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EAN : 9782848932736
224 pages
Les Deux Terres (03/10/2018)
3.4/5   15 notes
Résumé :
Dakota du Sud, États-Unis. Deux cousins amérindiens, Rick Overlooking Horse et You Choose Watson, liés par le sang et la terre, se retrouvent pourtant en conflit. Lorsque la colère gronde à cause des injustices infligées de tous temps au peuple lakota par le gouvernement fédéral et provoque des divisions tribales et des luttes intestines, les cousins prennent des directions opposées. Rick choisit la voie de la paix ; You Choose, la violence.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie vivement Babelio de m'avoir sélectionnée et les Éditions des Deux Terres pour leur envoi. Bonus supplémentaire : le plaisir de lire un roman avant sa date de parution officielle.

Je ne connaissais Alexandra Fuller que de nom, pour ses récits sur sa vie, qui se déroulent largement au Zimbabwe, l'ancienne Rhodésie.
Point d'autobiographie dans En attendant le printemps. L'auteure place son histoire parmi une réserve - dite de manière péjorative la Réz par ses Rézidents - d'une tribu de Sioux Lakota.
Le texte démarre en début d'année 1944, lors d'un hiver mémorable, pendant lequel naissent deux cousins abandonnés à leur grand-mère. Élevés comme des jumeaux par une mamie tout sauf gâteaux, l'un est taiseux, l'autre l'ouvre trop; l'un suit la ligne, l'autre déborde. Ces manières antagonistes de vivre ne font que s'accroître avec les années, l'un optant pour un retour vers la voie de la sagesse et des origines, l'autre pour les vices et la violence.

Le texte débute certes en 1944 mais l'auteure fait plusieurs fois référence aux croyances indiennes concernant le temps, circulaire. de plus, si Alexandra Fuller se focalise ici sur deux personnages principaux et quelques autres protagonistes, sa démarche porte une visée plus ample puisque partout aux États-Unis, comme au Canada, les Amérindiens se retrouvent généralement confinés dans des réserves, coupés de leurs modes de vie originels depuis des décennies. Quant à l'intégration au monde de l'Homme Blanc, ils sont confrontés aux préjugés, à toutes formes de racisme, du plus crasse au plus insidieux.

Comme dans Taqawan d'Éric Plamondon ou Jeu blanc de Martin Wagamese, Alexandra Fuller évoque les enlèvements gouvernementaux des enfants pour les élevés dans des pensionnats qui sont autant de prisons et de centre d'acculturation violente. le cours de son récit raconte également les réactions indiennes aux injustices et exactions des Blancs. Certains recherchent et remettent à jour, par une voie pacifique, les traditions et les savoirs d'antan. D'autres choisissent des réactions plus musclées. Tandis que dans la réserve, bon nombre sombrent dans l'alcoolisme et/ou la délinquance. Pour oublier. Pour s'oublier.

Le ton du roman reste neutre sans être froid. Alexandra Fuller permet par son histoire d'aborder la culture des Amérindiens, leurs conceptions du monde, de la vie, du temps. Elle montre en parallèle le salmigondis des agents des réserves, distribuant par exemple les certificats de pourcentage de sang indien.

En attendant le printemps est un livre très intéressant et instructif à lire. Les très courts chapitres suivent en général la trame du récit qui parfois dévie vers d'autres vies, d'autres souvenirs ou vers des propos plus existentiels propres aux Indiens. Mais qui, à y regarder de plus près, offrent une portée plus universelle. En tout cas, une très belle découverte tant pour le style que pour l'histoire elle-même.
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Dakota du Sud. Rick Overlooking Horse et You Choose Watson, deux cousins du peuple lakota nés en 1944, deux personnalités et trajectoires différentes, intimement liées. Deux des personnages principaux de ce roman, avec également Le-a Brings plenty (attention, elle est très sensible à la prononciation de son nom, le tiret n'est pas muet, on dit Ledasha) ...

"En attendant le printemps" est un très beau roman signé Alexandra Fuller, porté par une écriture fine et pleine de poésie. Des chapitres très  courts, avec quelques apartés, dessinant comme une grande fresque familiale, couvrant principalement la deuxième moitié du XXème siècle. Un récit qui nous permet de mieux appréhender la somme d'injustices subie par les peuples amérindiens, mais aussi d'apprécier leur culture, leur sagesse et leur rapport à la nature. Une très belle lecture.
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Ils sont deux cousins nés en même temps dans la réserve des indiens Lakota du Dakota du Sud.
Tous deux orphelins ils sont élevés par leur grand-mère.
Nous allons suivre leur parcours depuis leur naissance en 1944 jusqu'à nos jours
Deux destins diamétralement opposés.
Rick Overlooking Horse choisira la voie de la non violence et du mode de vie traditionnel de ses ancêtres après avoir servi dans l'armée américaine dans laquelle il a été engagé de force et envoyé au Viêt-Nam dont il reviendra terriblement mutilé après avoir été brûlé au napalm.
Son cousin You Choose Watson lui choisira la voie de la violence, après avoir réussi à échapper à enrôlement dans l'armée, il passera la frontière canadienne où il rejoindra les communautés hippies de ces années 1970, puis reviendra à New-York s'engagera auprès d'un gang et deviendra dealer.
Quelques années plus tard, de retour à la réserve il apporte avec lui la fureur et une violence décuplée.
Comment les deux cousins bien qu'élevés ensemble mais au parcours si différent pourront-ils cohabiter ?
Un très joli livre qui nous plonge dans la vie de ces hommes, femmes et enfants oubliés de tous et parqués dans des réserves où l'alcool, la drogue et la violence sévissent
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En attendant le printemps, d'Alexandra Fuller, traduit par Anne Rabinovitch, éditions des Deux Terres.
Ce livre m'a été offert par Babelio lors de la dernière Masse critique. Je suis très heureuse d'avoir découvert ce roman très original par sa construction, et au contenu très instructif. L'histoire débute par la naissance de deux cousins dans les années quarante sur la réserve lakota (appelée familièrement la Rez !) dans le Dakota du Sud. Rick Overlooking Horse et You Choose Watson suivent des voies différentes : Rick choisit de suivre un mode de vie ancestral, You Choose choisit la voie de la violence. En de très courts chapitres le roman suit les grandes étapes de la vie de ces personnages et de leurs proches. D'autres chapitres abordent des questions plus générales sur l'histoire de Amérindiens, comme "L'homme blanc a-t-il apporté la variole sur la Lune, et autres bonnes questions évidentes".
Le roman dresse un très beau panorama de l'histoire récente des Indiens : sont évoqués les horribles pensionnats pour enfants, les actes de résistance comme l'occupation de Wounded Knee, l'affaire Leonard Peltier, etc. L'écriture est concise et drôle, comme le sont la plupart des personnages hauts en couleurs du roman.
Ce roman est pour moi une mine d'informations précieuses sur la vie des Indiens lors des dernères décennies. Une belle réussite.
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« On raconte que Rick Overlooking Horse ne parlait pas beaucoup.
En réalité, c'était un peu plus que ça. Dès le début, même pour un Indien, son silence était presque inquiétant. Par exemple, au quatrième printemps de sa vie, lorsque You Choose Watson lui tira une flèche dans la jambe, il n'alla pas trouver sa grand-mère en gémissant comme l'aurait fait n'importe quel garçon normal. Il tourna le dos au rire moqueur de son cousin de la Rez (la « réserve » NDT) et s'éloigna en boitant vers le bas de la colline, la flèche encore plantée dans le mollet, en direction de la troisième cahute en papier goudronnée de la rangée devenue aujourd'hui la Deuxième Rue du village de Manderson. Il s'immobilisa alors dans la cuisine, toujours muet, le regard posé sur sa Parente immédiate la plus proche. »

Ainsi commence « En attendant le printemps », où l'on suivra Rick Overlooking Horse et son cousin You Choose Watson, nés dans les années 40 et élevés dans une réserve indienne des Etats-Unis, dans le sud du Dakota. Quand viendra le temps de l'enrôlement pour le Vietnam, le premier partira et sa participation au conflit aura pour lui des conséquences tragiques. le second, toujours enclin à trouver des combines à son avantage, y échappera, mais le parcours des deux hommes se croisera à nouveau …

Je ne connaissais pas la plume d'Alexandra Fuller mais là, visiblement, elle s'est plu à mettre en adéquation le fond et la forme : l'écriture qu'elle adopte dans son roman en forme de chronique, avec ses noms de personnages imagés et improbables, a le rythme et la couleur qu'on prête à la parole de vieux Indiens discourant autour d'un feu, on y croit tant cela sonne authentique. Chaque (court) chapitre est précédé d'un titre qui en annonce la teneur. Il n'y a pas de gras dans la narration et les incidents ou événements s'y succèdent sans que le temps y paraisse long.
Au fil du déroulement des années, ce que nous apprenons des personnages nous donne beaucoup à voir sur l'environnement et les conditions de vie des Indiens d'Amérique du nord. Demeure cependant, du moins en ce qui me concerne, l'impression avec ce récit centré sur le factuel et quelle que soit la qualité de la langue, d'être restée (un peu) à côté des choses et des êtres.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas mot pour《au revoir》en lakota, seulement《Doksa ake waunkte》. C'est-à-dire :《Je te verrai bientôt, plus tard.》Puisque toutes les choses sont connectées, pour toujours et à jamais, il n'y a aucun moyen d'éviter de se retrouver. Toute vie est circulaire chez les Lakota, même après la mort.
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Le mot le plus proche de pardon en lakota est kicicajuju, qui signifie littéralement《rembourser quelque chose au nom de quelqu'un d'autre》. Ce n'est pas un mot facile à traduire du lakota, parce que, dans une culture qui valorise l'intégrité, le pardon n'est pas une formule que l'on prononce, mais un acte qu'on accomplit.
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Il paraît que le malheur n'aime guère la solitude et vient toujours à deux, ou même à trois.
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Lorsque Rick Overlooking Horse se prépara à entrer dans sa deuxième décennie, il avait articulé, en tout et pour tout, assez de mots pour remplir une brochure du groupe de mission de la Rezurrection basé à l’entrée de Dallas, au Texas.
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La vie revient à une rapidité étourdissante quand elle le peut.
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Videos de Alexandra Fuller (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandra Fuller
Alexandra Fuller - Partir avant les pluies .Rencontre avec Alexandra Fuller qui nous parle de son ouvrage « Partir avant les pluies » aux éditions des Deux Terres. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/fuller-alexandra-partir-avant-les-pluies-9782848932033.html www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : https://www.facebook.com/Librairie.mo... https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Libra... https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemo... http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/ Musique: "Cambodean Odessy" par Kevin MacLeod (http://incompetech.com)
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