« Il est notre joie grave, cette ascèse auprès de laquelle nous allons nous recueillir, un combat qui nous élève. » (p. 148)
Pour la plupart d'entre nous, la procréation est la seule création. Afin d'éviter peut-être de se confronter à la solitude, à ses propres démons. J'aime la phrase de François Nourissier "faire des livres ou des enfants". la littérature et la paternité, même affaire de transmission.
La perte ! Ecrire non pour réparer ou combler mais pour envelopper la vie dans du papier, créer en empruntant une voie détournée, ne pas devenir fou devant le vide.
La splendeur est une gifle de mélancolie quand elle n'est pas partagée.
« Mais quelle idée d’accoler Gustave à Gaston ? Faut-il être empoisonné par la littérature ? Laissons cet enfant dans la vie. Ne lui colons pas de fantômes littéraires. Qu’il reste libre ! Pourquoi lui donner un jumeau de substitution ? » (p. 201)
Un père, un homme qui ne s'écroule jamais, fait front, ne montre pas ses doutes; une ombre qui retraverse sa propre enfance.
« La mort de l’enfant est devenue un genre littéraire. Il est impossible pour un écrivain qui subit cette catastrophe de ne pas en faire un linceul de papier. Combien de parents ont perdu leur enfant sans encombrer les librairies ? » (p. 187)
Le comptage des heures est essentiel dans la vie de Flaubert. Vu de Paris cet homme semble avoir tout son temps. Pas d'enfant. Pas de travail. Pas d'obligation de gagner sa vie. C'est le temps du soupir postcoïtum. Puis celui de la respiration...
Et puis il y a le temps de l'inspiration un peu sucrée - c'est si rare chez Flaubert - ...
Gabriel cite cette phrase de Feydeau : « J'ai voulu noyer mon chagrin dans I'alcool mais il savait nager », et ce conseil russe : « Buvons car demain sera pire ».
« Souvent, je me répète que c’est le double en moi qui a trouvé la mort. L’autre, le compagnon secret, qui peut sortir la nuit et tout saccager. » (p. 140)