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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Wyalusing est une petite ville perdue de Pennsylvanie. C'est là que vit Danny, attardé depuis un tragique accident qui a vu ses parents mourir alors qu'il était encore enfant. Dans cette petite communauté rurale, Danny est l'idiot du village, brave colosse désarmant de gentillesse mais moqué par la plupart des habitants. Une des seules personnes à le traiter correctement est Mindy, la serveuse du dinner qui partage avec lui sa date d'anniversaire. Justement, c'est le jour de son anniversaire que Danny décide de rejoindre Mindy pour lui offrir un cadeau. Et c'est là qu'il va tomber sur Sokowski, l'adjoint du shérif, veule et cruel, qui vient de tuer Mindy et qui voit en Danny un parfait coupable. En cette nuit d'hiver, entraîné dans un engrenage de violence, Danny va tenter d'échapper à ceux qui voudraient le voir mort et de prouver son innocence.

Deep Winter, c'est incontestable, est un roman mené avec efficacité. du genre que l'on peine à lâcher tant on désire voir quelle tournure vont prendre les événements et si le héros va réussir, malgré ses moyens limités, à s'en sortir alors qu'il est devenu pour une grande partie de la communauté l'homme à abattre. C'est avec un sens consommé du cliffhanger de fin de chapitre et une écriture que l'on qualifiera d'efficace – faute d'être remarquable – que Samuel Gailey, qui a fait ses armes au cinéma et à la télévision, fait avancer son intrigue.

Pour autant, la maîtrise de ses outils ne fait pas forcément un roman qui sort du lot et Deep Winter en est la preuve. Cela tient sans doute à la manière dont Gailey convoque ici tous les archétypes du roman ou de la série estampillé « Amérique profonde ». On voit donc consécutivement apparaître l'idiot du village impressionnant physiquement mais aussi vif d'esprit – et gentil – qu'un chiot labrador, la serveuse rugueuse mais jolie et au grand coeur, le vieux shérif qui n'aspire qu'à la tranquillité et voudrait pouvoir ménager la chèvre et le chou, le couple de vieillards attendrissants qui prennent soin de l'orphelin attardé, le flic de la ville sympa mais alcoolique qui débarque comme un chien dans un jeu de quilles et, bien entendu, l'adjoint du shérif méchant comme une teigne et son acolyte qui pourrait avoir bon fond mais qui a toujours été un suiveur.
Le problème de Deep Winter tient d'abord à cette accumulation de clichés. Et ce ne sont pas les vagues références obligées au passé des personnages censées les rendre plus complexes mais qui se révèlent être tout aussi caricaturales (le shérif regrette de n'avoir jamais donné un enfant à sa femme, l'adjoint a trouvé le cadavre de son père après son suicide, son larbin est un petit gros qui a suivi les durs et méchants pour ne pas devenir une victime…) qui viennent contrecarrer cette impression.
Vient ensuite ce qui est certainement le plus dérangeant même si, dans une certaine mesure, pour peu que le lecteur ne soit pas une brute sans coeur, cela se révèle efficace : la manière qu'a Gailey de tirer au maximum sur la corde sensible en faisant subir à son héros les pires avanies sans que jamais ce dernier ne se dépare de cette gentillesse qu'il porte chevillée au corps. Danny donc, cela est dit, redit et montré, est une éternelle victime, un coeur pur sur lequel la vie et les habitants de son patelin s'acharnent sans pitié jusqu'à cet ultime violence qui lui est faite lorsqu'on l'accuse d'avoir assassiné sa seule amie.
Car, au final, la seule chose qui pousse le lecteur à continuer à lire le roman est l'espoir de voir enfin justice rendue même si pour cela l'auteur va devoir effectuer quelques acrobaties tel cet artifice qui consiste à permettre à Danny, éternel piéton confit dans ses habitudes et qui ne sort jamais du village, à trouver son chemin dans une forêt inhospitalière grâce à une petite voix – peut-être celle de son père décédé, peut-être une manifestation de son subconscient – qui lui indique le chemin.

Bref, Deep Winter, s'il se laisse lire sans déplaisir grâce au savoir-faire scénaristique de son auteur, souffre aussi par ailleurs de ce savoir-faire qui vient trop souvent se substituer à ce qui devrait être l'essence d'un bon roman : un véritable attachement de l'auteur à ces personnages qui lui permette de faire passer avec délicatesse des sentiments complexes. C'est bien dommage.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Toute petite chronique cause migraine, et cause tristesse.
C'est l'hiver, dans un coin de l'amérique profonde, un crime est commis sur une plus très jeune serveuse de "diner". C'est un grand gros homme avec un esprit de gamin de 8 ans, un "retardé" qui la découvre. Il est dévasté, c'était la seule personne qui était gentille avec lui. Et on revient sur les vingt-quatre heures avant. Et c'est bien foutu, comme polar, parce qu'on a envie de savoir la suite à chaque chapitre. Question suspense, ça tient très bien. le problème c'est qu'il y a TOUS les clichés du polar américain de la campagne. le bon gros géant handicapé mentalement, le flic pourri qui fume, boit, sniffe de la coke, les autres flics qui s'écrasent et qui finissent par faire pareil, les ripoux qui ont la gachette facile, les nanas à gros nichons (oui, je fais dans le "cliché"), la neige, le froid, le vomi, les menaces, les potes alcoolos, les gros bikers à blouson de cuir, les frères vengeurs, il y a tout. Même le flic qui cache dans sa grange une plantation de cannabis...... Alors oui, le suspense est intense, il y a de très bons passages. Mais l'écriture est sans intérêt, la lecture est certes distrayante, alors ok pour une lecture juste de "détente". Sans plus. Et ça m'étonne de Gallmeister de publier un truc de ce genre.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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C'est l'histoire d'un bled de péquenots dans l'Amérique profonde.
C'est l'histoire d'un meurtre. Celui d'une blonde un peu passée qui choisissait mal ses amants.
C'est l'histoire d'un simple d'esprit qui réfléchit finalement beaucoup pendant les 314 pages du roman.
C'est l'histoire d'un flic pourri jusqu'à la moelle.
C'est l'histoire de tous les paumés de la terres, de toutes les rancoeurs, de toutes les vies ratées qui se noient dans le whisky.

Et encore?

Samuel Gailey sait écrire. En tout cas, de manière efficace. Ces courts chapitres qui nous balancent d'un protagoniste à l'autre, c'est efficace. Pas novateur, mais bien foutu. Il enveloppe le tout en alternant les scènes violentes et les introspections. Cela casse un peu le rythme, mais cela donne du corps à l'ensemble. L'histoire reste vieille comme la nuit des temps. Pas franchement inédite, mais qui se laisse lire, avec juste ce qu'il faut de réalisme pour qu'on puisse y croire (l'espace d'un instant).

Les problèmes... Ils sont énormes et rédhibitoires, en ce qui me concerne. D'abord, je suis un fan d'Elmore Leonard. Et j'ai lu Cataract City (j'ai oublié l'auteur)... ce qui place la barre très haut en matière de roman noir dans l'Amérique profonde.
Ensuite, Samuel Gailey enchaîne les clichés. Pas quelques clichés. TOUS les clichés des romans noirs. Je ne veux pas ma la péter, mais j'aurais pu écrire toute la succession des événements à partir de la page 60, ou presque. C'est navrant.
Revenons sur les clichés... le vieux flic, l'adjoint ripoux, le pote alcoolique (en fait tout le monde est alcoolo), les frères vengeurs, etc. C'est trop. Même la fin (que je ne dévoile pas).
Il y a quand même de beaux passages. Les bagarres sont bien rendues. de la page 130 à 150, environ, j'ai trouvé cela plutôt pas mal, la lecture se tonifiait, cela allait de l'avant, C'était "rudement bien", pour paraphraser l'auteur.
En fait, on sent la scénarisation. OK, Gailey est scénariste. Mais quand même. On a tout le temps le sentiment qu'il visualise ce qu'il écrit. Ou plutôt qu'il écrit pour que ce soit filmé. Comme les silhouettes dans la neige... je n'en dévoile pas davantage. Ce n'est pas lui qui doit visualiser, mais nous. Et au final, au lieu d'avoir le prochain thriller avec Kevin Spacey , on a un téléfilm pour TF1, à diffuser à minuit trente un samedi après The Voice.
On peut ajouter (en lien avec les clichés) la psychologie assez monolithique des personnages. Sauf pour le simple d'esprit... qui se révèle finaud comme pas deux. Mais à ce stade-là du livre, on a décroché et on essaie juste de le terminer en se disant que cela va s'améliorer vers la fin (grave erreur).
Je mentionne pour l'anecdote le Deep Winter... qui est supposé jouer un rôle mais qui se révèle assez peu prépondérant. Ok, il y a de la neige, du blizzard, cela souffle... mais pas au point que l'hiver prenne le rôle d'un personnage de premier plan. Encore une fois, nice try... mais l'essai n'est pas transformé.
Autre chose qui m'est revenue par la suite... les dialogues ne sont pas à la hauteur de l'ambiance que l'auteur veut imposer. Difficile d'expliquer, mais si on compare (et il faut toujours faire attention aux comparaisons), avec Elmore Leonard, là on a des dialogues essentiels, sans blabla, qui participent à la mise en place de l'atmosphère. Samuel Gailey, vu son pedigree, devrait être à même de nous captiver avec des dialogues qui percolent, qui percutent. Et ce n'est pas le cas. Par contre, sans jouer les fleurs bleues, il amoncelle les grossièretés, et certaines tombent un peu à plat. Bien sûr des gens grossiers parlent grossièrement, mais les grossièretés qu m'ont titillé faisaient partie de descriptions, donc avec un narrateur omniscient, ce n'était pas des dialogues ou le contenu du cerveau des protagonistes. le même malaise est venu deux ou trois fois avec Danny, le simple d'esprit, qui pense au subjonctif, avec des tournures de phrases très complexes pour son niveau mental.

Franchement, ce n'est pas le naufrage du siècle, mais dans le genre, il y a tellement de bons bouquins qu'il vaut franchement mieux plonger dedans.
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Un véritable scénario de film, une course haletante avec tous les bons ingrédients de l'horreur (je l'ai lu très rapidement prise par l'histoire). L'on s'attache aux personnages même si je suis étonnée des litres d'alcool qu'ils peuvent ingurgiter sans tomber raide mort. Danny est le personnage principal, il est attachant mais comment ne le serait-il pas ? Les femmes sont peu présentes c'est dommage. J'ai beaucoup aimé le côté un peu surnaturel de la biche et tout est bien qui finit bien. Un bon thriller sans plus.
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Une histoire qui s'inscrit dans le terroir de l'Amérique profonde et met en scène un échantillon d'humanité miné par l'alcoolisme, le déclassement social, la pauvreté, le meurtre à connotation misogyne dans ce qu'elle a de plus vil, le tout rattrapé par une touche d'humanisme bon enfant (à travers le regard du personnage principal, un simple d'esprit persécuté par la communauté).
On n'est ni dans la critique sociétale, ni dans la dénonciation morale pesante, tout cela ne servant finalement que de toile de fond misérabiliste, mais enfin... voilà une histoire qui accroche son lecteur de bout en bout, sans être ni un pur polar, ni un roman de moeurs à proprement parler.

Bien que ne côtoyant pas les cimes de l'Originalité la plus débridée, un sympathique roman qui connaît un bon succès d'estime auprès de ses lecteurs.

Attendons de voir si l'auteur récidivera d'ici quelques années.
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Ce roman est assez typique des éditions Gallmeister, il se peut donc que ceux qui aiment les ambiances à la Craig Johnson, l'un des auteurs phares de Gallmeister, y trouvent leur compte mais je ne suis pas fan de ces ambiances viriles, dans lesquelles les hommes boivent plus que de raison (on a l'impression que l'alcoolisme est le fléau local), s'en prennent aux femmes ou aux faibles. Je n'ai pas apprécié ce roman, d'abord à cause de cette ambiance, mais aussi parce que j'avais l'impression d'avoir lu cette histoire mille fois. Qu'y a-t'il d'original dans cette intrigue mettant en scène un homme un peu différent aux prises avec des méchants qui voient en lui la cible idéale pour endosser le rôle du meurtrier? Même la fin ne réserve pas de surprises.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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