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J'avais déjà lu cette bande dessinée voilà un mois, à peu près, sans parvenir à mettre en forme mes idées. Je l'ai donc relue. Et je vais essayer, cette fois, d'écrire cette chronique dans la foulée.

Mais l'exercice est compliqué. D'abord parce qu'il faut se détacher du souvenir du roman, de ce pavé (plus de 900 pages). Ce souvenir, justement, est envahissant, comme l'écrit d'ailleurs très joliment Jean-Philippe Jaworski dans le texte en forme de préface qui précède la bande-dessinée. Une sorte d'attirance-répulsion. Attirance, parce que sinon, vous n'arrivez jamais au terme des presque 1000 pages ; répulsion, parce que, par moment, vous peinez dans le réseau des intrigues.

Bref, je voulais lire cette bande-dessinée comme une adaptation, c'est à dire sans chercher à retrouver l'original dans l'adaptation, et sans essayer de comparer. C'est ce que je n'avais pas réussi à faire à la première lecture.

Mention spéciale à la couverture : tout est là. L'ambiance le dit clairement, on est dans quelque chose qui ressemble à l'Italie, à la Renaissance. La ville de Ciudalia dissimule ses secrets dans de petites ruelles sombres, dans un contraste saisissant avec ses monuments imposants.Le ciel et la mer se rejoignent, mais ne constituent qu'une toile de fond, un décor, pour les intrigues humaines. Leur pureté tranche avec la noirceur , le clair-obscur, des destinées. Et cet homme, représenté de dos, Don Benvenuto Gesufal, est une ombre parmi les ombres, alors même qu'il laisse derrière lui des marques de sang, le sien et celui de ses victimes.

Ce premier tome pose bien les bases de ce que sera, très probablement, la série : un détour par les arcanes de la politique, qui broie, qui manipule, qui entortille. Une première fois, Don Benvenuto se retrouve embarqué dans une affaire dont les implications le dépassent. Les fils sont tellement mélangés qu'il a bien du mal à distinguer le vrai du faux. Il est pourtant maître dans l'art du faux-semblant.

Et pourtant, on s'attache à ce personnage. Une crapule, certes, mais une crapule intelligente, que ses faiblesses rendent humaine. On adore le regarder se débattre dans ce filet qui semble se refermer sur lui inexorablement. Il est délicieusement détestable.

Alors, que faut-il en penser ? du bien ! le format bande-dessinée colle parfaitement, pour moi, à cette histoire. Alors que parfois, dans le roman, je ne savais plus vraiment à quoi me raccrocher, ici, rien de tel. Peut-être est-ce lié au fait qu'il s'agit uniquement du premier tome, ou alors l'adaptation a-t-elle amené à simplifier l'intrigue. Mais, dans tous les cas, je trouve qu'il s'agit d'une belle réussite !
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Un beau dessin, dynamique, aux points de vue variés, comme si la caméra virevoltait au rythme des cavalcades, des aguêts et des promenades de Bevenuto Gesufal dans la cité de Ciudalia que le dessinateur évoque en se souvenant de Sienne, de Florence et d'autres villes d'Italie... En soixante pages, ce premier album relate une double action, les aventures du héros, et ses souvenirs d'une atroce campagne militaire dans le Nord. On a l'impression de ne rien perdre des richesses du roman de Jaworski, sauf peut-être, bien sûr, la gouaille et le cynisme du narrateur-héros qui donnent au roman son cachet et son ton inimitables. Une réussite.
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J'ouvre le premier tome de la série de bande-dessinée avec un oeil vierge sur l'oeuvre de Jaworski. Je n'ai en effet jamais lu le roman. Je vais donc vous livrer une critique sans comparer l'adaptation graphique de Genêt avec le récit littéraire éponyme.

La préface est signée par Jaworski en guise d'avertissement amusé sur le rapport que l'on serait tenté d'établir avec son anti-héros « On écrit toujours pour de mauvaises raisons et on lit de la même manière ». Nous voilà prévenus : on va aimer détester.

Et il faut bien reconnaître que le personnage principal est des plus immoraux. Benvenutto est un tueur à gage pour la Guilde des Chuchoteurs à Ciudalia, capitale du vieux Royaume, République maritime. Opportuniste, menteur et sans état d'âme, il est la caricature de l'anti-héros en fantasy. Son mento « Pas d'ennemis, pas d'avis et pas de morale. L'objectif seul importe ».
Il est embauché pour une mission simple au départ : tuer un homme. Mais ce dernier, protégé par un sorcier s'en sort et c'est Benvenutto qui se retrouve dans le rôle de la proie traquée.

La construction peut dérouter. En effet, on fait des aller-retours entre l'aventure actuelle et une autre bataille trois ans auparavant. J'ai trouvé que cela contribuait à donner un certain dynamisme au récit et cela ne m'a pas dérangée. D'autant plus que bien sûr les deux histoires se rejoignent.

J'ai aimé les illustrations, très réussies en particulier celles de la ville, notamment au niveau des couleurs et les personnages et leurs expressions sont réalistes.

Ce premier opus pose de bonnes bases pour découvrir l'univers ainsi que les forces politiques en oeuvre.
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Cela fait longtemps que l'on me parle de Jaworski comme l'un des auteurs majeurs de la littérature de l'imaginaire de notre époque. Et pourtant je n'ai pas été emballé par le personnage principal de l'histoire. Ce dernier trop cru, trop « anti-romantique », trop antipathique n'est pas fait pour moi. La fourberies de l'être humain est omniprésente et les intrigues politiques prennent le pas sur l'amour, la gentillesse. Je ne dis pas que le récit est mauvais, je dis juste qu'il n'est pas fait pour moi.

Challenge Bande Dessinée 2019
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Les romans de Jean-Philippe Jaworski me tentent depuis longtemps sans que je n'ai eu l'occasion d'en lire pour l'instant. Mais je vais me rattraper. Autant dire que j'étais contente de découvrir cette adaptation. Et sans comparer c'est encore mieux.
C'est un très bon début, très prometteur. Qui pose les bases sur le contexte, le personnage, l'univers, la politique… On est tout de suite plongé dedans. Et même si l'intrigue de la série n'a pas encore vraiment commencé, on ne s'ennuie pas, on a de l'action, de la politique, des retournements de situation et des surprises. Immersion totale, réussie.
Le personnage principal, Benvenuto, est attachant, intelligent, retors, sombres mais il a une vraie profondeur avec un passé qu'on nous raconte. Il est intéressant, avec une vraie personnalité, psychologie et une complexité humaine, loin du héros parfait. Et il n'est pas le seul !
Les dessins sont très agréables, le trait est fin et efficace.

On a hâte de découvrir ce que nous réserve la suite.
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L'adaptation du célèbre roman Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski a marqué le mois de mai et les Imaginales où l'on pouvait découvrir les planches en grand format sur des panneaux dans les allées du parc. L'auteur et le dessinateur étaient présents au festival, mais nous n'avons réussi à avoir que la signature de Jean-Philippe Jaworski, ce qui est déjà très bien! Ce tome 1 intitulé Ciudalia est en fait l'adaptation de la nouvelle Mauvaise donne, présente dans le recueil Janua Vera. Il faut avouer que le titre en gros plan est un peu trompeur. L'adaptation du roman Gagner la guerre est prévue pour le moment en 4 tomes.

L'idée d'adapter en premier la nouvelle Mauvaise donne est excellente car elle permet de regrouper les récits consacrés au personnage de Benvenuto Gesufal et surtout de mieux comprendre les liens entre les personnages et l'histoire de Gagner la guerre par la suite. Les événements décrits dans ce premier tome se passent plusieurs années avant le roman et racontent la rencontre entre Benvenuto et Leonide Ducatore. L'adaptation est signée de Frédéric Genêt, dessinateur de la série Samourai chez Soleil.
Alors qu'il n'y avait pas de carte du vieux royaume dans Janua Vera et dans Gagner la guerre, l'album s'ouvre sur une très belle carte en format A3, une carte du vieux royaume et une de Ciudalia accompagnées de portraits des dirigeants de la ville. Avant le commencement du récit, on trouve également une superbe préface de Jean-Philippe Jaworski. Cette préface est un régal à lire, l'auteur y explique comment il a écrit la nouvelle Mauvaise donne alors que ce n'était pas vraiment un moment opportun pour lui. Jean-Philippe Jaworski raconte avec humour comment le personnage de Benvenuto Gesufal s'est imposé à lui et a pris le dessus pour notre plus grand bonheur de lecteur.

L'action de cette BD se déroule dans la cité de Ciudalia à une époque qui correspond à la Renaissance et ressemble fortement à l'Italie. Benvenuto Gesufal profite de la vie et de ses plaisirs mais exerce aussi le métier d'assassin au sein de la Guilde des Chuchoteurs, une guilde de tueurs. Un jour, Don Mascarina vient lui faire une proposition très intéressante où il doit tuer un bourgeois. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu et il tombe dans un piège en s'apercevant très vite que son commanditaire s'est fait tuer. Cependant, Benvenuto n'est pas n'importe qui et il ne va pas facilement se laisser faire.
Le récit alterne entre l'histoire principale où Benvenuto est piégé et son passé qui apparait par bribes. Benvenuto a fait partie de l'armée des Phalanges de Ciudalia et a participé à l'expédition de Kaellsbruck. À cette occasion, il avait eu affaire avec Leonide Ducatore. le passé de l'assassin va remonter à la surface et les deux histoires se retrouvent liées. L'intrigue de la nouvelle est très bien mise en scène et respectée. le récit met ainsi en place le début de la relation entre Leonide Ducatore et Benvenuto.

Le personnage de Benvenuto, comme l'a souligné Jean-Philippe Jaworski sans sa préface, est au coeur du roman. C'est une crapule mais on s'y attache et on l'apprécie vite. Il est très intelligent, sans le moindre scrupule, séducteur, aime profiter des bonnes choses de la vie et ne se laisse pas faire. Frédéric Genêt l'a très bien retranscrit, ses attitudes correspondent bien à ce que l'on pouvait s'imaginer du personnage dans le roman. Pour Leonide Ducatore, le dessinateur a fait le choix de le laisser dans l'ombre dans les passages du récit situés dans le passé. Cela conforte l'aspect intrigant du personnage. Les dessins des protagonistes sont très vivants, les combats très bien retranscrits.
Une des plus grandes réussites de cette adaptation est la ville de Ciudalia qui est magnifiquement rendue par Frédéric Genêt. Les bâtiments sont superbes, les couleurs aussi. On a envie de se promener au coeur de cette ville et de profiter de toutes ses beautés.

L'adaptation de la nouvelle Mauvaise donne est donc une complète réussite et donne clairement envie de lire les suites. Les dessins sont très réussis et vivants autant au niveau des personnages que de la ville. L'intrigue est claire, bien ficelée et l'univers respecté. Que demander de plus? À part que l'attente ne soit pas trop longue.
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Non cette bd n'est pas l'adaptation du roman Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski mais de Mauvaise Donne, une nouvelle du recueil Janua Vera. Ce tome sert donc d'introduction pour nous présenter les personnages et l'univers dans lequel prendra place la série. C'est plutot malin puisque ça forme un récit complet.

Ciudalia c'est une cité-Etat type république de Venise dirigée par une oligarchie composée d'un sénat et de deux podestats originaires de partis opposés afin de conserver un équilibre des pouvoirs.

Pour ceux qui n'ont pas lu la nouvelle, l'intrigue nous fait suivre les pas de Benvenuto Gesufal, assassin de la puissante et secrète Guilde des Chuchoteurs qui se retrouve pourchassé après avoir échoué a remplir un contrat pourtant simple au premier abord. Benvenuto est alors jeté dans un maelström d'intrigues politiques et d'assassinats qui le dépasse.
Ce n'est pas une adaptation fidèle à 100% de la nouvelle et c'est tant mieux !

L'histoire se retrouve accompagnée de chouettes flashbacks plein de sang et de sueur du temps ou Benvenuto était soldats dans les Phalanges, l'armée de la Ciudalia.

D'un point de vue des dessins c'est tout simplement magnifiques, les visages, expressions, vêtements et armes sont tous très bien détaillés, la ville elle même dégage une identité propre tout comme les épisodes du siège de Kaellsbruck.
Et top du top on a droit à une carte du Vieux Royaume ! le tout accompagné de la présentation des différents partis politiques et organisations qui régissent Ciudalia, permettant au lecteur une immersion complète et évitant ainsi une exposition trop lourde du contexte politico-militaire.
Je vois pas vraiment quoi mentionner comme point négatif a part le fait de devoir attendre pour pouvoir lire la suite.

En bref on affaire à du très lourd avec cet album qui préfigure d'une série avec un potentiel assez fou. Ça m'a clairement fait fantasmé sur une adaptation de la nouvelle Montefellone du même auteur. J'ai bien le droit de rêver.



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J'avais beaucoup aimé le roman Gagner la guerre, mais je n'avais pas lu la nouvelle Mauvaise donne. J'ignorais donc comment Benvenuto s'était retrouvé aux ordres de Ducatore.
Je lis peu de BD franco-belge et j'étais donc assez réticente, car je doute toujours de pouvoir bien les juger, je me dis que je n'ai pas assez l'oeil... quoiqu'il en soit, j'ai adoré cette version graphique du monde de Jaworski ! Pour l'instant, c'est l'aspect cape et d'épée qui ressort, avec des décors magnifiques dans lesquels on se plonge avec plaisir ; mais on sent que le côté magie sera sûrement plus exploité dans le prochain tome.
L'intrigue se divise en deux parties, entre le présent et la course (in)consciente de Benvenuto pour retrouver Ducatore, et leur passé commun où le premier était aux ordres du deuxième. Ça avance vite, le mystère éclate soudainement, même si on s'en doutait bien. Genêt amène le tout de façon habile et bien construite.
Un très beau tome de présentation, clair, fluide et très agréable à lire ! Vivement la suite !!
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Certes, il y a deux histoires avec un léger décalage temporel. le récit aurait certainement gagner en clarté s'il n'y avait pas ces flash-back sensés nous montrer les prémices d'un massacre à l'origine d'une guerre. C'est un peu difficile à suivre pour raccrocher les wagons d'autant que l'intrigue se complexifie à mesure que l'on avance.

J'aime bien les bd qui se situe dans un monde imaginaire où il y a une carte qui détaille la géographie des lieux ainsi que le système politique. C'est plutôt bien construit ce qui n'est pas toujours le cas. Les scènes d'action sont là pour donner du souffle au moment opportun. Il faut la lire surtout pour comprendre les intrigues politiques façon Game of thrones dans un monde fantasmé de renaissance italienne.

J'ai un peu moins aimé le fait que le héros soit un tueur à gage un peu crapuleux mais on a déjà connu cela. Au moins, on aura pas droit au héros sans peur ni reproche et droit dans ses bottes. On verra que la gente féminine en est réduit à de la figuration façon pot de fleur ou pire encore. Mais bon, c'est de la bonne bd qui comblera toutes nos attentes avec un graphisme époustouflant en prime. En tous cas, ce premier tome est bien parti.
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Le hasard a voulu que l'on m'offre les deux premières BD de cette saga peu après que j'eusse acquis le roman éponyme de Jean-Philippe Jaworski, que je n'ai pas encore lu.
La BD demandant moins d'investissement temporel, j'ai cédé à ses sirènes avant d'avaler le pavé qui l'a inspirée.
Il faut toujours saluer la performance d'un artiste du neuvième art lorsqu'il fait tout lui-même, le scénario et le dessin, et je ne pense pas que le fait que ce soit une adaptation d'un roman rende la tâche plus aisée, à plus forte raison quand ledit roman est très touffu, et à plus forte raison encore quand il est culte.
Frédéric Genêt remplit donc toutes les cases de l'expérience de haute-voltige, et ma foi il s'en sort plutôt bien.
Le dessin est virtuose et fleure bon l'Italie des Borgia et des Condottiere, et les phalangistes de Ciudalia sont réellement impressionnants. Quant à la fluidité narrative, elle est relativement bonne, mais fait ce qu'elle peut face à la difficulté de l'exercice qui cumule des flash back répétés et une intrigue de complot d'une complexité assez extraordinaire qu'il doit compresser en 48 pages... J'avoue que dans le dénouement à la Inspecteur Colombo à la fin, j'y ai un peu perdu mon latin.
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