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sur 918 notes
Je ne lis que très rarement des biographies, surtout contemporaines ! Si j'en lis une, en général, la personne n'est plus de ce monde… Enfin, vous comprenez mon idée, je pense. Pourtant , Beyrouth-sur-Seine m'a tout de suite donné envie de plonger dans la vie de Sabyl Ghoussoub, enfin surtout celle de ses parents !

Et puis franchement, ce titre est tellement bien trouvé, évocateur, que je ne pouvais pas passer à côté.

Sabyl Ghoussoub donne la parole à ses parents, à ces hommes et ces femmes, tiraillés entre deux pays. L'exil au péril de sa vie. Un pied en France, un pied dans leur pays. Comment se sentir épanoui, heureux, lorsque la moitié de son coeur est ailleurs.

L'auteur, nous fait découvrir à la fois ses parents, leur humilité, leurs peurs, mais aussi tout un pan historique que ce soit du Liban ou de la France sur plusieurs décennies. On apprend, beaucoup de choses sur la politique qu'elle soit libanaise, ou française et j'ai trouvé ça excellent !

J'ai retrouvé quelques parallèles entre ce que j'ai pu vivre, ressentir mais aussi ce qui a parsemé ces années où la guerre au Liban touchait tout Paris. le monde intellectuel était largement influencé par la culture libanaise avec une sensation de fusion entre le Liban et Paris.

L'auteur décortique les évènements libanais, et leur influence sur la capitale française tout en analysant les réactions, les peurs de ses parents, mais aussi, chose complètement folle, il met en exergue les attentats qui ont eu lieu à Paris, et les combats qui ont lieu au Liban. Les scènes de combats versus les images sanglantes des rues de Paris. C'est franchement fou et diablement bien construit, on est saisie d'effroi et en même temps c'est une illumination.

Un texte court, dense, triste et beau à la fois. Un hymne à ses parents, un livre plein d'amour, tout en retenu, car l'auteur n'omet rien. Il y parle de ses oncles, impliqués dans la politique libanaise, pas forcément dans le même camp qui font l'Histoire de son pays.

A travers ce récit, il raconte l'exil mais aussi le deuil d'un pays déchiré par la guerre et les luttes fratricides.

C'est un histoire d'une rare finesse, tout en profondeur, qui évoque à la fois des sujets politiques, géopolitiques, qui malgré leurs complexités, sont rendus accessibles par les descriptions et la vulgarisation que l'auteur apporte. Un livre nécessaire sur l'identité, l'exil, l'appartenance, l'enracinement.

« Mes références viennent d'ailleurs et beaucoup du monde arabe, pourtant j'ai grandi en France. J'ai alors l'impression bancale d'avoir grandi ailleurs tout en ayant grandi ici. »

A lire si vous voulez tenter de comprendre le déracinement. Si j'osais, je dirais que ce livre devrait faire partie des oeuvres obligatoires du cursus scolaire au lycée.


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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"Personne en France ne connaît la différence entre un Arabe et un autre, on ne fait aucune différence entre un Jordanien, un Irakien et un Libanais, ils sont mis dans le même panier, même les Iraniens pour une majorité de Français sont des Arabes.

Beyrouth-sur-Seine 'est un livre très touchant sur l'exil et le déracinement d'un auteur qui, à travers l'histoire de ses parents, nous raconte celle du Liban (et tant de tueries) des années 70 à nos jours.

Très vite le Liban jadis prospère et envié sombre dans une ahurissante guerre civile, interminable et quasi incompréhensible aux yeux de l'extérieur.

Toute personne qui ne comprend pas pourquoi quelqu'un quitte son pays au péril de sa vie devrait lire ce livre Ce texte sonde avec une grand intelligence la question de l'identité, de l'appartenance à un pays, de l'exil.

J'ai aussi beaucoup aimé le regard de l'auteur sur ses parents à la fois très aimant, lucide et plein d'humour parfois.

Le livre est parsemé d allers-retours entre le passé et le présent quipeuvent dérouter mais qui rendent la construction singulière et profondément poignante

On 'apprécie comme très souvent le choix des lycéens pour leur Goncourt 2022

"Mes références viennent d'ailleurs et beaucoup du monde arabe, pourtant j'ai grandi en France. J'ai alors l'impression bancale d'avoir grandi ailleurs tout en ayant grandi ici."

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sabyl Ghoussoub se rend compte à la trentaine qu'il ne connaît finalement que très peu de choses de la vie de ses parents, libanais arrivés à Paris en 1975, et décide de les interroger pour reconstituer son histoire familiale. Mais l'entreprise s'avère difficile, entre des parents réticents à revenir sur le passé et qui choisissent de ne raconter que certaines anecdotes, et l'histoire d'un pays, le Liban, si embrouillée et entremêlée qu'elle semble incompréhensible à tout un chacun.

Beyrouth sur Seine est un roman que j'ai trouvé particulièrement attachant, l'auteur nous ouvrant dès les premières pages les portes de sa drôle de famille ni tout à fait libanaise ni devenue française, un Beyrouth-sur-Seine mélange de cultures et ancré dans l'exil. le ton très particulier du récit mêlant humour et nostalgie, avec beaucoup de tendresse pour ses parents et en même temps beaucoup d'incompréhension pour cette histoire qui semble se refuser à lui, participe aussi à rendre cette lecture assez différente des nombreux romans déjà écrits sur le thème de l'immigration et de l'exil. L'auteur procède par petites touches, les chapitres courts se suivent sans forcément respecter l'ordre chronologique et on a plus affaire à un portrait impressionniste qu'à une histoire en bonne et due forme.

Petit à petit, sans doute comme Sabyl Ghoussoub lui-même, on finit par relier les différents fragments et mieux comprendre le destin de cette famille et de ce pays : le déchirement des parents, partis à Paris pour 2 ans et jamais rentrés au Liban, la guerre ayant éclaté peu après leur départ, les frères et proches séparés par la guerre, par l'obligation de choisir son camp, par cette atmosphère de terreur et de fièvre, les bons et les mauvais, les chrétiens et les musulmans, les pro-Palestine et les pro-Israël. Alors que ce roman paraît décousu il nous dit finalement beaucoup en filigrane de ce que fut la guerre du Liban, à quel point la déflagration fut profonde et n'en finit pas, comment elle contamina jusqu'à la France où la famille se sentait jusqu'ici en sécurité avec les attentats et la volonté de porter le conflit en Europe. L'auteur dit beaucoup également sur l'exil, la séparation, avec ces scènes si émouvantes de sa mère maintenant le lien avec son pays et sa famille par tous les moyens, conversations téléphoniques qui n'en finissent plus ou fil WhatsApp regroupant tous les proches et cousins.

Beyrouth-sur-Seine est une lecture que j'ai beaucoup appréciée et qui donne un éclairage très intéressant sur ces événements que l'on a suivi de loin sans forcément les comprendre, guerre au Liban, conflit israélo-palestinien ou attentats de la fin des années 80 à Paris. J'ai adoré son ton et sa construction très originaux, un vrai bon moment de lecture sur un sujet profond et un auteur qui sait tisser humour et nostalgie parfaitement. Cela me donne envie de découvrir les autres romans de Sabyl Ghoussoub et notamment Beyrouth entre parenthèses dont le sujet a l'air passionnant !
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Dans un groupe de lecture de Facebook, un défi comprenait la lecture d'un livre dont le titre incluait un lieu. Dans ma PAL, j'ai trouvé ce lieu entre 2 pays Beyrouth sur Seine. Je l'avais acheté car j'aime découvrir les prix Goncourt des lycéens. Ce sont souvent des livres intéressants. Et j'avoue qu'entre deux Nobel de littérature, j'aime me reposer et découvrir des livres écrits par des auteurs / autrices dont le style est peut être moins reconnu mais dont les histoires peuvent être plus passionnante.

Et puis la littérature, c'est comme la cuisine, il y a un temps pour tout. Pour la grande gastronomie / littérature et pour la cuisine familiale voir même le McDo tout comme j'aime lire des romans non prise de tête.

Dans le cas précis de ce roman, le style est tout à fait correct / normal. Mais ce n'est pas cela qui compte, ni qui probablement lui a permis de remporter le prix. Plus que le style qui est plaisant, c'est la narration et la sensibilité de l'auteur qui narre l'histoire de sa famille et ses sentiments ambigus vis à vis du Liban.

Car ses parents sont venus à Paris pour 2 ans et ne sont jamais repartis du fait des multiples guerres.

La narration de ce roman est parfois drôle, parfois tragique. L'auteur nous partage des morceaux de vie de sa très grande famille avec un focus particulier sur ses parents. Ces morceaux de vie sont entrecroisés avec la grande histoire et les guerres au Liban, les attentats en France, les meurtres de politiciens, de journalistes au Liban.

Je ne connais rien du Liban en dehors de quelques lectures, discussions. Je n'y suis jamais allée. Les seuls pays du moyen orient où j'ai mis les pieds sont la Turquie, l'Egypte et Israël. Je n'ai que des connaissances très vagues des conflits du moyen orient. Et si je sais que les racines sont profondes et remontent loin (tant dans le temps que dans l'espace), que quelques noms ont marqués ma mémoire (Sabra et Chatila, attentat de la rue de Rennes, des rosiers, le port de Beyrouth); j'avais soit oublié les événements mentionnés ou parfois je n'en savais rien.

Ce livre m'a montré à quels points ces conflits, avec leurs différentes factions, des accords et des trahisons qui varient, des extrémistes (catholiques et musulmans) massacrent leurs adversaires mais également des co religionnaires car pas assez ou trop comme ci ou cela.

Bref un livre qui n'a pas pour vocation d'expliquer quoi que ce soit mais qui permet de toucher (un peu) l'impact des conflits sur les communautés, les familles et les individus quand la violence prend le pouvoir.

L'auteur nous livre également, plus personnellement, l'impact sur sa propre vie et comment après avoir vécu au Liban quelques années, il a décidé de revenir en France et ne pas retourner vivre au Liban. Et que bien que Français, du fait de son nom, de son enfance, il se retrouve entre pays. Et si cela présente surement une richesse d'avoir deux cultures, deux langues, ... cela représente également une blessure.

Un livre, que certain.e.s trouveront foutraque. En ce qui me concerne, j'ai été touchée par l'humour, la sensibilité et parfois le désarrois de l'auteur.

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L'auteur, né à Paris d'une famille libanaise interroge ses parents sur leur passé, leur histoire, leur rapport au Liban et à la France.
Il décide de les enregistrer, mais ça ne s'avère pas si facile que ça de les faire parler.
On ne sait d'ailleurs pas vraiment s'il poursuit l'expérience.
Et il raconte ses souvenirs, ceux de ses parents, tout ça un peu en vrac.
Il raconte aussi l'histoire du Liban, mais sans aucune chronologie.
Et on s'y perd comme il semble lui-même s'y perdre.
C'est tellement décousu que l'émotion ne passe pas.
Je n'ai pas très bien compris où il voulait en venir, ce qu'il souhaitait écrire exactement.
Si ce n'est l'ambiguïté des familles déracinées qui ne savent s'ils sont d'un pays ou de l'autre.
Quand en plus, on est né dans le pays d'adoption des parents, on sait encore moins ou donner de la tête et du coeur.
Même vivant à Paris, dans l'appartement de ses parents il se sent libanais.
« Le Liban, c'est mes parents »
« Je suis né à Beyrouth dans une rue de Paris »
Si tout n'est pas clair pour moi quant à l'objectif de ce livre, reste que c'est un bel hommage à ses parents et au Liban.
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L'auteur ,Sabyl, journaliste né à Paris de parents libanais va de France au Liban où il n'a vécu que 8 ans . Il se décide à interroger longuement ses parents sur leur exil (avec micro).
Ils quittent le Liban à la fin des années 70 et racontent longuement les guerres du Proche-Orient qui font partie de leur vie.Ils racontent cette guerre sans fin, par procuration, pour les autres, la guerre civile...en bref le pauvre Liban.
Ce texte bien écrit est teinté d'humour, Hanane la maman est une femme aux mille coeurs, elle s'informe et aide toute sa famille , cousins même les plus éloignés restés là-bas. Merci snapchat ! Elle a même subi une prise d'otages à Paris.
Il paraît que dans les années 80 , quarante journaux arabes étaient édités à Paris dont trente libanais, c'était Beyrouth sur Seine. Les attentats rue de Rennes et rue des Rosiers sont relatés aussi .
Sabyl est amoureux d'Alma beyrouthine également.
Cela fait un beau roman certes, d'ailleurs sur la première liste des Goncourt, mais je suis restée un peu éloignée du sujet alors que le billet de Sabine vibre au récit de cet exil que sa famille a elle-même vécu.
Merci aus Edts Stock pour cette lecture.
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Fragmenté, dispersé, éclaté, le récit de Sabyl Ghoussoub ne fait que refléter l'état du Liban après de trop nombreuses années de conflit.

L'auteur "né à Beyrouth dans une rue à Paris" a ressenti le besoin d'aller à la rencontre de ses origines et de réaliser un travail de mémoire. Projetant d'écrire un roman fortement inspiré de la vie de ses parents, il décide de les interroger à tour de rôle afin de reconstituer une histoire qu'il ne connaît pas et tenter de mieux comprendre un pays dans lequel il aurait pu naître.
Le récit débute sur un ton drôle et tendre à la fois et on s'attache rapidement à ces parents exilés qui ont du mal à parler de leurs souffrances et de ce retour impossible qu'ils ont pourtant tant espéré.
En dépit des anecdotes qu'il parvient à recueillir le travail de reconstitution s'avère insuffisant et l'auteur est alors contraint de trouver de nouvelles sources dans les articles écrits par son père, des photos de famille ou encore des archives.
Le récit commence alors à s'embrouiller, à se complexifier à l'image de ce conflit dans lequel même l'auteur a du mal à s'y retrouver.
Beyrouth apparaît comme une obsession, à la fois attraction et répulsion, amour gâté par de trop nombreuses blessures qui l'ont défigurée et rendue méconnaissable.

Ce roman très personnel, drôle et émouvant de tendresse, se laisse envahir progressivement par la gravité des sujets évoqués pour se terminer dans un beau vague à l'âme.
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Prix Goncourt des lycéens
C' est souvent un très bon choix mais je reste mitigé sur ce livre de Sabyl Ghoussoub
Je comprends son intention de retracer l' histoire de sa famille et de son pays à travers les témoignages de ses parents et à partir d' autres sources disparates
Mon opinion est très subjective car il y'a très longtemps que je suis l' histoire de ce pays qui s'est délité au fils du temps , des guerres, des occupations étrangères. En France, nous avons une vision idéalisée du Liban, beau pays de tolérance et de douceur de vivre. Tout cela , c' était avant .Nostalgie d'un temps révolu.
Le Liban existe-t-il encore en 2023?
Sabyl Ghoussoub ne répond pas pas à cette question
Il reconnaît honnêtement que plus il avance dans sa recherche , moins il comprend l'histoire de son pays d'origine même s'il est né en France
Ses parents ne semblent plus se souvenir du long processus de désintégration du Liban
Pourtant , il y a des dates marquantes , une longue guerre, des bouleversements politiques, des assassinats, des massacres, des occupations étrangères. Il y a aussi le fait religieux , primordial
Sabyl Ghoussoub a du mal à suivre ce long processus historique et le récit est souvent décousu et parcellaire
Certes le sujet est complexe mais j' aurais préféré une trame plus chronologique
Au bout du livre, j'ai l'impression de ne pas avoir appris grand chose
Il n'y a pas beaucoup d'émotion dans le livre
Je comprends que les lycéens aient plébiscité ce livre car il permet une première approche du Liban mais aussi du déracinement, de la double culture qui n'est pas un problème uniquement libanais
Je suis tout de même surpris de l'absence de réflexion sur le contexte géopolitique de la région qui est indissociable de la vie quotidienne
C'est vrai que le sujet est très délicat et Sabyl Ghoussoub n'a pas osé s' aventurer sur ce terrain miné
Un Goncourt des lycéens en demi teinte .
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Les parents de l'auteur sont venus à Paris en 1975 pour terminer leurs études. le père est écrivain et journaliste, il veut passer son doctorat de théâtre à la Sorbonne, ils pensent y venir pour deux ans puis retourner au Liban. Malheureusement la guerre éclate peu après leur arrivée et petit à petit l'exil devient définitif. L'auteur interroge et filme ses parents pour mieux comprendre ce qu'ils ont vécu, leur ressenti. le père écrit pour de nombreux journaux arabes édités à Paris ainsi que des poèmes, il est aussi metteur en scène. Il se plaît à Paris, s'adapte rapidement et trouve ses habitudes dans les petits cafés de son quartier. Sa mère a plus de mal, elle ne se sent pas du tout chez elle à Paris, a de la peine à trouver du travail. Elle aimerait retourner au Liban, mais la guerre l'en empêche, même si la famille y passe de nombreuses vacances. La mère passe une très grande partie de son temps à parler au reste de la famille au pays. D'abord par lettres et téléphone, puis whatsapp.

L'auteur est né à Paris, comme sa soeur. Il a vécu plusieurs années au Liban, puis en Israël avant de revenir en France. Il essaie de comprendre le lien que sa famille a tissé à la fois avec la France et le Liban, il en conclut qu'il est né à Beyrouth, mais dans une rue de Paris, tant sa famille vit dans ces deux lieux à la fois. Les chapitres se succèdent sans ordre chronologique, parlant parfois de l'auteur, parfois de ses parents ou du reste de la famille. Il s'intéresse tout spécialement à la manière dont sa famille a vécu la guerre, seuls ses parents ont pu émigrer. Sa mère vit constamment dans l'angoisse et se sent complètement impuissante face aux souffrances subies par les Libanais. Certains évènements de la guerre sont relatés et j'avoue que j'en ai oublié la plupart en dehors du massacre de Sabra et Chatilla perpétré par Israël et les milices chrétiennes. L'aspect brouillon et non chronologique du livre m'a profondément dérangée, j'avais l'impression de sauter sans cesse du coq à l'âne, cela m'a empêchée de vraiment entrer dans ce roman-témoignage malgré son intérêt évident.

Le thème principal est l'exil, le déracinement et la quête d'identité, autant des parents que de l'auteur. Il est né en France, mais se sent surtout libanais. Il a un étrange rapport d'amour et de haine avec son pays d'origine, à tel point qu'il a même vécu un temps en Israël, l'ennemi juré. Son amie est aussi d'origine libanaise et rêve de pouvoir s'y installer mais pour son compagnon c'est un projet utopique. Finalement, le Liban c'est tout d'abord un pays dont on rêve. Ces sujets son traités avec beaucoup d'émotions. Cette famille vit en France mais garde une grande nostalgie et reste au plus près de ses racines. A notre époque où l'immigration est un grand thème de débat sociétal c'est très intéressant et touchant de lire ce témoignage de personnes immigrées et de leurs descendants.

La guerre du Liban est très complexes, de nombreux combattants ont retourné leurs vestes à plusieurs reprises. Les victimes deviennent bourreaux et vice-versa. La famille de l'auteur est aussi marquée par la politique. L'un de ses oncles était communiste, mais après ses études en URSS, il a ouvert les yeux sur la réalité du paradis prolétarien. A son retour il abandonne l'action publique pour ouvrir une galerie d'art qu'il tiendra jusqu'à ce que la guerre l'oblige à mettre la clé sous le paillasson. Un de ses cousins participe à un massacre, ce qui met l'auteur très mal à l'aise quand ils se revoient.

Dans l'ensemble j'ai bien apprécié ce livre en dehors de son côté brouillon qui m'a dérangée. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Stock pour leur confiance

#BeyrouthsurSeine #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Sabyl Ghoussoub, franco-libanais, alors qu'il a déjà beaucoup écrit sur le Liban et particulièrement sur Beyrouth, s'attèle à un sujet sensible, celui du déracinement, à partir de la vie de ses parents. Ces derniers ont quitté Beyrouth en 1975, juste avant la guerre, son père souhaitant finir ses études à La Sorbonne. Selon Wikipédia, la guerre du Liban est une guerre civile qui se déroule de 1975 à 1990 Elle fait entre 130 000 et 250 000 victimes civiles et cause l'exode de presque un million de personnes.
Ses parents ne sont jamais retournés vivre au Liban. Par contre, lui, y vivra quelques années, y rencontrera sa femme mais s'installera finalement en France.
A partir d'entretiens enregistrés avec ses parents, d'albums photos, d'articles de son père journaliste et de ses souvenirs d'enfants, il retrace la vie des familles élargies du côté de sa mère et de son père, de leurs implications dans la guerre, de la souffrance à subir les conséquences du conflit…et y mêle ses ressentis, ses difficulté à vivre un déracinement. Car même s'il est né en France, l'acharnement à vivre à la libanaise de ses parents, à transposer Beyrouth à Paris l'a toujours fait osciller entre les deux cultures…
Tout en appréciant les thématiques développées et le style de l'auteur, mon ignorance de ce pan de l'histoire m'a rendu la lecture difficile. J'ai appris de façon fastidieuse sur l'histoire de l'Extrême Orient et ses guerres de religion fratricides, ces luttes de pouvoir qui font et défont les frontières, en oubliant l'essentiel : l'humain.
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