Citations sur La punition qu'elle mérite (40)
Lorsqu’elle avait accepté de prendre des cours de claquettes avec Dorothea Harriman, la secrétaire du département de son service à la Police métropolitaine, jamais Barbara Havers ne se serait attendue à en tirer du plaisir. Tout autre sport que pousser un caddie dans les travées du Tesco lui semblait rébarbatif. Mais elle avait cédé à la pression, à force d’entendre Dorothea lui répéter combien c’était un exercice salutaire, et ayant fini par épuiser son sac à excuses.
Mais l'abus sexuel d'enfants se concrétise généralement sur la durée. Il existe tout un jeu de séduction et de manipulation… L'enfant doit accepter la maltraitance comme faisant partie de la relation.
Nous n'avons plus aucun constable qualifié pour les patrouilles. Des villes entières sont surveillées par des volontaires et des vigiles de quartier. Actuellement, il faut au minimum vingt minutes pour que nous arrivions sur les lieux d'un crime. Et encore, à la condition que le flic le plus proche ne soit pas occupé ailleurs.
- A Londres, c'est à peu près la même situation, (…).
Clover Freeman ne partait pas avec un bon point aux yeux de Barbara. Cette femme avait plus de dix ans de plus qu'elle, et elle ressemblait à une athlète prête à participer aux jeux Olympiques. C'était louche, et Barbara était encline à la soupçonner du pire, alors qu'en vérité sa seule faute consistait à s'occuper de sa forme dans la salle de gym équipée des machines dernier cri que Barbara avait entraperçues dans la véranda vitrée qui prolongeait le salon. Et en plus, elle était sans doute végétarienne, la garce.
- Tu crois pas que je l'aurais vu s'il abusait des gamins ? C'était un mec cool et sympa, et les mecs sympas font pas...
- Bon sang ! Tu crois que les pervers traînent à la sortie des écoles la bave aux lèvres et la bite à l'air ? C'est pas parce qu'on connaît quelqu'un qu'on sait qui il est vraiment.
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Barbara n'avait jamais été croyante, elle ne mettait jamais les pieds à l'église, ni à Noël, ni à Pâques, ni après les catastrophes nationales. Elle n'était pas croyante, quoi. En revanche, ce n'était pas pour rien que Lynley avait une chapelle en son château. Non seulement ses ancêtres y reposaient pour l'éternité, mais des offices y étaient célébrés. L'inspecteur faisait partie d'une longue lignée de lords Asherton dont le devoir avait été de donner l'exemple aux fidèles de basse extraction.
— Mes vacances ont déjà été reportées parce…
Hillier lui rit au nez.
— Vous voulez que je me soucie de vos vacances, peut-être ?... Vous allez vous rendre sur-le-champ dans le Shropshire, inspecteur Linley. Vous allez me remettre ce tas de merde dans sa brouette, dussiez-vous vous servir d’une petite cuillère.
Le câble tendu au maximum s'enroula à toute vitesse, entraînant le planeur qui se mit à rouler de plus en plus vite. Au bout de cinquante mètres, il avait décollé. En quelques secondes, il gagna les huit cents mètres d'altitude, et le câble qui le retenait encore fut relâché. Ne restait plus au planeur qu'à planer.
Incroyable, se dit Barbara en regardant l'appareil voler en silence dans le ciel. Quel genre d'imbécile pouvait bien vouloir monter là-dedans ?
Havers venait de marquer une halte devant la porte de Geraldine Gunderson et de faire le geste habituel qui consistait à sortit de son sac en bandoulière un paquet de Players. Elle alluma une cigarette.
Lynley se retint de lui demander pour la énième fois quand elle comptait arrêter, car il commençait à se faire du souci pour sa santé. Il savait d'avance ce qu'elle lui rétorquerait : l'ancien fumeur joue autant la vertu que l'ancien athée qui a "trouvé Jésus".
- Punaise, chef, vous n'avez jamais vu 'Psychose' ? Yiiiiiii ! Et le sang qui tournoie dans la bonde ?
- J'ai dû le louper.
- Le louper ? répéta Havers, sidérée.
- Oui, sergent. Est-il obligatoire de voir ce film pour toute personne partant en vacances et cherchant à se loger ?
- Non, mais... euh, quand même, il y a des choses dans la vie qu'il faut connaître.
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