Il s'agit du deuxième opus de la série « Un flic en soutane », ou plutôt saison 2 comme l'indique l'auteur sur la couverture, qui prend place peu de temps après les événements de mai 68, à Sarveilles, ville fictive de la banlieue parisienne.
Le père Jean est officiellement professeur de français, grec et latin à Saint-Sigismond, officieusement flic payé au noir sur les primes réservées aux indics, et accessoirement curé qui croit en Dieu et un peu moins en l'Église. le commissaire Marcel Durand a un look à la Béru, fortement porté sur les nourritures terrestres, laissant volontiers les spirituelles à son ami et compagnon d'enquête.
Ils se trouvent confrontés à un tueur qui a semble-t-il entrepris de décimer une famille, en commençant par la fille aînée qui vivait de ses charmes dans un lieu de plaisirs se trouvant également au centre des pratiques occultes d'un groupe de nazillons et d'un trafic d'hosties qui n'en sont pas. Avec un évêque à qui on ne donnerait pas le bon Dieu sans confession, son chauffeur ancien collaborateur gestapiste, un élu local magouilleur et un flic corrompu, la galerie de personnages peu reluisants est plutôt bien fournie.
Heureusement, le duo peut se ressourcer auprès d'un entourage fidèle et reposant, que ce soit chez la mère du père Jean dont la maison leur tient lieu de QG secret, ou dans divers bistrots dans lesquels ils apprécient de faire le point sur leurs investigations tout en faisant honneur à des plats roboratifs.
La saison 1 m'avait permis de faire connaissance avec les deux protagonistes principaux, d'assister à la formation de ce duo improbable, et de découvrir les personnages attachants qui les entourent. La saison 3 m'avait carrément enthousiasmé, petit bijou de polar décalé, empreint d'un humour subtil et truffé de références littéraires.
Avec cette deuxième saison je suis resté sur ma faim, avec une intrigue pas totalement convaincante, et surtout un style incertain, comme si l'auteur hésitait encore à se lâcher complètement et assumer ce côté déjanté qui lui sied pourtant si bien.
Commenter  J’apprécie         10