Une vie de cow boy : La légende de Colton H. Bryant

Voici l'histoire de Colton H. Bryant et de la terre où il a grandi.

Pour lutter contre l'adversité, dès sa jeunesse, Colton s'était trouvé une devise :
"L'esprit domine la matière"

Les pancartes indiquent le nom de la société de forage et les numéros des plateformes afin que les roustabouts et les hotshotters (les gens qui livrent en urgence les pièces de rechange de sorte que le forage ne s'interrompe jamais)...

Mais le fait d'identifier sa propre histoire n'empêche pas de la répéter ....
Pour étancher le flot de négligence , ils ont dû construire dans la Upper Green River Valley une nouvelle prison de cinquante places, un nouveau tribunal et un nouveau centre de désintoxication. Qui d'autre pour s'occuper de tous les nouveaux accros à la meth, dopés pour tenir pendant des postes de douze, dix-huit, vingt heures ou pour empêcher le silence des hauts plateaux de les tuer à petit feu? On ne peut pas enrayer la panique pour préserver l'âme d'un lieu. Subir les affres d'un boom énergétique n'est pas très différent d'une addiction à la drogue : il y a le refus d'accepter que les choses vous échappent ; il y a le manque de sommeil et l'insouciance morale, et le fait qu'on a conscience de se nuire à soi-même, mais on ne peut pas arrêter.

Comme tout ceci n'est pas nouveau , il existe un nom pour la dépression et l'anarchie qui sévissent dans les communautés ayant eu la chance discutable de se trouver à proximité d'une richesse minérale : c'est le syndrome de Gillette.
Le psychologue ElDean Kohrs a inventé le terme dans les années soixante-dix et l'a vulgarisé dans un article intitulé "Les conséquences sociales du boom du pétrole au Wyoming", dans lequel il décrit les malheurs qui se sont alors abattus sur la ville minière de Gillette, dans le Wyoming. Une ville champignon, expliquait-il, connaît une montée de la criminalité, de la toxicomanie, de l'alcoolisme, de la violence, et du coût de la vie, et une baisse de pratiquement toutes les valeurs appréciables, à l'exception, sans doute, de l'argent.

Au-delà des appareils de forage, il y a les roustabouts, qui approvisionnent les plateformes et les puits et veillent au bon fonctionnement du champ pétrolier. Loin du bruit et de l'odeur d'oeuf pourri du vrai travail, dans les bureaux et les antichambres, les directeurs généraux et les managers, les hommes des relations publiques et les politiciens négocient et élaborent les stratégies. Et la biologie importune des corps humains génère sans cesse des défis d'ordre logistique et juridique parmi les communautés qui accueillent les ouvriers du champ de pétrole - nourriture et W.C. mobiles, lits et caravanes, sexe et drogues - parce que les humains impliqués dans le processus de forage de pétrole se sont pas toujours des prolongements automatisés de leurs outils.

Ils formaient donc un petit cercle de marginaux. C'est ainsi que Jake l'explique. Avec quelques autres garçons dont les noms donnent l'impression de compléter la distribution d'un western moderne - Cody, JR, Chase, Jake Colton - ils chassaient et tiraient des oies, et Jake appris à pêcher à Colton, ils allaient camper et faire griller une tonne de marshmallows. Ils roulaient beaucoup aussi, remplissant leur réservoir avec l'argent réuni grâce à plusieurs petits boulots dans les fast-foods, les portiques de lavage et le bureau des prêteur sur gages. Les garçons trouvaient tout naturel de faire cinq cent kilomètres pour voir à quoi ça ressemblait ailleurs et acheter un burger dans un nouvel endroit. ça se passait dans les années quatre-vingt-dix (fin 20ème siècle), quand l'Ouest conquis avait à peine un siècle et était encore plein d'une innocence gagnée au bout du fusil, de promesses rompues et de routes à perte de vue. Bien sûr, tout cela s'accompagnait d'épreuves, de périodes de sécheresse, de violence et ainsi de suite - cela a toujours été et sera toujours -, mais à l'époque il y régnait aussi un sentiment de liberté de l'adolescence qu'on ressent avant le jour où il faut grandir et où on subit des blessures si profondes qu'elles ne guériront jamais.