Une grande déception. Comme beaucoup de personnes, j'ai été attirée par le nom de
Mark Gatiss et par des critiques en quatrième de couverture très encourageantes. La chute n'en a été que plus rude. J'aurais peut-être été plus clémente s'il n'y avait pas eu tous ces éléments.
Les personnages sont sans dimension et sans personnalité. Lucifer Box se veut hilarant mais n'est qu'agaçant. L'intrigue est sans intérêt et s'essouffle très vite. La tentative de ton comique joue en défaveur du livre : avec de l'humour véritable, le scénario du Club Vesuvius aurait pu être qualifié de « déjanté », « parodique » à la rigueur. Mais même pas. Les quelques « blagues » que l'on peut trouver ne sont rien d'autre que des commentaires fait par Box sur sa propre personne. Paradoxalement, le livre se prend très au sérieux, et l'auteur veut que l'on prenne ses personnages au sérieux.
Le point de vue interne de ce livre est désagréable, avec un protagoniste qui se lance des fleurs en permanence : cela aurait pu être très drôle (on a souvent vu des personnages prétentieux être de grandes sources de répliques comiques et de gags), mais ici c'est fait avec un premier degré absolu, et sans créativité. le personnage principal ne rencontre aucun véritable obstacle et aucun de ses « défauts » ne l'empêche d'atteindre ses objectifs. Il n'a jamais peur, aucun enjeu n'est jamais ressenti (si j'osais, je le qualifierais de Gary Stu). le pseudo-retournement de situation de fin est prévisible (dans le mauvais sens du terme) et ne sert absolument à rien.
Le résultat donne une impression d'écriture puérile et mal maîtrisée, ce qui est dommage.
Pourtant j'avais commencé la lecture de ce livre en étant bon public, au vu de ce qui était annoncé : un protagoniste moralement douteux et provocateur, une histoire d'espionnage, l'Angleterre Edwardienne, mais rien ne fonctionne.
En effet, un autre grand problème qui apparaît très vite à la lecture de ce livre est que la règle du « show, don't tell » (il faut montrer et non expliquer) est ignorée à chaque occasion, ce qui donne un caractère maladroit et superficiel à l'écriture. Je prends par exemple le moment où Box décrit sa garde-robe en disant littéralement qu'elle vaut très cher et qu'elle est luxueuse. Eh bien c'est tout. Aucune justification n'est jamais donnée : pas la moindre mention des matériaux des vêtements ou de leur style, rien de visuel ne nous est fournit, rien qui donnerait à cet univers un caractère tangible. On est obligé de croire Box sur parole dès qu'il dit quelque chose et c'est au lecteur de se débrouiller avec ça. Et c'est comme ça tout au long du roman.
En bref, on n'y croit pas. Ni au soi-disant charme du protagoniste, ni au prétendus dangers qu'il risque, ni au caractère des autres personnages, ni à l'enquête, ni à rien du tout. Quant au côté « provocateur » et « moralement douteux » du personnage, il sera introuvable pour quiconque a lu une fanfiction. Ecrire un script et écrire un livre sont deux choses très différentes, voilà ce que le Club Vesuvius confirme.