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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Merci aux éditions Zulma et à Babelio pour cette découverte !
Ce qui m'attirait dans ce livre ? Cassandre, la fille de Priam, prophétesse condamnée à ne pas être écoutée ni crue : c'est un personnage qui me fascine.
La voilà de retour au XXe siècle dans le corps du jeune Raul à Cuba. Destin cruel décidé par les dieux, tragédie renouvelée dans une nouvelle Troie, l'Angola. Des Caraïbes à l'Afrique, ce roman nous entraine dans un conflit -que j'ignorais-, la guerre angolaise qui a servi de terrain de jeu pendant la guerre froide.

A dix ans, Raul connait déjà son destin : il est condamné à mourir en Angola après avoir été l'amant de son capitaine et le souffre douleur des autres soldats. Fils efféminé et chétif, il grandit dans parmi les livres et les robes de femmes, celles dont sa mère le revêt pour faire revivre sa soeur Nancy. Il grandit aussi parmi les visions, celles de la guerre de Troie, qu'une déesse lui explique ainsi que l'Iliade ; celles de son avenir ; celles de l'avenir de ses proches et de ceux qu'il croise. Les visions qui viennent ponctuer le roman, les prophéties qui s'inscrivent dans le cours des jours, jouent entre passé, présent et avenir, entre Antiquité et XXe siècle, entre divinités grecques ou africaines, promenant le lecteur dans des univers très variés. Cette construction est plaisante, nouant une intimité de pensées avec le héros. Peu d'émotions par contre - Raul est plutôt fataliste - et on le comprend lorsqu'on connait son don / sa malédiction.
Alors l'écriture vient prendre le relai, vive, malicieuse, agile. C'est vivant, c'est solaire. Pourtant, la réalité décrite l'est beaucoup moins et la cruauté des scènes de guerre, surtout les humiliations quotidiennes de Raul, pèsent sur le roman. Une découverte en demi teinte pour moi : le plaisir d'un style enlevé et de jeux mythologiques contraste avec le dégoût devant la répétition - non nécessaire à mes yeux - des scènes d'humiliation.
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Tout comme Rauli et Cassandre n'ont aucune emprise sur l'avenir qu'ils connaissent, le lecteur est condamné à attendre que le triste destin annoncé du personnage ne se produise. Au Caraïbes ou en Afrique, au passé ou au présent, dans les alternances de lieux et de temps, la vie s'acharne inéluctablement sur le jeune homme. Cruellement. Car le roman de Marcial Gala est cruel. Là où on peut sans doute voir du réalisme magique, une dimension fantastique teintée de politique, j'ai surtout vu de la cruauté. La cruauté de la séduction, la cruauté de la société genrée, la cruauté de la perte et du manque, la cruauté de la guerre, évidemment, la cruauté de l'enfance, la cruauté d'une réalité que l'imagination ne peut qu'altérer et même la cruauté du pouvoir de la littérature. Et la cruauté de l'existence, n'en parlons même pas.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
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Dans ce roman "Appelez-moi Cassandre", on suit le parcours de Rauli, jeune garçon sensible efféminé, que sa mère habille en fille, en souvenir de sa soeur Nancy morte d'un cancer. Son père père vit ouvertement une liaison avec une jeune et belle russe : Liudmila, qui va transmettre à Rauli sa passion des livres et de la littérature.
A travers des ouvrages tel que l'Illiade, Rauli va se créer un monde imaginaire et se prendre pour Cassandre, fille de Priam et d'Hécube. Comme Cassandre, Rauli sait lire l'avenir, et voit la mort des gens qui l'entourent.
A 17 ans, il est envoyé en Angola pour faire son service militaire et servir son pays. Là-bas, il sera humilié par ses camarades, et violé à plusieurs reprises par son capitaine.
N'étant pas assez viril et macho, Rauli se fait affubler de surnoms par les soldats, tels que "Maryline Monroe" ou "Olivia Newton-John".
Rauli est à la fois rejeté de chez lui à Cuba mais aussi à la caserne où il vit un enfer.
Son imaginaire, auquel il trouve refuge auprès des Dieux de l'Olympe, est sa seule échappatoire au calvaire qu'il subit de par sa famille et ses camarades militaires.
C'est un roman poignant, choquant, qui oscille entre rêve et réalité, rendant certains passages de l'histoire très poétique… sur fond de guerre civile en Angola, où règne la terreur de l'impérialisme colonial.
Cette histoire est digne d'une tragédie grecque !
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Rauli, dès l'enfance, est différent de ce qu'attendent son père, solide ouvrier, son frère qui aime chanter et se battre, l'école et la société cubaine qui attendent qu'il écrive des poèmes conformes à la doctrine marxiste et qu'il ne se laisse pas casser la figure dans la cour de récréation.
Rauli n'aime rien tant que se plonger dans les livres, surtout dans l'Iliade, où il s'identifie à Cassandre, car comme elle il devine l'avenir, comme elle, personne ne le croit. En grandissant, il prend plaisir à se laisser habiller avec les vêtements de sa tante décédée, pour le bon plaisir de sa mère.
Mais grandir avec un physique féminin, aimer se travestir, n'est pas le meilleur départ quand on part combattre pour l'indépendance de l'Angola et que l'on devient malgré soi le mignon du capitaine.
Marcial Gala n'a pas son pareil pour nous plonger dans l'ambiance cubaine des années 70-80, chansons comprises. La lourdeur et l'effroi de la guerre civile angolaise et de la vie de cantonnement sont également dépeints en détails. Malgré ce dépaysement réussi, je n'ai pas réussi à me laisser convaincre par le monde parallèle troyen que s'invente Rauli, ni par la répétition ad nauseam des scènes violentes. L'absence de surprise sur l'épilogue, liée au don de voyance de l'héro.ïne, m'a également gênée. Un roman peut-être trop sombre pour moi…
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Un roman qui fait voyager de Cuba à l'Angola et plus surprenant, embarque même le lecteur pour la Troie antique.

Dans ce livre poétique, on suit le jeune cubain Rauli, réincarnation de la mythique Cassandre. Comme elle, c'est un triste dessein qui lui est promis.  Dès le début, on sait ce qu'il adviendra de Rauli. J'ai aimé ce parti-pris. Les mots choisis sont crus, certains épisodes sont racontés avec une distance presque malaisante mais tout cela rend bien compte de la cruauté réservée à qui ne rentre pas dans le moule du parfait cubain communiste, viriliste et violent. Le récit est très rythmé et oscille avec aisance entre passé et histoires familiales et présent et guerre en Angola. 

Émouvant, triste, parfois choquant. Marcial Gala ne ménage pas son lecteur et le réalisme magique qui plane sur l'ouvrage permet de désamorcer quelque peu une atmosphère moite et lourde. Avec "Appelez-moi Cassandre", il signe une véritable tragédie cubaine où lyrisme et baroque font la part belle à des enjeux très contemporains. 
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