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Citations sur Souviens-toi de Lisbonne (14)

Je regrette le temps où l'on arrivait au Portugal par bateau. J'ai passé des heures devant un cargo grec, au coeur de la ville, à côté de la place du Commerce. Les vieux bateaux accostent les toits d'Alfama et de Lapa. Tout est maritime à Lisbonne. De la tour de Belém, "la loge du portier de l'Europe dont Lisbonne était l'antichambre", à la banque Ultramarine des Açores, aux boutiques d'accastillage de la rue de Sao Paulo. De l'azulejo bleu et blanc représentant frégates et caravelles à des écrivains qui sont les argonautes de notre littérature. De ses librairies contant des aventures de flibuste à ses cafés pareils à des embarcadères.
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Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Mais je porte en moi tous les rêves du monde.

Je me récite ce vers de Pessoa, en pensant comme lui prendre la route de Sintra à bord d'une Chevrolet noire. Pessoa, Ulysse resté à quai en faisant voguer ses hétéronymes sur toutes les mers du monde.
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De Lisbonne, je devais glisser vers Buenos Aires, donner à la saudade une cambrure argentine. Ma vie n’est plus que tango et fado. Le Portugal et l’Argentine se confondent dans la même utopie, dans le même vacillement du monde, des corps et des êtres. Ligne de l’exil des Sudistes fuyant une Europe trop nordique. Si je voyage à bord d’un cargo, descendant le Tage, au point du soleil couchant, qui disparaît derrière Cabo da Roca, je sais que nous naviguons cap au 180 : Açores, Cap-Vert avant la mer libre qui nous emmène aux embouchures du Río de la Plata.
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Lisbonne. Je m’y coulerai, j’y reviendrai. Ces allers et retours seront des caresses, des oscillations : les matins du Portugal, le ciel bleu au-dessus des maisons, l’air du Tage et l’incertitude déchirante qui gouverne notre fie portuaire. Longtemps, nous avons gardé ce mot de passe sur nous et entre nous : Lisbonne. Si l’aventure tournait mal, si l’histoire devenait trop noire, la ville blanche serait notre point de chute.
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Il n'y a pas d'autre pays où nous avons connu cette magie du matin. Les mélancoliques ne supportent pas le déclin du soleil. Il y avait le Tage, ses vapeurs, le blanc, le jaune, le bleu de la ville lavés par l'eau, mélange de rosée, d'eau de source, d'embruns. Lisbonne m'était si intime que j'avais l'impression de ne pouvoir vivre ailleurs : comme si les toits et le port m'avaient vu naître.
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Le tango est un don retenu vers l’autre un sanglot étouffé dans le murmure des respirations. Son secret est dans le croisement des jambes de la femme quand on entend le crissement de ses bas qui électrisent la nuit.
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Il y a chez l’homme seul, attablé au café, quelque chose du gardien de phare. Argentins et portugais, peuples de marins, fumeurs de cigarettes, clients de cafés, lecteurs de journaux. Peuples de contemplatifs et de promeneurs, de chanteurs et de danseurs. Toujours au bord d’un rivage, pétrifiés par l’océan. L’Atlantique relie le Portugal à l’Argentine. Même inclination vers le soleil couchant. Même grandeur perdue. Villes de sentinelles maritimes, de cavaliers. De ces balcons sur la mer, le crépuscule de l’histoire paraît grandiose.
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Il n’y a pas d’autre pays où nous avons connu cette magie du matin. Les mélancoliques ne supportent pas le déclin du soleil. Il y avait le Tage, ses vapeurs, le blanc, le jaune, le bleu de la ville lavés par l’eau, mélange de rosée, d’eau de source, d’embruns. Lisbonne n’étais si intime que j’avais l’impression de ne pouvoir vivre ailleurs : comme si les toits et le port m’avaient vu naître.
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Beauté de Lisbonne qui n'est pas lisse, monumentale, mais dédale d'ombre et de lumière, de fraîcheur et de plein de soleil au coeur de la tendresse du monde.
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On ne se coule jamais dans une ville étrangère sans penser que bientôt elle vous trahira. Je voudrais conserver de Lisbonne les couleurs délavées, la vie brinquebalante des tramways, une rêverie d'avant-guerre avec des acteurs qui porteraient des chapeaux mous de chez Borsalino, rua da Prata, et achèteraient leur billet de loterie au kiosque Tivoli devant la pharmacie de marbre aux lustres opulents.
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