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Critique de caro64


Après La Mort au crépuscule, la publication du deuxième roman de William Gay (en réalité son premier) prend une résonance toute particulière. La Demeure éternelle… pour un auteur qui nous a quittés en février dernier.

Nous sommes en 1933 dans le Tennessee. Thomas Hovington, cloué au lit par la maladie, ne peut empêcher Dallas Hardin, un homme sorti de nulle part, de s'installer chez lui, de prendre sa femme et son commerce d'alcool de contrebande et d'exercer sa domination sur sa fille Amber Rose. Nathan Winer, un voisin, tente de s'interposer et de mettre fin au séjour de ce parasite, mais il est tué lors de l'altercation et son cadavre précipité dans un gouffre. Ni vu, ni connu. Tous ceux qui se dressent sur le chemin de Hardin meurent en général très rapidement. Dix ans passent. Âgé de 17 ans, le fils de Winer, prénommé Nathan, est à la recherche d'un emploi. Sa route croise celle de Grande-Gueule Hodges, de Hardin et de Guillaume Tell Oliver, un vieil homme sage au passé trouble qui le met en garde contre celui qui apporte le malheur. Mais il va tomber amoureux d'Amber Rose… et osera affronter le démon.

William Gay raconte cette histoire avec la voix traînante du Sud. On pense au Ron Rash d'Un pied au paradis, et l'accent se pare d'une violence soudaine. Beaucoup de sang répandu sur une terre avide de le boire. Et cette brume de violence et de mal qui s'évapore dans l'atmosphère, contaminant les personnages et leur vie. le style de William Gay, c'est une beauté sévère, une lande de terre aride parsemée d'arbres moribonds.

La Demeure éternelle est un voyage dans une Amérique rurale en crise, pauvre et ignorante, le récit de la lutte éternelle du bien contre le mal, une Bible dans une main, un fusil dans l'autre. C'est surtout une écriture précise, poétique. Un bon roman, à conseiller plutôt aux amateurs d'ambiances qu'aux fans de thrillers.
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