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Citations sur Leurs yeux se rencontrèrent... (9)

Comme le Père Finnegan continuait de débiter d'un air las les habituelles prières, Harold se releva sans bruit et prit place sur un des bancs. Puis il contempla un tableau représentant la Vierge à qui le peintre avait prêté une expression douloureuse.
- Psst!
Harold tendit l'oreille.
- Psssst!
Harold se retourna. Dans l'autre aile, à trois rangs en arrière, une vieille dame à cheveux blancs lui souriait en lui faisant gaiement un signe de la main. Harold se détourna. C'est la femme que j'ai vue au cimetière, se dit-il. Celle qui mangeait une tranche de pastèque. Je me demande bien ce qu'elle me veut.
- PSSSST!
Harold sursauta, se retourna. La vieille dame s'était déplacée. Elle était maintenant agenouillée juste derrière lui. Et elle souriait.
- Vous voulez des réglisses? lui demanda-t-elle gentiment en lui tendant un petit sac de papier.
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Passion fixe de Philippe Sollers

On me caresse les cheveux, les joues. J'ouvre les yeux, c'est elle. Il fait sombre. Je l'attire sur moi, on s'embrasse fort, on est bientôt serrés sur la tapis, j'entends grogner le chien, il est jaloux, elle se lève, ferme la porte à clé, allume dans un coin une lampe rouge, et cette fois on ne baise plus, on fait l'amour. La différence est très grande, elle est musicale, ça ne s'écrit pas de la même façon. Au lieu du monologue parallèle qui se fait passer pour dialogue, une conversation chiffrée. Au lieu de ce qui fait semblant d'être interdit, ce qui est vraiment interdit. Au lieu de la violence toujours plus ou moins simulée, le crime. Le crime est doux, souple, insidieux, curieux, il ne se satisfait de rien. Il veut aller plus loin, savoir davantage. Question ? Réponse. D'accord ? Oui, mais on pourrait nuancer. Un peu plus, un peu moins, on a tout le temps rien ne presse, le feu insiste sous la cendre des mots, les premiers sont les meilleurs, les premiers "chéri" et "chérie", les premiers "je t'aime" ou "je t'adore", on les dit forcément une fois ou l'autre pour de vrai, la question étant de mesurer à quel creux ils renvoient, à quel enfouissement d'odeurs, de peau, de langue, de salive, de souffles. Tu me sens ? dit un point précis à un autre point précis. Je suis là, dit quelqu'un qui n'est pas le quelqu'un spatial. Il vient de loin, ce quelqu'un, on ne sait pas d'où, à travers des milliers d'échecs ou de lueurs brèves. L'amour est un art de musique, comme l'alchimie.
C'est contre le crime d'amour que se font tous les crimes. Facile à vérifier, et pourtant personne ne le dit.
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A UNE PASSANTE

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse.
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair ... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais.

(Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal")
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Assise sur le bord du lit, elle grelottait dans sa robe du soir. Un fou, avec un fou dans une chambre fermée à clef, et le fou s'était emparé de la clef. Appeler au secours? A quoi bon, personne dans la maison. Maintenant il ne parlait plus. Le dos tourné, debout devant la psyché, il s'y considérait dans son long manteau et sa toque enfoncée jusqu'aux oreilles. Belle du seigneur
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L’amour est un art de musique, comme l’alchimie.

Philippe Labro, p. 134
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Un saint triste... il y a une incompatibilité entre ces deux termes, ne trouvez-vous pas ?
(Dans l'extrait de "Harold et Maude" de Colin Higgins)
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Juliette
Les saints ne bougent pas, même s'ils exaucent les voeux.

Roméo
Alors ne bouge pas, tandis que je recueille
Le fruit de mes prières. Et que mon péché
S'efface de mes lèvres grâce aux tiennes. (Il l'embrasse

Juliette
Il s'ensuit que ce sont mes lèvres
Qui portent le péché qu'elles vous ont pris

Roméo
Le péché, de mes lèvres ? O charmante façon
De pousser à la faute ! Rends-le-moi ! (Il l'embrasse à nouveau)

Juliette
Il y a de la religion dans vos baisers.

(Dans l'extrait de "Roméo et Juliette" de Shakespeare)
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La mort n'est qu'un passage. Tout n'est que passage.
(Dans l'extrait de "Harold et Maude" de Colin Higgins)
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Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
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