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Citations sur Pleine et douce (49)

Et puis Stéphanie s’en moque bien maintenant, du temps et de ses ravages, plus rien ne compte que les grands yeux de sa fille, plus rien n’existe que cette douceur par effraction. Moi je n’ai pas de lac aimant où plonger, personne pour confirmer que je demeure aimable par-delà le passage des ans, aucune caresse quotidienne venant effacer les fameux outrages. Moi, il me faut affronter seule l’entrée dans la zone d’inconfort qui précède la zone de relégation. 
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C'est tout de même ahurissant quand on y pense. Cette enfant est née de nulle part, personne ne sait qui sont ses géniteurs, pas même Stéphanie! Cela dépasse l'entendement. J'étais déjà opposée à ce projet fou de maternité en solitaire. Elle n’avait pas d'enfant, elle n'avait pas d'enfant! Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même et reporter son énergie sur d’autres projets, en profiter pour voyager, je ne sais pas. Mais Stéphanie est têtue, elle tient ça de moi, et il a fallu que je me résigne à son choix de devenir mère par la grâce du progrès médical. C’est tellement compliqué d'expliquer cela, je n’y arrive pas à vrai dire. Mais j'ai trouvé une parade, je dis qu’elle est tombée enceinte à l'occasion d’une relation sans lendemain et que, étant donné son âge, elle a décidé de garder l'enfant. Cela m'épargne la honte de devoir entrer dans les détails sordides de sa grossesse. p. 105
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Elle se penche et m'attrape avec une infinie délicatesse. Doucement, elle me serre contre elle et je plonge dans la chaude odeur de sa nuit. Nous ne faisons qu'une à nouveau, mon visage dans son cou, ses lèvres sur ma peau. Je l'entends murmurer son amour, je ferme les yeux un instant, bref, puis romps notre béatitude en gigotant. J'ai faim
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Je devine qu’elle aimerait embrasser mon monticule de Vénus, il est si dodu, si tentant, elle se contente de quelques bisous parsemés autour de mon nombril. Après m’avoir enduite d’une crème blanche et pâteuse, elle m’enserre dans une couche propre, referme les pressions de mon body et m’habille. Chacun de ses gestes est accompagné d’une petite injonction ou d’une explication : ne bouge pas, donne-moi ta main, voilà, je te retourne, je ferme les boutons, voilà, regarde-moi, c’est parfait. J’ai alors droit à de nouveaux baisers assortis d’autant de compliments, je suis si belle !
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Quand il y a du pouvoir, la passivité et le silence ne valent pas consentement.
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Parce que, du côté de papa, il n’y a jamais eu de fille, depuis des générations, que des garçons. Alors, quand papa a appelé papi pour lui dire « ça y est, on en a une ! », papi en revenait pas, « on a réussi, on a réussi ! ». Bref, j’ai fait plaisir à pas mal de monde ce jour-là.
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Tout ce que j’abomine, la comédie du rêve familial, le simulacre des sentiments indéfectibles. Car, et ils font semblant de l’ignorer, dans sept ou huit ans, ce sera l’enfer de la séparation suivant de peu la naissance du deuxième enfant. Elle restera hébétée, le périnée encore distendu, flanquée de mômes qu’elle élèvera une semaine sur deux, condamnée à la fréquentation des applis sans lesquelles elle n’aurait plus de vie sexuelle.
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Nicole, la mère de Stéphanie, m’a dûment prévenue devant sa fille consternée: un beau matin, on se réveille et on n’est plus une femme, on est devenue et on restera le souvenir d’une femme. C’est soudain, a-t-elle ajouté la gorge serrée, c’est si violent que l’on en reste un temps figée d’incompréhension. C’est ensuite la colère du refus, le déni de la péremption, et enfin la triste résignation. Toute une vie sans y penser, on a couru le monde, récoltant baisers et gestes fous, et presque du jour au lendemain, plus de bouches, plus de folie. 
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L’une des plus grandes joies de ma vie amoureuse d’avant ma rencontre avec Sophie, se fût l’exploration du monde des seins, le recensement de leurs formes, ogives, larmes, ballons, gouttes, méduses, la découverte des aréoles de toutes les couleurs, du brun-noir au rose le plus clair, la dégustation de tous les tétons qu’ils soient minuscules ou bourgeonnants, dressés ou recroquevillé, simples ou dédoublée, j’ai adoré .
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L’idée qu’une fille déteste sa mère, qu’ une mère méprise ses filles, je ne comprends pas. Si je ne l’avais pas entendue de mes propres oreilles cracher son venin, si je n’avais pas vu de mes propres yeux sa grimace glaciale face au visage souriant d’Ève, si je n’avais pas découvert ses albums remplis de photos d’elle, toujours au premier plan, entourée de silhouettes minuscules et floues de ses filles, je n’y croirais pas.
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