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Citations sur Premier de cordée (78)

— Voyez-vous, oncle, le vertige, les pieds gelés, les risques, ça a certainement été créé pour vous donner du goût à la vie. C'est seulement lorsqu'on est mutilé ou appauvri physiquement qu'on se rend compte de la valeur de l'existence.
— Somme toute, en suivant ton raisonnement, la vie ne vaut d'être vécue que du jour où on risque de la perdre ?
— Presque ! La vie doit être une lutte continuelle. Malheur à ceux qui ne combattent pas ! qui se laissent aller aux choses faciles !
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Je recommande ce livre à tous les adeptes de la montagne. Il est aussi génial que long, vraiment super, intéressant, et aussi passionnant !
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Un grand souffle chaud parcourt depuis huit jours la vallée de Chamonix. Venant d'Italie, le vent s'engouffre dans le corridor de la Mer de Glace, vient heurter les raides pentes herbeuses de l'Aiguille à Bochard, puis retombe comme une haleine tiède sur les étroites prairies qui bordent l'Arve,faisant éclore brusquement en une nuit l'admirable flore alpestre. Chaque jour la vieille neige de l'hiver recule, monte, se réfugie dans les alpages puis plus haut, dans les grands couloirs et dans les glaciers... On peut suivre cette progression du printemps : c'est comme un immense assaut que donne la nature à la montagne.
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Avec de l'entraînement je vais acquérir une force extraordinaire dans le bout des doigts; quand ma main croche, rappelle-toi que je ne suis pas près de dévisser.


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Le crépuscule ensanglante le Ponant ; c'est un embrasement très fort, comme une aurore boréale, qui domine les vallées d'ombres, et c'est bien la sensation qu'ils éprouvent d'être échoués quelque part sur une banquise polaire, au bord d'un océan de ténèbres qui viendrait battre des récifs enneigés. Il n'y a plus que quelques points de lumière accrochés sur la terre; les sommets de plus de 4 000 mètres. Cela fait cinq ou six foyers lumineux qui semblent veiller comme des phares sur le repos des hommes, puis ils s'éteignent les uns après les autres ; finalement, il n'en reste plus que deux : le Mont-Rose, à l'est, le Mont-Blanc, à l'ouest. Le Mont-Rose se met en veilleuse, puis disparaît dans la nuit ; alors l'invisible Gardien, jugeant que l'heure est définitivement au repos, éteint à son tour la dernière lueur irisant la coupole du Mont-Blanc.
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La fondue est presque un plat national pour Chamonix ; cette coutume spéciale aux Genevois, au canton de Vaux et au Valais, s'est implantée également en Faucigny. La préparer et la manger nécessite tout un rite qu'il faut scrupuleusement observer.
Ayant pesé un gros morceau de vrai gruyère d'alpage, il le découpa en fines lamelles dans un caquelon frotté à l'ail ; il arrosa le tout de vin blanc et se mit à diluer fromage et vin sur un feu vif jusqu'à ce que cela ne formât plus qu'une crème onctueuse et parfumée, qui bouillonnait doucement. Il y jeta deux verres de kirch et continua à brasser. Pierre étant venu l'aider, allumait un réchaud sur la table de cuisine, puis tous vinrent s'attabler autour du caquelon de terre où mijotait la fondue.
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Il n'eût pas fallu, en effet, déraper ; la caravane s'était engagée dans un couloir de glace recouvert de neige fraîche qui plongeait à soixante degrés d'inclinaison vers les précipices du glacier de Miage,quelque deux milles mètres plus bas. Le danger décuplait les facultés de Pierre, qui taillait lentement à grands coups de pique et de panne des marches pour les clientes. Ravanat l'observait sans mot dire, bien droit sur les marches, et sa physionomie exprimait le contentement. Si son beau-frère l'avait voulu, Pierre Servettaz aurait pu faire un montagnard de classe. "Dommage, soliloquait le vieux, dommage d'en faire un homme de la vallée. "
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Vers l'est, les Alpes suisses s'étendent jusqu'à l'infini de l'horizon, comme des chaînons séparés par des mers de nuages. Voici le Grand-Combin, si proche et si gigantesque, qui monte la garde aux confins du Val d'Aoste, et plus loin le Weisshorn, magnifique de pureté, et la Dent Blanche, crochetée comme une canine, et la Dent d'Hérens, aux rochers noirs striés de glace, et tout là-bas le Cervin, aigu comme un défi, bosselé par son nez de Zmutt, tout bleu dans l'ombre des montagnes; et aussi les étendues polaires du Mont-Rose, qui flottent au-dessus de la terre, et plus au nord l'Oberland, tout entier ramassé et confondu avec son enchevêtrement de sommets, de pics et de glaciers, et plus bas les ridicules collines bleutées du Faucigny et du Chablais, qui, vues d'ici, ne semblent plus que de simples rides sur la surface de la Terre; et tout près, si près qu'il semble qu'on pourrait y jeter une pierre, le trou profond de la vallée de Chamonix, dessinant ses sentiers et ses routes, ses villages et ses routes comme une immense carte géographique. Mais le paysage des lointains grandioses n'efface en rien la beauté des premiers plans extraordinaires, toutes ces cimes si proches et séparées par des couloirs infranchissables où roulent et tempêtent les avalanches, et toujours le regard revient vers la grande pente qui s'incurve vers le glacier, toute lisse et brillante.
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L'immense falaise, envahie par une exubérante végétation, s'élève, tourmentée, creusée de fissures et de cheminées jusqu'au paisible accueil de la grande forêt. Les dernières branches de sapins se penchent comme une frange sur ses à-pic décharnés.
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On peut suivre cette immense progression du printemps : c'est comme un immense assaut que donne la nature à la montagne. Les forêts toutes rougies par les gels et les tourmentes reverdissent de jeunes pousses d'un vert très tendre, mais plus haut, vers les deux mille, tout est encore brûlé. Les névés fondent les uns après les autres, laissant sur le paysage une tâche rougeâtre. On dirait une plaie mal guérie; cela fait comme une croûte qu'on aurait arrachée et qui laisserait dessous le ton plus clair de la peau mal formée. Puis ces plaies des Alpages se cicatrisent à leur tour, verdissent, et le gazon dru des altitudes vient unifier la teinte fraîche de la montagne.
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