AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,02

sur 32 notes
5
3 avis
4
1 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous sommes prévenus en préambule, ce livre n'est pas le témoignage d'un repenti, la place n'est pas au pardon.
Le témoin, Marat Gabidullin nous livre son vécu en tant que commandant de l''armée Wagner. S'il l'a quittée aujourd'hui, c'est par conviction personnelle et pour le désintérêt du gouvernement russe sur le traitement et la reconnaissance accordés aux soldats de ces lignes.
Ces derniers combattent durement et sont envoyés au front mais ne disposent des mêmes conditions que les soldats officiels de l'armée russe.
Marat Gabidullin a vu des horreurs, en a provoqué aussi. Mais aucun regret dans ses propos. Il est même fier d'avoir combattu dans ces unités.
En s'engageant, il pensait servir la cause du pays, il se rend vite compte qu'il n'est qu'un numéro, un pion que l'on déplace au gré de l'actualité.
Soyons clairs, c'est un témoignage d'un soldat, avec son point de vue. Il raconte ce qu'il affronte et comment il l'a vécu. Une alternance de souffrance et de victoires parfois, des blessures physiques et psychologiques, des luttes sans merci.
A lire comme le journal d'un soldat au front, avec sa vision de l'intérieur, en tant que soldat de l'armée de Wagner. Cela reste instructif, au regard de l'actualité, et permet d'éclairer certains aspects des conflits récents.
Commenter  J’apprécie          110
Wagner.
Décidément, ce compositeur séduit les âmes guerrières. Musique fétiche du régime nazi hier, muse d'une compagnie de mercenaires russophones de sinistre réputation aujourd'hui…

Marat Gabidullin est l'un de ces soldats de fortune en quête d'aventure. Ou plutôt, était puisqu'il a quitté la formation en 2017 après la libération de Palmyre des mains de l'Etat Islamique. Il nous livre ici son témoignage. Soldat ou guerrier ? A le lire, en tous cas, il n'a guère de tendresse pour les soldats d'opérette de l'armée russe gangrénée par une corruption systémique à tous les étages et moins encore pour ses alliés syriens aussi inconscients que lâches. Lui, son métier c'est la guerre et pas la course aux médailles. Son adrénaline c'est la fraternité forgée dans l'adversité et pas les honneurs. Son assurance c'est l'entraînement qui épargne le sang et pas le confort qui ramollit.

Alors, soyons clairs, ce livre n'est pas une grande oeuvre. Il s'agit juste d'un témoignage à hauteur d'homme. C'est l'histoire dramatique d'un homme en quête de sens, d'engagement et d'honneur qui ne trouve pas sa place dans le monde actuel. C'est l'histoire d'un homme qui s'expose, au service d'un idéal, et qui petit à petit va faire l'expérience de n'être qu'un pion, agité par des personnes cyniques et intéressées.

Ce récit est à rapprocher de tous les témoignages d'anciens soldats, quelque soit l'époque. La parole d'un guerrier de 1940, des campagnes d'Indochine ou d'Algérie se ressemble. Il y a dans les lignes de Marat Gabidullin la même flamme et la même fêlure. Quand il a la mort pour compagne au quotidien, il faut croire que l'homme cherche plus grand…

On ne peut pas aimer un tel écrit. On le reçoit avec gravité, avec compassion et en espérant pour l'auteur que ses mots lui aient permis d'exorciser les souvenirs les plus douloureux. Sur le plan de l'actualité, cet écrit illustre en creux ce qu'est devenue la compagnie Wagner aujourd'hui et permet de mieux comprendre les abus et les faiblesses de ses troupes en Ukraine. Il éclaire aussi les liens troubles avec le locataire du Kremlin.

Un livre à lire mais sans doute pas pour tout le monde. La guerre n'est jamais belle…
Commenter  J’apprécie          70
Marat nous narre sa vie de militaire, puis son engagement dans le mercenariat incluant son engagement en Syrie via la compagnie Wagner. La 4e de couverture est prometteuse : il prétend dénoncer les mensonges du gouvernement russe, entre autre. L'auteur y parle beaucoup et longuement de la lâcheté des soldats syriens avec lesquels il a du coopérer, de l'incompétence et du manque de discipline des mercenaires. Il ajoute que ce sont pourtant bien ses frères d'armes, ceux avec qui il fait la guerre, ceux avec qui il partage un repas, son quotidien. Certains ont l'âme militaire, sont dévoués.. D'autres non.

Ces difficultés relationnelles et organisationnelles (les mercenaires n'ont pas la formation militaire d'un soldat lambda) rendent les combats plus difficiles, d'autant que les moyens matériels alloués semblent insuffisants. Et je veux bien le croire.

Il évoque aussi le climat qui impact les préparations, mais aussi le moral des troupes. Un climat chaud, humide. Marat parle de ses valeurs, de ses combats personnels et professionnels. Il parle de ce qu'il fait ou aurait fait à la place d'un tel, rend des éloges sur l'un, critique un autre. Cet autre qui fuit les combats ou n'accompagne pas ses hommes sur le terrain, cette corruption interne qui ne rend finalement pas service au peuple.

En bref il nous livre son témoignage. Est-ce vrai est-ce faux ? c'est un avis subjectif, à prendre avec des pincettes. On ne peut se risquer à juger de la véracité des propos quand on ne se trouve pas au coeur des combats. La seule chose dont on peut être sûr, c'est que la violence du terrain est telle qu'elle l'aura marqué pour toujours, lui ce soldat pourtant dévoué.
C'est un témoignage qui parlera certainement aux soldat et à tous ceux sensibles à ce genre de confession. J'y ai appris de nombreuses choses notamment sur la reprise de Palmyre, mais dans l'ensemble c'est assez redondant à lire, trop militaire pour moi mais non moins instructif.
Commenter  J’apprécie          30


Enfin un livre qui aborde la compagnie Wagner, avec une immersion à l'intérieur de cette société fantôme. De la Guerre au Donbass en passant par la Syrie ont suit le parcours de Marat, mercenaire qui vit pour la guerre.



Le texte est bien sûr, pas objectif vue qu'il raconte son parcours, mais il est intéressant surtout sur l'implication État Russe/Wagner et sur son expérience de guerre avec une armée syrienne à la déroute. C'est une lecture que j'aurai voulue plus approfondi





Commenter  J’apprécie          00
J'ai appris l'existence de Marat Gabidullin suite à son témoignage à visage découvert dans l'excellent documentaire d'Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova diffusé sur France Télévision en 2022 « Wagner, l'armée de l'ombre de Poutine ».

Disons-le tout net, l'intérêt de son livre réside essentiellement dans la postface de l'auteur et dans la préface et les notes de l'éditeur.

« Moi Marat ex-commandant de l'armée Wagner » ou faire la sale guerre dans les salles guerres.
Sans jamais renier sa foi patriotique ni son engagement indéfectible pour « La Compagnie », Marat n'est pas toujours fier, à posteriori, de ce qu'on lui a ordonné de faire sur les différents théâtres d'opérations.

Nous savions tous que le Kremlin avait envoyé des forces supplétives pour épauler les séparatistes pro-russes du Donbass en 2014, ce que j'ignorais, c'est que ce cher Vladimir avait fait flinguer les moins dociles …. Exit Alexandre Bednov alias « Batman » et consorts [1]

Dans ce livre nous suivons le Commandant Marat, toujours en première ligne de front, de Louhansk à Palmyre. Ames sensibles s'abstenir, les morts et les blessés sont nombreux, les scènes de guerre sont très bien décrites. Ce qui m'a dérangé à leur lecture, c'est ce sentiment de supériorité des russes assumé par l'auteur et l'omniprésence d'une forme de racisme et de xénophobie.
On y découvre néanmoins l'incompétence des conseillers de l'armée régulière russe, une corruption endémique qui fragilise cette institution et l'omerta ou la censure des médias russes vis-à-vis de l'existence des mercenaires Wagner.

La prise de conscience de Marat est bien tardive, est-elle sincère, je le pense.
Extrait d'une des dernières pages de l'ouvrage concernant la guerre en Ukraine : « A en juger par la quantité de ses armes de pointe et munitions de haute précision et de grande puissance, la Russie a commencé à se préparer à la guerre il y a très longtemps, engloutissant dans ce projet des milliards de dollars, alors que les personnes âgées doivent y vivre de retraites d'une modicité humiliante et que les soins médicaux pour les enfants sont financés par des téléthons ! »



[1] Interview EurAsia Prospective Pierre SAUTREUIL : retour d'Ukraine https://eurasiaprospective.net/2015/07/23/pierre-sautreuil-reporter-en-ukraine/

Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de Marat Gabidullin (1) Voir plus

Lecteurs (87) Voir plus




{* *}