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Citations sur Beyrouth-sur-Seine (148)

Cette fois-ci, direction Axa pour son assurance décès, une entrevue qui fut assez surréaliste dans un bureau en travaux où l’assureur expliquait à mon père que, s’il mourait après soixante-quinze ans, ma mère ne pourrait rien toucher de ce qu’il avait mis de côté pendant des années. Mon père, médusé, lui avait proposé alors de se suicider la veille de ses soixante-quinze ans. « Faites comme vous le sentez » lui avait répondu l’assureur. Mon père se retournait vers moi (j’avais préféré rester debout au fond du bureau), il me demandait mon avis sur la date de son futur décès ou s’il pouvait compter sur moi pour le tuer avant d’arriver à l’âge limite.
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Mes parents voulaient que je naisse à Beyrouth. Ils m’ont dit après des heures d’entretiens qu’ils avaient attendu si longtemps entre Yala et moi pour me concevoir. Ils pensaient que la guerre se terminerait et qu’ils rentreraient enfin. Ils ne voulaient pas que je naisse à Paris, alors pendant toute leur vie ils ont recréé sans s’en apercevoir Beyrouth à la maison.
Je suis né à Beyrouth dans une rue de Paris.
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Ma mère, elle, se moque bien de juger les Joumblatt à travers leur politique, elle ne voit pas les choses ainsi. D’ailleurs, elle se moque éperdument de la politique et des positions de chacun, elle déteste ça et j’admire ce trait de caractère chez elle. Elle ne comprend pas et elle n’a jamais supporté l’engagement aveugle des gens pour une cause ou une autre. Elle déteste se retrouver au milieu d’une discussion politique et, dans ces cas-là, elle se recroqueville telle une tortue dans sa carapace, elle se tait et se met à jouer sur son iPhone. Elle aime les gens, les hommes et les femmes, peu importe leurs convictions, « je m’en fous et je m’en contrefous » me répète-t-elle, me faisant promettre de rester ma vie entière comme elle.
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 Je ne sais pas ce que représentera pour moi ce pays après la mort de mes parents. Peut-être qu’il disparaîtra avec eux. Quand je passe les voir dans leur appartement parisien, j’atterris au Liban… Dans leurs yeux, je vois ce pays. 
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J’interroge mes parents une à deux fois par semaine, je tiens un bon rythme, je les questionne individuellement. Ensemble, ils sont toujours très drôles mais c’est intenable, je n’avance pas, ils se contredisent constamment. Ils ne sont jamais d’accord sur la date, le lieu, l’événement, à croire que la réalité est toujours la fiction qu’on se raconte.
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Les histoires de famille ont détruit la seule utopie à laquelle ma mère croyait : la famille. « Il n’y a rien de plus important que la famille, Sabyl, me répète-elle, et tu sais, les gens comme nous, les exilés, les étrangers, il ne nous reste que la famille pour nous protéger, nous retrouver, nous réfugier.
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 Mon père est un homme seul, dans ce que la solitude a de plus grand. Je l’admire, mon père. Un jour, je deviendrai muet comme lui. 
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Mon père, lui, était en partie d’accord avec eux mais il disait le contraire. Il n’a jamais supporté d’être du même avis que la majorité des gens qui l’entourent. Il prend toujours la défense du camp adverse. Face à un propalestinien, il devient phalangiste, face à un pro-israélien, propalestinien, et ainsi de suite. C’est la seule façon de rester libre. 
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Enfant, son père lui avait interdit d’apprendre à jouer du piano (c’était un truc de filles). Il s’était rabattu sur les mots pour composer sa musique. 
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 Je suis très sérieux, je suis arrivé à Orly avec ta mère dans ma valise. À l’époque, elle rentrait encore dedans. 
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