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Citations sur La conversation des sexes (19)

… consentir, c’est donner à quelqu’un son accord sur quelque chose.
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Le sexe est donc à la fois un type de rapport qui est risqué moralement tant est grande la tentation d'utiliser l'autre, de le tromper et de jouer de la connaissance intime que l'on a de lui pour arriver à ses fins, et en même temps le sexe peut permettre un rapport véritablement moral entre personne car cette intimité permet une connaissance, un amour et un respect qui permettent de vouloir et de pouvoir traiter véritablement l'autre comme une personne.
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Si l'on s'y engage comme individu, une des grandes joies du sexe est sans doute qu'une relation s'y tisse, même si elle ne dure pas, même si elle n'est pas une relation amoureuse au sens romantique du terme. Comprendre le sexe comme une relation érotique de partenaires qui doit fonctionner comme une véritable conversation correspond sans doute à ce qu'est le sexe lorsqu'il a lieu de manière respectueuse entre égaux.
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(...) si les femmes sont structurellement soumises, de sorte que consentir à cette soumission est l'attitude statistiquement normale, alors ni leur soumission ni leur consentement ne leur sont imputables. Le consentement n'a plus de portée morale, il est purement juridique et n'est rien d'autre que ce que le droit définit comme tel, dans un contexte ou le droit est un droit établi par les hommes et qui porte sur les vies des femmes. Les femmes consentent, mais ce consentement n'est pas tant l'expression de leur volonté que ce qui est construit comme ayant cette signification par un système juridique fait par les hommes pour servir les intérêts des hommes.
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Le changement modeste mais réel, introduit par le mouvement MeToo dans la prise en compte sociale des violences sexuelles, contre les femmes mais aussi contre d’autres hommes et contre les enfants, laisse en effet penser qu’à la question de savoir « comment faire pour que les hommes arrêtent de violer ? », la réponse par les tribunaux n’est qu’une réponse possible et peut-être pas la plus importante. Si le sexe et le viol sont, comme ce livre s’est efforcé de le montrer, un problème politique qui concerne tous les hommes, toutes les femmes et toutes les personnes non binaires, il est probable que ce problème trouve davantage de solutions dans le changement des normes sociales et donc de la société que par le droit seul. […]
Un des chantiers centraux est celui de l’éducation sexuelle : il faut non seulement éduquer les jeunes gens à l’égalité de genre, mais il faut spécifiquement les éduquer à la sexualité. […]
Plutôt qu’une pénalisation accrue du non-consentement, qui risquerait de se heurter à des problèmes probatoires considérables, on pourrait imaginer un engagement de grande ampleur de l’État dans la promotion d’une norme positive du consentement sexuel avec des campagnes d’éducation populaire et de prévention des violences sexuelles. […]
L’obstacle à une sexualité choisie, morale et joyeuse que constituent les normes sociales et le patriarcat en général indique que la véritable solution est à chercher dans un changement social de grande ampleur et dans la remise en cause de la domination sociale des hommes sur les femmes.
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L'analyse beauvoirienne est originale et puissante ici en ce qu'elle renverse complètement la perspective habituelle : elle montre que la vie sexuelle épanouie n'est pas du côté des hommes. Au contraire, la domination masculine prive les hommes d'une sexualité épanouie en leur proposant une conception autocentrée, inauthentique de leur propre érotisme, parce qu'ils conçoivent la femme d'une manière qui les prive d'une relation authentique avec elles.
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… un des objectifs de ce livre est d’étudier le patriarcat, entendu comme le système sociopolitique qui organise l’oppression sociale des femmes, au prisme du consentement.
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Il y a une contradiction entre le temps de la prise de conscience et celui du consentement : si les dominés consentent à leur domination parce qu’ils partagent les représentations des dominants sur la légitimité de cette domination, il faut d’abord qu’il aient pris conscience de la domination des dominants. Or, pour en prendre conscience, il faut que cette domination existe antérieurement. Ainsi, il est impossible que le consentement à la domination soit à l’origine de cette domination.
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La logique profonde du consentement commence à emerger comme une assimilation pour les femmes, dans le domaine sexuel, de l’adaptation à l’inégalité à de la liberté. Plus rigoureusement, il assimile l’adaptation à l’inégalité à un rapport sexuel non criminel sous le critère du consentement.

Le consentement apparaît donc comme un outil juridique qui, au lieu de considérer qu'un rapport sexuel non criminel est un rapport auquel la femme participe activement et volontairement, présuppose que le rapport sexuel standard est un rapport initié par l'homme et auquel la femme acquiesce ou peut-être se résigne, sans prendre en compte les conditions qui fondent une telle résignation. A ce titre, non seulement cet outil ne remplit pas sa fonction de démarcation entre le rapport sexuel et le viol, mais il véhicule une représentation de la sexualité structurée par la domination masculine.
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Premièrement, la définition juridique du consentement sexuel est structurée par les représentations stéréotypiques de la masculinité conquérante et de la féminité passive. Le consentement est conçu comme l’assentiment, passif, de la femme aux avances sexuelles de l’homme. Selon MacKinnon, la théorie juridique traditionnelle fait comme si cette définition du consentement était neutre, alors qu'elle repose sur la différence des sexes, elle-même structurée par la domination des hommes. La définition juridique du consentement est structurée par le schéma domination/soumission qui conduit à l'activité des hommes et à la passivité des femmes.
Deuxièmement, dans la relation décrite par le concept juridique du consentement, la dimension volontaire de l'assentiment disparaît. Le consentement est considéré comme un assentiment à ce qu'un autre ou les autres font, donc comme la réaction d'une personne à qui l'on fait quelque chose. Évidemment, le consentement reste considéré comme l'expression d'une volonté et, à ce titre, demeure volontaire. Cependant, comme le montre MacKinnon, le droit ne s'intéresse pas à ce qui motive l'assentiment, à ce qui fait que cet assentiment est volontaire. Or, dans un contexte où les hommes ont structurellement du pouvoir sur les femmes, le fait qu'une femme donne son assentiment à une action sur son corps qu'elle n'a pas initiée ne garantit pas que cet assentiment soit volontaire au sens d'un choix librement voulu de l'agent.
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