Après avoir avalé quelques romans noirs et un de dark fantasy où l'auteur prenait un malin plaisir à trucider tout le monde, je me devais d'opter pour une lecture plus calme. Perry Mason, le célèbre avocat américain était l'homme qui tombait à point...
Minute papillon ! Qui a dit "papy avocat" ? Non, non, non, dans les livres, Mason n'a pas 90 balais et sa secrétaire n'en a pas 86 ! Il est jeune, il est beau, il est grand et fort, il sent bon le prétoire tout chaud et sa secrétaire tient plus du modèle "poupoupidou", avec un cerveau bien alimenté, que de la mamy gâteuse du téléfilm des années 90 !
Bien, maintenant que j'ai mis les choses au point, parlons du roman : Franklin Shore a fichu le camp il y a 10 ans de chez lui et n'a plus donné signe de vie à sa famille. Bien que déclaré mort juridiquement, sa chiante mégère de "veuve" conteste l'affaire et la nièce, Helen Kendal, ainsi que Gérald, le frère du disparu, ne peuvent rien toucher de l'argent.
Sur ce, tout s'emballe : le "disparu" téléphone à Helen et lui dit qu'il vit toujours. Stupeur ! Ensuite, c'est le chaton d'Helen qui a failli mourir empoisonné. Que de péripéties pour cette jolie jeune fille.
Si Perry Mason va entrer en scène, c'est parce que Franklin, l'oncle volage, a demandé à sa nièce d'aller le quérir, afin qu'il se mette en contact avec Henry Leech, un homme de confiance. Homme qui sera retrouvé raide mort dans sa voiture... le reste de l'histoire ne sera que rebondissements et imbroglio comme je les aime.
Ce qui m'a sauté aux yeux directement, c'est le côté "anti-jap" qui transpire dans cette histoire vis-à-vis du domestique, Komo... L'histoire se déroule en 1942, normal, donc. Les autres que j'avais lu étaient postérieurs ou antérieurs à cette date ou occultaient la seconde guerre mondiale.
Une chose qui m'a fortement plu dans ce roman-ci, c'est qu'il ne se déroule pas tout à fait comme dans les nombreux autres que j'ai lu.
Ici, pas le scénario habituel du client(e) qui demande à Mason de l'aider, en omettant des tas de choses importantes + meurtre + accusation client(e) + enquête de Mason + procès où Perry Mason prouve que son client(e) est innocent(e) et démasque le coupable par la même occasion.
Le schéma de celui-ci est différent et c'est "tant mieux". Ici, durant l'enquête de Perry Mason, Della Street, sa secrétaire, se fait arrêter par le lieutenant Tragg et se retrouve accusée d'avoir soustrait un témoin important.
Là voilà au tribunal devant un jury. le district attorney, Hamilton Burger, jubile : cette fois, il va accrocher Mason à son tableau de chasse. Depuis le temps qu'il est son adversaire dans les cours et tribunaux... "Là, c'est sûr, je vais l'avoir" se dit-il en se frottant les mains.
Pas de chance, Perry est toujours le plus fort et il indiquera même le chemin vers la solution aux 12 jurés en leur parlant du comportement étrange d'un chaton... Pour qui connait les moeurs des chatons, la solution crève les yeux, une partie du jury l'a comprise et moi aussi.
Nous n'assisterons pas non plus à la dernière contre-attaque de Perry au procès, mais nous le retrouvons, à la fin, en compagnie de sa secrétaire, innocentée par le jury, lui expliquant comment il a solutionné l'affaire, qui est coupable, pourquoi, comment et toussatoussa.
Pas de déroulement du procès ? Vachement inhabituel dans les romans mettant en scène l'avocat...
De plus, puisque le lieutenant Tragg et le district attorney lui avaient reproché de trop se mêler des enquêtes et d'utiliser des méthodes peu orthodoxes, il ne leur a pas donné la solution de l'affaire, les laissant patauger dedans jusqu'au cou.
La solution, les deux hommes doivent la trouver. Ils y arriveront, mais cela mettra bien 15 jours de plus et à ce moment là, ils comprendront que Mason savait tout...
Bluffant, donc, ce petit roman, qui m'a sorti des sentiers battus de l'auteur.
Ajoutons aussi des traits d'humour et des réparties bien senties entre l'avocat et le flic ou contre le district attorney...
Bien que j'ai compris certaines choses, tout n'était pas illuminé dans mon esprit, ma théorie s'étant affinée tout au long de ma lecture. L'auteur a pris soin d'embrouiller les pistes et de nous lancer des leurres au visage.
J'ai adoré le final, Mason gagnant une fois de plus sur ce pauvre Burger, qui est cuit et qui doit se répéter, comme un mantra "Un jour, je l'aurai".
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