nous aurait épargné l'odeur.
Calmement, Lev reposa la bonbonne, se leva, descendit les marches et s'approcha du chariot du colporteur. Il déroula le fil de fer qui entourait les tenailles accrochées à côté de toutes sortes d'instruments - jougs, traits de harnais, balances et ainsi de suite - et tout en continuant à jouer des mâchoires, il remonta les marches d'un pas lourd en tenant les tenailles ouvertes comme une pince de crabe. Blêmissant, le colporteur esquissa un mouvement de retraite, la cendre de son cigare tombant sur sa chemise blanche, mais Lev lui referma brutalement les tenailles autour du cou…»

En parallèle, ce roman est aussi l'histoire de Billy Waite, shérif en fin de carrière, luttant contre l'arrivée galopante de la vieillesse et Macky, un jeune adolescent, qui fait ses premiers pas dans le monde des adultes, avec son lot d'espoirs et de désillusions. Tous deux devront faire face à leurs démons respectifs et faire des choix cruciaux au moment de l'affrontement final !
Vous l'aurez compris, j'ai été séduite par ce livre. J'ai aimé la prose tour à tour, sombre, poétique et réaliste de Tom Franklin et la richesse de ses descriptions. Je vais donc suivre cet auteur de très près. Je remercie Florence de m'avoir conseillé ce livre, mon opinion rejoint la sienne, c'est assurément un Grand roman !


Lien : http://leslecturesdisabello...
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Un livre exceptionnel racontant une histoire de haine entre 2 populations (ceux de la ville et les "culs-terreux" de la campagne) du comté de Clarke, Alabama, basée sur des faits réels. L'histoire n'en a que plus de valeur!

Les personnages sont attachants : le vieux shérif et son cheval, tout aussi fatigués l'un que l'autre, le jeune Mack et sa grand-mère...pris dans des évènements qui les dépassent...le lubrique et très ambitieux Ardy qui rêve de remplacer le shérif en s'attachant les faveurs du juge local, et tous ces pauvres gens de la campagne épuisés par leur quotidien de cueilleur de coton pour ne rien gagner, ou presque!.

Histoire racontée avec un grand réalisme et de façon très vivante.

Je vous le recommande vraiment, vous passerez un excellent moment et ce jusqu'au dénouement final. Bonne lecture.
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1897-1898. Comté de Clarke, Alabama.
Suite à la mort non expliquée de Arch Bedsole, épicier, un groupe de fermiers de Mitcham Beat, sur l'impulsion de Tooch, le frère de Arch, va créer une confrérie "secrète", la Culasse de l'enfer, afin de se venger du meurtre et de se démarquer des gens de la ville.
Le shérif Billy Waite va être pris entre deux feux et tentera de démêler les faits tout en voulant apaiser les esprits.
Un très beau western, avec des accents de roman policier, drame qui oppose de pauvres bougres qui n'ont qu'un esprit optu à disposition pour comprendre les choses, et seront manipulés en partie par plus malins, et dangereux, qu'eux.
Tom Franklin peint admirablement à la fois l'époque et les lieux mais aussi ses personnages, dont certains sont tenaillés par le doute et des sentiments contradictoires.
Deux camps s'affrontent et pourtant aucun manichéisme n'est ici convoqué, chacun ayant ses arguments et étant capable du pire.
Magnifique roman qui voit également évoluer deux êtres en parallèle: le shérif Waite au soir de sa carrière, bonhomme blasé, qui n'attend plus rien de son prochain, et le jeune Macky, qui s'initie à la vie et devra à plusieurs reprises effectuer des choix.
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Tom Franklin, auteur solide de l'Amérique rude et rurale nous entraîne quelque part du côté de la Porte du Paradis, le célèbre et ruineux western de Michael Cimino. La Culasse de l'Enfer est le nom de la milice créée par les paysans de l'Alabama plutôt pauvres pour se venger de métayers voisins un peu plus riches.

Ce roman,d'une violence inouïe, parle d'un monde de misère et de saleté en une sorte de western de poussière et de boue où règnent le mauvais alcool et la loi du plus fort. Franklin comme bien d'autres écrivains américains, possède le souffle à la mesure du pays, si vaste et surtout si complexe et que les Français connaissent si mal, encombrés de clichés qu'ils sont dès qu'il s'agit de l'Amérique. On imagine très bien le shérif vieillissant, figure un peu classique mais bien dessinée, sous les traits de Clint Eastwood, Robert Duvall ou Tommy Lee Jones.

A lire d'urgence avant l'adaptation inévitable à mon avis.
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J'adore Tom Franklin mais, je n'ai pas réussi à finir celui-ci. le rythme est lent malgré la promesse d'un déchainement de feu et de sang que sous entend le titre. Quand ma fougue de lecteur se sera assagie, je retenterai l'expérience, surement.
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Basé sur des faits réels, ce roman se déroule fin 19ème dans le Comté de Clarke dans l'Alabama.
Deux mondes se côtoient, les citadins figés dans leurs principes et les « culs-terreux » qui tentent de survivre avec les exploitations de coton.
L'assassinat d'un commerçant va mettre le feu aux poudres. Alors que le shérif Waite essaie de ramener l'ordre, d'autres comptent profiter du désordre pour s'enrichir. Même s'il faut tuer
C'est une véritable fresque sociale de cette époque que livre Tom Franklin.
Quand la misère pousse des hommes à faire les mauvais choix. Dans un pays ou les différents se règlent à coup de revolver. Et où les jeunes hommes deviennent trop vite des adultes.
Le réalisme des personnages, la vigueur de l'écriture et le souffle de l'histoire font de ce livre un ouvrage à lire.
Je n'étais pas loin du coup de coeur.
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LA CULASSE DE L' ENFER de TOM FRANKLIN
Au fin fond de l' Alabama en 1897, deux ados décident de dévaliser un riche marchand mais ils sont bien maladroits et en maniant mal leur fusil, le coup part et tue ledit marchand. le cousin du marchand persuadé que c'est un coup des riches propriétaires du coin va monter un gang de métayers pauvres pour le venger. de fausses déductions en haines bien enracinées, le conflit dégénère, les morts s'accumulent et l'ambiance est irrespirable. Au milieu de ce tumulte, le shérif Billy Waite est le seul à garder la tête froide et à ne pas se laisser entraîner dans ce tourbillon de violence. C'est un homme droit, d'une moralité exceptionnelle et, bien qu'il n'en ait plus aucune envie, il va tenter de démêler cet imbroglio.
Tiré d'un fait divers réel, Franklin nous décrit un monde violent, miné par les relations entre propriétaires et métayers( étranglés financièrement ), sur un fond de bêtise, d'inculture et de préjugés. J'ai particulièrement aimé ses descriptions des personnages secondaires et sa vision peu manichéenne du conflit.
Philip Roth était admiratif de la puissance de l'écriture de Tom Franklin et voyait en lui du Faulkner. A vous de voir au travers de cette espèce de western!!
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