Les histoires d'amour finissent mal…
Benoît GARNOT est universitaire et son ouvrage ne pouvait pas commencer sans chercher la définition de son sujet d'étude : qu'est-ce qu'un crime d'amour ? Et les premières difficultés apparaissent. En effet, le crime passionnel a de multiples visages et parfois ces derniers ne sont qu'une façade ; le véritable mobile se cache souvent dans une question d'honneur ou d'argent « mourir sous prétexte d'amour »).
Le crime passionnel existe-t-il réellement ? N'est-ce pas une invention romanesque ou journalistique ?
Présent depuis la nuit des temps, son histoire suit immanquablement les évolutions de la société et les conceptions du mariage, de la famille, de la fidélité. Il semble avoir un bel avenir devant lui du fait de la multiplication des familles éclatées et recomposées, terreau fertile pour le développement de carences affectives.
Cette histoire ne peut s'envisager qu'à partir de son traitement judiciaire. de ce dernier il est possible de constater une grande sévérité des condamnations de nos jours, après une période durant le XIXème ou la clémence l'emportait : aujourd'hui le criminel est souvent considéré comme « un pauvre type ».
Justement qui est le criminel par amour ? le meurtrier par amour est souvent d'un narcissisme exacerbé ou d'une jalousie maladive mélangé à un besoin de fusion : l'impossibilité de la rupture le conduit au passage à l'acte, son rapport au réel et à la vérité étant totalement brouillé. Pour lui le danger semble si grand, et sans défense possible, si ce n'est la haine de l'autre.
Cet ouvrage très bien documenté reste donc un « livre sérieux » : les histoires et anecdotes sont là, mais toujours traitées de façon universitaire. Paradoxe entre l'acte le plus romantique qui soit et la rigueur scientifique ?