"C'était probablement mi- avril.
Je me rappelle qu'un éclat émeraude lustrait déjà les saules au bord de la rivière.
Peu de temps après, les arbres le long des trottoirs déployèrent leurs feuilles --------un jaillissement vert vif partout où se posait le regard--------
Le matin prit la forme d'une strie grise filtrant à travers un interstice dans les stores ......"
C'est exactement ce qu'il me fallait, et le contraire de ce dont j'avais besoin.
« Cette année-là, l’hiver s’écroula sur nous. Il tomba à genoux, épuisé, et ne bougea plus. » (p. 7)
Elle avait des fossettes aux joues, ses tétons pointaient comme deux signes de Dieu sous son pull.
Je laissai le béton me renvoyer la chaleur du soleil et cuire ma peau ; lorsque je rouvris les yeux, la blancheur éclatante de la journée me vida complétement.
On aurait dit les serviteurs d'une minuscule mariée, tournant autour de lui, le couvant. Ils semblaient murmurer quelque chose de très gentil à l'enfant, dont la voix aiguë et apeurée portait par-delà l'eau.
Elle fut parcourue d'un frisson étrange,
j'ai compris que je faisais simplement parti du mal,
qui avait emporté Paul
p 251
On rame en bateau. En canoë, on pagaye.
Pour passer le temps, pour m'occuper, je comptai onze camping-cars (plus un), et onze bateaux (plus un). Je comptai onze canards moins deux sur la rive, onze coups de pagaie jusqu'au portage : il est facile de créer une récurrence en s'arrangeant un peu. On peut prendre onze respirations et se retenir. On peut voir apparaître onze étoiles et cesser de compter.
Une seconde, la fillette eut l'air paralysée, comme si elle avait du mal à respirer, puis elle laissa échapper le cri perçant d'une enfant beaucoup plus jeune tandis que la morve lui coulait du nez. Le visage ravagé, elle contemplait Paul avec une expression d'amour et de désolation absolus, comme si, au cours des dix minutes qu'ils avaient passées ensemble, elle lui avait tout donné et que lui avait tout pris, oh, qu'il avait tout pris, sachant parfaitement ce que cela lui avait coûté.