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Evil Empire tome 2 sur 2
EAN : 9782331022937
Glénat Comics (06/07/2016)
3.17/5   6 notes
Résumé :
Aujourd'hui, la campagne électorale américaine. Demain, un empire du mal en proie au chaos.L'opinion publique américaine est sens dessus dessous. Des suites d'un simple événement, le pays se retrouve déchiré dans un débat sur le sens du bien et du mal, et Reese Greenwood ne compte pas se taire face à ce peuple qui soutient les idées d'un homme fou. Mais jusqu'à quel point les gens sont-ils capables de prendre position pour ce qu'ils croient ?À travers les yeux d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Ce tome fait suite à We the people (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2014, tous écrits par Max Bemis. Joe Esima a dessiné et encré l'épisode 5, mis en couleurs par Juan Manuel Temburús. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Andrea Mutti, avec une mise en couleurs réalisée par Chris Blythe.

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- Épisode 7 - Un homme appelé Ace détient une femme ligotée sur une chaise, dans son sous-sol qui a été insonorisé. Il lui explique qu'il a parfaitement conscience du caractère criminel de son acte, du sens psychanalytique de son acte, qu'il souhaite la voir assassiner de jeunes hommes, et qu'elle représente sa mère qui l'a rabaissé psychologiquement pendant toute son enfance. La première scène se déroule 3 jours avant le procès de Kenneth Laramy, candidat à la présidence accusé d'avoir assassiné sa femme.

Ce premier épisode laisse de côté les personnages principaux pour montrer l'effet de la naissance de l'Empire du Mal sur un citoyen déjà très particulier. Max Bemis présence Ace, un psychopathe bien dans sa peau. Il prend sa revanche sur sa mère, en enlevant des femmes dans la rue, en les séquestrant et en les faisant regarder le meurtre qu'il commet sur des hommes plus attirants que lui. L'enjeu de cet épisode n'est pas de dresser un portrait psychologique d'Ace, mais de montrer un individu pas bien dans sa tête, socialement intégré, et de voir l'effet de cette augmentation de liberté sur lui.

Le scénariste évite de se complaire dans le malsain et dans le sadique. Ace apparaît comme un fou dangereux, un peu pathétique dans sa rationalisation. Il ne perpètre pas de violence sadique sur sa prisonnière. Les dessins de Joe Eisma restent très chastes, dépourvus de sexualisation de cette dame, dépourvus de voyeurisme. L'enjeu est de montrer un individu avec des tendances meurtrières affirmées, et de voir comment il perçoit la libération des moeurs prônée par la politique d'Evil Empire. En une vingtaine de pages, Bemis réussit à faire exister Ace, à le rendre plausible, à montrer le fondement de sa motivation. Il prend même le temps d'une double page en forme de mode opératoire pour expliquer comment il choisit ses victimes et les enlève, avec un humour noir très réussi.

Joe Eisma est le dessinateur de la série Morning Glories de Nic Spencer. Il dessine de manière figurative, avec un bon degré de simplification. Par exemple, quand Ace va faire des emplettes à la superette, il est possible de voir la disposition des boîtes sur les rayonnages, par contre elles sont toutes identiques. Ses personnages ont une allure normale et banale, avec des gestes et des expressions naturels. Juan Manuel Temburús effectue un bon travail de mise en couleurs, mais il n'arrive pas à masquer tous les vides des dessins, que ce soient certains arrière-plans, ou l'absence de texture.

Le lecteur apprécie cette fable bien noire politiquement incorrecte, qui repose sur autre chose que des images chocs et des comportements sadiques. le scénariste indique e manière claire quel genre d'individus sort grandi de la politique de l'Empire du Mal. 4 étoiles.

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- Épisode 6 à 8 - le récit revient au temps présent de l'ascension à la présidence de Sam Duggins. Il a donc proclamé l'avènement de l'Empire du Mal (Evil Empire), une formule pour évoquer son principe de liberté totale de chaque individu, sous réserve d'assumer les conséquences de ses actes. Partout dans les États-Unis, les citoyens profitent de cette liberté en commettant des actes de violence. Sam Duggins fait organiser une fête au pied de Washington Monument (un obélisque) pour célébrer cette augmentation de liberté. de leur côté, les rebelles se sont réunis autour de Reese Greenwood, toujours accompagnée de Theo son garde du corps. Ils ont également recruté Quinn (une jeune femme) et Sam, un expert en stratégie. Ils ont même réussi à infiltrer une taupe à la Maison Blanche.

Dans le premier tome, le scénariste avait construit une intrigue un peu éclatée qui aboutissait à la prise de pouvoir d'un parti à la ligne directrice très innovante et séduisante : une restitution de leur liberté aux citoyens américains, en les débarrassant de toute moralité, et donc des lois associées. Max Bemis réussissait à rendre son postulat acceptable, en évitant de s'attarder sur les aspects irréalistes d'une telle idée. Il mettait en place 2 personnages principaux (Reese Greenwood et Sam Duggins) et donnait un aperçu de la société des États-Unis 25 ans plus tard. le lecteur entame ce deuxième tome en se demandant ce qu'il advient des personnages dont il a fait connaissance dans le premier et comment ce nouveau président des États-Unis va pouvoir gouverner avec une telle ligne directrice. Il constate également que Ransom Getty (le dessinateur de la première moitié du tome 1) a définitivement laissé sa place à Andrea Mutti.

Les dessins d'Andrea Mutti s'inscrivent dans une approche fonctionnelle, assez réaliste, avec un niveau de détails assez variable, pas très élevé d'une manière générale. Il recherche avant tout l'impression d'une réalité adulte, avec des petits traits secs, des aplats de noir aux formes déchiquetées et rugueuses, et des individus à la morphologie normale. Les expressions des visages ne sont pas très nuancées, mais la morphologie des personnages est normale et réaliste.

Les différents environnements correspondent également à des lieux plausibles et existants. Toutefois ils ont un goût de générique. Lorsque l'artiste représente la salle dans laquelle se réunissent les rebelles, le lecteur peut en voir les murs, du carrelage, l'ouverture d'une porte. Il y a donc quelques détails visuels qui donnent de la consistance à cet arrière-plan, il ne s'agit pas simplement d'une surface nue vaguement délimitée par 2 traits. Par contre il ne s'agit pas non plus d'un lieu véritable car les personnages n'ont pas d'interaction avec ce fond de plan, comme s'il ne s'agissait que d'un rideau tiré derrière eux. D'une manière similaire, lors de la fête organisée par Sam Duggins, le décor avec l'obélisque et le plan d'eau en avant est juste esquissé, sans consistance, sans impression d'un lieu aménagé, chargé d'histoire.

De temps à autre, pour souligner l'importance d'un propos, Mutti utilise une case de la largeur de la page, avec un individu dessiné en plan poitrine ou en gros plan, sans arrière-plan figuratif, avec éventuellement des aplats de noir comme réalisés à gros coups de pinceau large. L'effet produit est de sortir l'individu du contexte de son environnement pour focaliser l'attention du lecteur sur sa personne et ses propos. La répétition de ce dispositif graphique attire surtout l'attention du lecteur sur le fait qu'il ne connaît finalement pas si bien que ça ces personnages, qu'il oublie aussi facilement le décor et le lieu. Il finit par remarquer que les tâches noires présentes autour du personnage n'apportent pas de sens, ni d'un point de vue figuratif, ni même d'un point de vue conceptuel ou émotionnel, car l'artiste les reproduit à l'identique sur différentes cases, avec des personnages différents.

Le lecteur s'immerge donc dans une narration visuelle qui donne l'impression de représentations manquant d'implication, le laissant à la surface des lieux et des protagonistes. Ce manque de profondeur dans la narration visuelle reporte une partie supplémentaire de l'attention du lecteur sur l'intrigue. le lecteur suit avec curiosité les agissements de Reese Grennwood dont le rôle est fortement diminué dans ces épisodes, et la personnalité peu apparente. Son charme rebelle présent dans le premier tome est absent ici, comme si le fait de devoir prendre des responsabilités politiques pour construire le mouvement et les actes des rebelles la rend insipide, voire un peu idiote (quand elle va se reposer dans le parc de la Maison Blanche, idée des plus stupides). Theo (son garde du corps) n'est pas mieux loti.

Le lecteur se rabat donc sur les personnages de l'autre camp, avec pour commencer Sam Duggins. Son comportement était déjà un peu outré dans le premier tome, cela ne fait qu'empirer dans le deuxième tome, empêchant le lecteur de partager ses émotions, rendant difficile de croire en son existence. Sa soeur Julia et ses conseillers ne sont pas mieux lotis. Il reste alors l'intrigue. le scénariste a conçu son récit sur 12 épisodes et la stratégie de Sam Duggins ne s'arrêtait pas à son accession à la présidence des États-Unis. le lecteur découvre avec intérêt qu'elle est la suite de son plan, comment il le met en oeuvre, et s'interroge sur son but final. Mais le plaisir de sa lecture est obéré par 2 autres aspects. Pour commencer, Max Bemis a chargé la mule concernant l'histoire personnelle de Sam Duggins. Comme dans l'épisode 5, il trouve un moyen original pour retracer ses jeunes années, par contre l'empilement de traumatismes évoque les personnages les plus maltraités de Garth Ennis, sans beaucoup de finesse. Ensuite son comportement vis-à-vis de ses parents semble plus gratuit que vraiment venir de son passé.

Enfin, le lecteur est mis face à un choix épineux. Dans le premier tome, l'auteur faisait apparaître avec conviction la caractéristique du programme politique de Sam Duggins, absolument irrésistible qui permettait de croire à son ascension politique. Dans ces épisodes, il prend bien soin d'en montrer la manière dont les citoyens en profitent, validant a posteriori sa force de conviction. Mais cette caractéristique est antinomique avec toute forme d'appareil politique de grande envergure. Ainsi le lecteur a du mal à croire que Sam Duggins puisse continuer à disposer d'une armée en ordre de marche, au vu des libertés octroyées par sa politique. de fait c'est le postulat même de la série qui prend l'eau quand ces contradictions sont trop manifestes.

Ce deuxième tome commence par un épisode consacré à une histoire indépendante de l'intrigue principale, une nouvelle d'horreur bien menée, évitant les poncifs du genre, avec une forme de dérision non moqueuse et des dessins en phase avec le ton de la narration, même si un peu vaporeux par endroit. Les épisodes 6 à 8 reviennent à l'intrigue principale avec des dessins pas toujours assez consistants, des personnages ayant perdu beaucoup de leur caractère et une intrigue qui se heurte, de manière frontale, aux contradictions inhérentes au postulat de départ. du coup l'enthousiasme du lecteur baisse un peu pour cette série qui s'annonçait prometteuse.
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Puisque j'ai lu le premier tome et que j'ai emprunté celui ci, autant le lire. Mais je n'en attendais rien. En effet j'ai trouvé que l'histoire du premier tome se suffit à elle même.
Et évidemment, je n'ai pas aimé cette suite : je trouve qu'il ne se passe rien et que ça traîne en longueur. je n'ai eu aucun plaisir dans cette lecture.
Et en plus j'ai du m'écorcher les yeux à lire certaines polices de caractères assez illisibles... et enfin, pourquoi vouloir traduire l'intraduisible....
Voilà donc la grosse déception de la semaine, j'espère qu'il n'y en aura pas d'autres.
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