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Après la montagne et le Sahara qui lui ont valu ses livres les plus célèbres, Roger Frison-Roche, guide chamoniard devenu explorateur en même temps que journaliste et écrivain, s'est intéressé sur le tard, dans les années 1960, au Grand Nord, en Laponie d'abord, au Canada ensuite. Témoin du chant du cygne du mode de vie nomade des Samis en Scandinavie auquel il consacre un premier diptyque, il poursuit avec un second, se faisant cette fois le chantre des grands espaces du Grand Nord américain, terre de solitude entre nuit polaire, glaces et blizzards, mais aussi d'aventure et de liberté, loin de la folie ordinaire des hommes.


Meurtri par son expérience de pilote de la R.A.F. pendant la guerre, le quarantenaire Max Gilles se sent plus que jamais à l'étroit au sein de sa très matérialiste et bourgeoise famille établie dans l'industrie papetière à Grenoble. Il décide d'utiliser ses talents d'aviateur au manche d'un petit appareil privé assurant le ravitaillement des rares habitants des territoires du Nord-Ouest canadien. Là, à Snowdritt, un village perdu près du Grand Lac des Esclaves, à la lisière entre forêt boréale et toundra, il rencontre l'amour en la personne de Rosa, une jeune indienne qu'il épouse et qui lui fait découvrir les bonheurs simples et rustiques d'une vie en pleine nature, rude mais libre, aux enchantements pimentés d'aventure. de magiques survols, loin de toute liaison radio, des troupeaux de boeufs musqués, de caribous et de bisons vivant en paix dans ce sanctuaire encore sauvage, en bivouacs sous les aurores boréales ponctuant de longues échappées dans la forêt où seuls les Indiens ont la permission de trapper, d'expéditions aériennes parfois hasardeuses entre tempêtes et blizzards en périlleuses sorties de chasse où il faut disputer le gibier aux loups, enfin des viriles amitiés taiseuses entre voisins à l'amour sous les fourrures et les étoiles, Max s'est enfin réconcilié avec la vie lorsque, implacable, le drame surgit. Partie chasser en canoë avec son frère malgré un avis de mauvais temps, Rosa ne rentre pas…


Hymne à la nature et à la liberté, le récit mêle ses superbes évocations d'un cadre d'une âpre majesté à celles, de plus en plus tendues, d'aventures qui peuvent à tout instant virer au drame. L'ancien pilote de chasse vit d'adrénaline et exerce un métier non dénué de risques. Preuve en est ce collègue et ami, mort de faim et de froid après un atterrissage forcé dans les glaces. Alors, très vite, à l'exaltation des grands espaces s'associe chez le lecteur la conscience du danger, un péril qui va d'abord guetter Max lorsque l'hiver arctique s'abat soudain et que la blancheur aveugle et tourbillonnante du blizzard avale son avion, pour finalement mieux s'en prendre à Rosa, partie relever sa ligne de trappe dans la tourmente précédant l'embâcle. Au rythme haletant de cette portion du récit succèdera une partie de transition, que l'on pourra juger trop rapide, voire un peu bâclée. C'est que le retour de Max vers la civilisation ordinaire n'est qu'un préambule nécessaire, un passage préparant la seconde partie du diptyque, La vallée sans hommes, où, une nouvelle fois, l'aventure et la liberté se paieront au prix fort.


Peut-être pas tout à fait aussi marquant que les livres les plus connus de l'auteur, pour ne citer que Premier de cordée, La grande crevasse ou Les montagnards de la nuit, ce roman dans la plus pure tradition du récit d'aventure et de nature writing se dévore presque d'une traite, pour le plaisir de son adrénaline conjugué à celui des sublimes évocations de son cadre d'exception. L'écriture et les récits de Roger Frison-Roche n'ont pas pris une ride.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Snowdrift, un village indien perdu au sein des immensités glacées du Nord canadien. A l'autre bout de la planète, Grenoble et ses industries papetières. Max Gilles, la quarantaine n'est plus à sa place dans le giron familial et petit bourgeois de la ville du Grésivaudan. Ce héros de guerre que la R.A.F. a libéré, garde en lui les traces de sang de ce conflit. L'humeur n'est plus à la vie. Il a besoin de fuir. Sa vallée, sa famille, lui-même. Pour se reconstruire et c'est par conséquent à Snowdrift qu'il va poser son petit avion au coeur du vide enneigé parsemé par quelques cabanes de trappeurs, au milieu des indiens, des loups et des bisons.

Là, il découvrira l'amour. Celui qui se construit avec un grand A. Rosa cette indienne, si généreuse, si belle, si indépendante, si indienne. Elle lui apprendra à vivre et à jouir de cette liberté retrouvée. Et n'y-a-t-il pas plus belle liberté que de faire l'amour nu sur une peau de bison, dans le silence assourdissant du vide entouré de neige. Par -40°C, aller couper du bois, pisser contre un sapin, chasser des loups ou survoler un troupeau de bisons. Une nouvelle vie, un miracle de la nature, prend soin tous les jours de cet être si solitaire au début et qui s'ouvrira tant avec la découverte de l'amour, et de Rosa.

Mais comme je suis plus roman à eau-de-feu que roman à l'eau de rose, il faut un mais pour contrarier tant de bonheur. Faire l'amour sur une peau de bête, même de bison, ne suffit plus à nos deux héros. Et Rosa s'en va chasser, seule avec son frère dans un canoë de fortune. le blizzard, la neige, le vent, le froid, tabarnak, le temps nord-canadien. le drame, le deuil, la perte, la reconstruction. Rester sur ces terres sauvages ou retourner à Grenoble.

Combien d'années n'ai-je pas pris le temps d'ouvrir un vieux bouquin de Frison-Roche, presque un parchemin, les feuilles jaunies par le temps, les pages gondolées par la fonte des neiges, l'encre parfumée aux senteurs de milles plantes que les moines utilisent pour élaborer la Chartreuse ? En ai-je déjà ouvert un ? Certainement… Dans ma jeunesse, le bison du Grésivaudan que j'étais a du se « forcer » à ouvrir son premier de cordée ou d'autres épisodes d'alpinisme littéraire. Des années plus tard, je continue à goûter à la Chartreuse, je découvre la Mandrin, mais n'en oublie pas l'essentiel l'herbe à bison aromatisée à la vodka. Et pour causer essentiel, ce roman m'a enchanté, si bien que je n'en espérais pas autant avant de me laisser submerger par ses grands espaces, son histoire d'amour et ses histoires de solitudes.

« La Peau de Bison », du nature-writing bien avant l'heure qui donne envie de chausser ses raquettes et de crapahuter dans le froid tabarnakien juste pour pouvoir se réchauffer ensuite sur une peau de bison. Nu bien entendu.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Frison-Roche, c'est l'inoubliable Premier de cordée.
Mais ce n'est pas que ça.
L'écrivain nous a laissé d'autres ouvrages, témoins de son amour de la nature et des grands espaces.
Ici, point de haute montagne, point de sommets alpins : nous sommes dans le grand Nord canadien. Avec son climat rugueux, ses zones inaccessibles l'hiver à cause de la glace qui fige tout, ses conditions de vie difficiles et demandant aux hommes beaucoup d'énergie pour survivre.
Ses paysages sublimes aussi. Ses aurores boréales inquiétantes autant que fascinantes.
C'est là que vit Max, au milieu de cette nature sauvage, des bisons, des caribous et des loups, au milieu d'indiens farouches et fiers.
C'est là que Max est venu pour fuir le monde d'avant dans lequel il ne trouvait plus sa place.
C'est là qu'il a trouvé l'amour.
Un amour puissant, merveilleux, rare. Un amour exceptionnel.
Cette lecture fut un vrai régal !
Frison-Riche maîtrise parfaitement l'art de la description. Les paysages sont grandioses, la force de la nature jaillit à chaque page et l'auteur nous immerge dans cette beauté envoûtante.
Rivières, forêts, montagnes, sentiers, varient au rythme des saisons et dans cet écrin merveilleux, l'auteur a installé une magnifique histoire d'amour.
"Que c'est beau" me suis-je souvent dit tout en tournant les pages d'un roman que j'ai dévoré en un clin d'oeil.
Seule la fin m'a paru un peu trop simple, un peu "facile", tout s'enchaînant un peu trop rapidement. Mais cela n'a pas gâché le plaisir que j'ai eu à suivre l'histoire de Max, et je compte bien poursuivre avec le second volet intitulé "La vallée sans hommes".
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Introspection canadienne.

Max Gilles, ancien pilote de bombardier dans la RAF, a retrouvé goût à la vie comme indépendant dans le grand Nord canadien. Eloigné des tourments sans fin du monde des humains, Max a fait sienne cette vie simple au coeur du territoire des Indiens, une vie au rythme de la nature et des grands espaces. Il est désormais libre, libre des affres de la civilisation. Et son épouse indienne Rosa en est pour quelque chose... mais celle-ci décède...et le voilà de nouveau tourmenté! Rentrer en France, dans sa bourgeoise famille grenobloise? oui, il a besoin de réponses à ses obsédantes questions... Mais qu'en sera-t-il de l'appel du Grand Nord?
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un roman captivant, le grand nord, le froid, la neige, le gel, le blizzard, les aurores boréales, que dire de plus?
une histoire qui commence durement, le héro de guerre part bien loin des siens et se retrouve à piloter dans le grand nord. il perd un ami, il se marie, n'a pas d'enfant...perd sa femme, retourne chez les siens pour mieux revenir avec son neveu..la suite dans la vallée sans homme du même auteur
j'ai bien aimé, j'aime bien le style d'écriture de frison roche..je ne connaissais pas ces livres là. maintenant j'en connais un de plus !
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Un livre d'aventure qui nous tient jusqu'au bout sans une once de lassitude et d'impatience. Pas d'intrigue haletante, juste la rencontre avec de belles âmes dans un univers qui ne nous est pas familier , celui des lacs gelés, de la taïga, des aurores boréales et des forêts infinies .
Max vit son aventure dans les territoires du Grand nord Canadien au rythme des 3 longs mois de nuits polaires et de ses liaisons avec son avion taxi pour relier et approvisionner les villages isolés. Il va découvrir la sagesse indienne , incarnée par Rosa avec laquelle il va vivre une magnifique histoire d'amour. On vibre avec eux lorsqu'ils se retrouvent en grand danger face à un troupeau dévastateur de bisons. On se réchauffe avec eux auprès du feu au milieu des forêts gelées. de quelles ressources disposent -ils pour affronter par -45* -50* l'omniprésence du danger et la peur ? Frison- Roche nous livre quelques clés: Lorsque l'on se sent à sa place, juste là où l'on est, non pas par volonté mais juste animé (e) par une pulsion de vie originelle qu'il faut savoir retrouver en soi. Max et Rosa sont allés jusqu'au bout de cette expérience malgré le prix tragique à payer.
Désormais, toutes les épreuves de la vie traversées par Max garderont cette mémoire de la "juste place". Sa décision de partir puis de revenir illustre son chemin à parcourir pour découvrir humblement là où peut s'épanouir son humanité.
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Octobre 1960, dans le Grand Nord canadien.
Sur les rives du grand Lac des Esclaves, au coeur d'une nature vierge et glaciale, un homme et une femme que séparent leur race et leur âge, ont néanmoins choisi d'unir leur destinées. Lui, c'est Max, ancien pilote de la Royal Air Force pendant la seconde guerre mondiale ; elle, c'est Rosa, une jeune indienne à la beauté fière et sauvage, qu'il a épousée envers et contre tous. A ses côtés, le jour, comme la nuit, sur la peau de bison qui leur sert de lit, Max reprend goût à la vie et tente d'oublier les horreurs de la guerre, celles qu'il a dû commettre lors des bombardements et celles qui ont frappé sa famille, à Grenoble. La mort tragique de Rosa, sans qu'ils aient eu un enfant ensemble, le poussera à rentrer en France, où il découvrira une autre forme de paternité.
La peau de bison est un roman d'amour et d'aventure, qui se lit d'une traite avec plaisir et intérêt. Je l'ai lu en consultant régulièrement sur Internet la carte des territoires cités, ce qui m'aidé à suivre les différentes étapes de l'histoire. Roger Frison-Roche y excelle à décrire la nature envoûtante, ses grands espaces et ses paysages sublimes, ceux de la taïga, la forêt arctique, et ceux de la toundra, les terres glacées et stériles des "Barren lands".
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Une lecture de jeunesse qui m'a profondément ému quand je l'ai dévoré et qui parle de l'âpreté de la vie dans le grand Nord, de la famille, du rapport hostile que la nature toute puissante peut entretenir avec l'humain.
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