AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les nuits d'Ava (18)

"Giuseppe Rotuno savait qu'Ava Gardner cultivait, parmi d'autres habitudes discutables, celle de subordonner le réel à ses désirs en toutes circonstances, et il sentait aussi qu'il n'était absolument pas en état de rassembler ce qu'il lui restait de raison pour s'y opposer."
Commenter  J’apprécie          190
Après six mois de recherches désordonnées que je qualifiais pompeusement d’enquête, j’avais désormais quelques certitudes. Hormis la grande Origine dérobée chez Rotunno et la petite Vénus au miroir dont je n’avais pas retrouvé la trace, il semblait que les images scandaleuses d’Ava Gardner avaient ricoché d’un bout à l’autre de la planète, changeant plusieurs fois de main, de la MGM à Hughes, de Sinatra à Hoover, d’Hemingway à Castro, et charriant dans leur sillage de nombreuses morts sans qu’aucun rapport de causalité ne puisse être formellement établi. Certains signes apparaissaient troublants cependant et il m’arrivait de considérer avec inquiétude le pouvoir vénéneux de ces images dont j’étais, à ma manière consentante, également la victime en y consacrant tout mon temps et une partie de l’héritage maternel. Je n’arrivais pas à démêler la cause de la conséquence, la conséquence du fortuit, le vrai du probable et le probable du fictif, tant je me méfiais de mon goût des rapprochements douteux qui me conduisaient à tirer une pelote par les cheveux comme on crible de balles ou d’aiguilles la gueule d’une belette dans une meule de foin. (p. 241)
Commenter  J’apprécie          50
Giuseppe Rotuno savait qu'Ava Gardner cultivait, parmi d'autres habitudes discutables, celle de subordonner le réel à ses désirs en toutes circonstances, et il sentait aussi qu'il n'était absolument pas en état de rassembler ce qu'il lui restait de raison pour s'y opposer."
Commenter  J’apprécie          40
« Il est difficile d’imaginer ce que pouvait penser Rotunno à quatre heures du matin, ivre et seul avec le plus bel animal du monde dont la peau nue débordait outrageusement d’une grande chemise blanche mal boutonnée.(…)
Commenter  J’apprécie          40
Je n'ai jamais eu le goût des anniversaires, et encore moins des miens, n'ayant pas tant compris la nécessité de célébrer chaque marche nous éloignant davantage de l'origine et raccourcissant inexorablement la perspective.
Commenter  J’apprécie          30
Je me rassurais comme je pouvais en pensant qu’il n’y avait probablement pas de plus belle quête que celle du chasseur sans proie, traquant l’ombre d’un doute, si ridiculement suspendue soit-elle aux petites lèvres d’Ava Gardner et aux forêts obscures comme des images. (p. 156)
Commenter  J’apprécie          20
Devenu malgré moi une sorte de spécialiste d’Ava Gardner, de sa vie et de ses légendes, je commençais à être bien placé pour savoir qu’on racontait en général n’importe quoi sur son compte. Soucieux de ne pas trop m’égarer, j’essayais d’appliquer à mon enquête les méthodes rigoureuses de l’investigation scientifique… (p. 109)
Commenter  J’apprécie          20
Rotunno la regardait sans réussir à bien appréhender la folle étrangeté – et c’est probablement ce qui nous arrive à tous, deux ou trois fois peut-être au cours de notre vie misérable, quand nous sommes incapables de reconnaître l’inouï au moment où il surgit, condamnés ensuite à le traquer vainement dans la mémoire défaillante et complaisante, ce qui nous permet de tout inventer, y compris les possibilités de rêver et regretter sans fin ce qui s’est passé ou non. Il est difficile d’imaginer ce que pouvait penser Rotunno à quatre heures du matin, ivre et seul avec le plus bel animal du monde dont la peau nue débordait outrageusement d’une grande chemise blanche mal boutonnée. En ces circonstances et à sa place, sans doute aurais-je souhaité que cette nuit n’ait jamais existé – mais surtout qu’elle ne finisse pour rien au monde. (p. 50-51)
Commenter  J’apprécie          20
« Quand elles firent connaissance sur un sofa du faux palais vénitien, Marilyn sembla tétanisée par la timidité, bafouillant de faibles sons d’une voix hésitante, éraillée. Ava Gardner éprouva immédiatement une grande tendresse pour cette beauté meringue, fragile et bégayante. (…) Tout le monde dans la pièce n’avait d’yeux que pour elles, ne perdant pas une miette de cette rencontre tout en frôlements et en gloussements entre les deux étoiles les plus irradiantes mais aussi les plus incontrôlables qu’avait inventées Hollywood. Antinomiques et symétriques, elles débordaient sans cesse du cadre décoratif où l’on avait voulu les placer (…) »
Commenter  J’apprécie          20
« Les idoles, quand elles meurent, ont des âmes qui s’évanouissent dans le bruit, la poussière, la tempête, l’indifférence. Elles sont minuscules. »
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (79) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Livres et Films

    Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

    'Double peau'
    'La mygale'
    'La mue du serpent'
    'Peau à peau'

    10 questions
    7106 lecteurs ont répondu
    Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}