J'imagine que je suis snob, pérorait-il. Je méprise les villes. Je méprise les citadins. Ils ont l'esprit étroit et le derrière large. Autrement dit, leurs grosses fesses compensent leur misère intérieure. Ils sont pareils à la mauvaise nourriture. Bourrés de graisses mais, au bout du compte, affreusement insatisfaisants.
C'est dingue le nombre de choses que l'on voit quand on ne les regarde pas vraiment.
- Je ne parviens toujours pas à l'imaginer là-bas. Ca n'a pas de sens. Pourquoi enterrer un être cher dans un trou ? Où règne le froid, la saleté, où pullulent les bestioles ? Il est impossible que la vie se termine de cette manière, après tout, et après tout ce qu'elle était. [...]
Je me suis efforcé de ne pas imaginer son corps se transformant en ossements, en boue, en poussière. M'était détestable l'idée qu'elle dût affronter tout cela toute seule, comme seul j'affrontais les évènements maintenant.
" La solitude c'est tenir celui qu'on aime quand on sait qu'on risque de ne plus jamais le tenir "
Si ça se trouve, elle avait raison - j'avais peut-être percé un trou dans le ciel, et l'Univers s'apprêtait à me tomber sur la tête.
"Les jours sans toi s'écoulent comme une blessure se vide de son sang jusqu'à ce que le temps ne soit plus qu'un énième obstacle que nous devons franchir"
Elle m'a regardé, et le monde a disparu. Comme s'il n'y avait plus que nous, comme s'il n'y aurait plus jamais que nous, et que la magie ne nous était pas nécessaire. C'était à la fois joyeux et triste. je ne pouvais pas être près d'elle sans éprouver des choses, sans éprouver tout.
◦« Je ne t’ai jamais aimée autant qu’en cet instant. Et je ne t’aimerai jamais moins qu’en cet instant. » P.632
◦« J’aimerais seulement être moi et avoir quand même des amis qui, quand je serais absente au lycée, s’en rendraient compte » P.90
[...] Dans quatre mois, je ne serai plus moi. Tu as vu Ridley. Je vais devenir comme elle, ou pire. Si mon oncle a raison, et si je suis une Elue, en comparaison, ma cousine aura l'air d'une bénévole de la Croix-Rouge.
(p. 258)