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EAN : 9782379510274
128 pages
L'Antilope (20/08/2020)
4.11/5   63 notes
Résumé :
Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d’enfreindre la loi de son pays et ne pas suivre l’avis de sa famille.
Arrivé à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures. Les questions fusent et se répètent. « Comment s’appelle votre mère ? Comment s’appelle votre père ? Comment s’appelle votre grand-père ? Comment vous appelez-vous ? »
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Il est libanais maronite, est né et a toujours vécu à Paris.
Il a mis Beyrouth entre parenthèses pour aller en Israël.

Il voulait passer de main en main à sa guise, adopter ces parents, ce pays ou un autre selon les périodes.
On lui a imposé : une famille, une origine, une histoire, une terre à porter, à représenter.

Chez lui, petit on lui a appris qu'il faut libérer la Palestine et garder la famille soudée, coûte que coûte, quitte à mentir ou à s'évanouir. 
Chez lui, photographe, pas un visage d'un membre de sa famille accroché sur les murs de son appartement parisien, que des photos d'inconnus dans des cadres...comme s'il cherchait à constituer une autre famille, une différente ascendance.

Arrivé à l'aéroport Ben Gourion, soumis à un hypothétique interrogatoire ( car le vrai est beaucoup plus lourd ) des services secrets , il déballe avec un ton décalé, beaucoup d'humour et un zeste de provocation, ses réflexions sur la question d'identité, source de guerres et conflits absurdes et sans fin, et surtout celle de son propre conflit intérieur. " Me perdre pour mieux me retrouver" confesse-t-il.

C'est fin, brillant et léger pour un sujet complexe et sans issu, "Rien que votre collègue qui m'a interrogé dans l'autre pièce tout à l'heure, celui qui a pris mon nom, mon prénom, le prénom de mes parents et qui m'a demandé si j'étais musulman, il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'un de mes cousins, celui qui vend des falafels à Beyrouth. Il ne lui manquait plus que le bonnet et le tablier."
Un livre très court que je conseille vivement.

"Les racines sont utiles pour deux choses- les fuir et les retrouver"
Samuel Brussell


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L'histoire, c'est quand les hommes violent la géographie. Parce que des deux côtés de la frontière entre le Liban et Israël, près de Metulla, les oliviers sont identiques, le miel a le même goût et quand les hommes veulent s'insulter ils disent « kess emek » (la chatte à ta mère). C'est d'ailleurs le nom d'un projet de l'auteur, photographe, qui s'était mis en tête de mêler les visages de deux familles, l'une arabe, l'autre juive, pour montrer que, bordel de merde, ils sont tous sémites.
De ces images, et de toutes les autres, il devra rendre compte à l'aéroport Ben Gourion, dans la salle d'interrogatoire, face à la douanière qui lui demande des centaines de fois qui sont ses ancêtres et d'où il vient.
« D'où je viens ? » demande Sabyl Ghoussoub. Elle est bien là, la question. Je suis suif, libanais, palestinien, chrétien maronite, j'habite cette terre de mes accents et de mes doutes, et je n'ai aucune envie de trancher, car vos haines ne me concernent pas. Ma grande aspiration c'est, selon l'expression populaire, devenir un mec qui boit de l'arak sous son arbre. Pas de vieilles rancunes, pas de politique. À l'image de cette nouvelle génération que le récit des guerres du passé a lassée.
Pour aimer ce livre, il faut avoir été touché par des films comme « Valse avec Bachir », « Incendies » ou plus récemment « l'insulte », bref ressentir le déchirement des Libanais, prisonniers de leurs compromis, et en éprouver une profonde empathie. J'ai eu la chance d'assister à un mariage chrétien maronite à Beyrouth, il y a quelques années. Messe catholique en arabe, arak sous les oliviers et musique de Bachar Mar-Khalifé. Inoubliable. Ce sont peut-être ces souvenirs que « Beyrouth entre parenthèses » a réveillés en moi.
Bilan : 🌹🌹
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Après avoir évoqué ses errements identitaires dans son premier roman, le nez juif, Sabyl Ghoussoub revient à nouveau sur le thème de l'identité dans un récit où se mêlent fiction et autobiographie.
Le narrateur, son alter ego, décide de se rendre en Israel dans le but de rencontrer une amie mais il a la sensation que ce voyage représente une forme de trahison. " Pas besoin d'avoir fait de grandes études pour comprendre que lorsqu'on est libanais, Israël, on n'y va pas."
Né de parents libanais soutenant la cause palestinienne, il a appris à haïr ce pays ennemi depuis son plus jeune âge. C'est donc en secret et la peur au ventre, qu'il prend un vol en direction de Tel-Aviv. A peine débarqué, il doit subir le feu nourri des questions inquisitrices du service de sécurité de l'aéroport. Il semble paniqué, le voilà pris d'une véritable tourista verbale... En réalité il s'amuse de la situation et la tourne en dérision en racontant à peu près n'importe quoi à la soldate qui le harcèle. L'absurdité de ses réponses brouille les pistes pour traduire son refus de se laisser enfermer dans une identité simple et préétablie.
Cet interrogatoire surréaliste occupe la majeure partie du livre, le reste du séjour en Israel est vite expédié sans présenter un grand intérêt. L'auteur, qui est aussi photographe, profite habilement de l'occasion pour présenter quelques uns de ses clichés montrant une série de personnes aux visages recouverts par un keffieh, illustrant ainsi son propos.
J'ai trouvé ce texte plus profond et abouti que celui de son premier roman cependant rien ne m'a vraiment emballée. Je n'ai pas été du tout sensible à son humour qui m'a semblé trop forcé pour être tout à fait sincère. Je crois que c'est ce qui m'a empêchée d'apprécier ce livre.
Après son nez puis son nombril, quelle autre partie de son anatomie cet auteur iconoclaste va-t-il pouvoir examiner de près ? J'ai bien une petite idée mais la décence m'interdit de dire laquelle ☺
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Qui suis-je, où vais-je ?

Ce livre parle d'un jeune franco-libanais qui contre l'avis de sa famille, décide de se rendre en Israël. Arrivée à l'aéroport de Tel Aviv, il subit, comme il s'y attendait, un interrogatoire de plusieurs heures, la succession et la répétition des questions font que le narrateur s'en pose lui même sur son identité. Dans un texte court, avec un mélange de gravité et d'humour, Sabyl Ghoussoub interroge sur la question de l'identité. Les conflits du Moyen Orient reviennent souvent ainsi que l'état de guerre entre le Liban et Israël.

L'oeuvre de Sabyl Ghoussoub pointe du doigt les problèmes réels qu'un voyageur peut rencontrer lorsqu'il veut passer une frontière d'un pays en guerre à notre époque.
L'essentiel du roman se passe dans les bureaux de l'aéroport de Tel Aviv.
L'auteur qui est aussi le narrateur et le personnage principal subit un interrogatoire de la part des services secrets qui va le déstabiliser. Sabyl a beau avoir beaucoup d'humour et d'autodérision, la gravité et la lourdeur des questions sur ses origines, d'où il vient, d'où sont ses ancêtres finissent par le perdre, le jeune homme se voit poser sans cesse les mêmes questions et finit par s'interroger sur sa propre identité : « Pour venir jusqu'à vous, j'ai dû oublier qui j'étais, mon histoire, celle de ma famille. J'ai mis Beyrouth entre parenthèses. Je n'ai plus de prénom, ni de nom. Mon nom est personne. Je ne suis plus rien, je ne suis même plus moi ou peut-être que si justement, je ne l'ai jamais été autant. Je ne sais pas. »
Lors de la lecture, on se met à la place du jeunes libanais qui trouve le conflit entre les deux pays obsolète et absurde, lui qui ne pense qu'à découvrir une autre culture qui finalement est très proche de la sienne et à connaitre d'autres jeunes qui lui ressemble également.
On comprend la difficulté de s'affranchir de l'héritage familial pour construire son propre récit personnel.
Cette tragicomédie assemble une quête identitaire avec la complexité du conflit israélo-palestinien.
Au final toute ces questions et ces interrogation sur lui même et ses origines n'ont mener à rien car les n'ont pas a faire à un individu dangereux mais a un demeuré qui est bien née en France avec des origines libanaise, qui veut vivre comme les jeunes de son temps.
Cette oeuvre peut plaire à toutes sortes de personnes car de nos jours, nos origines diffèrent pour la plupart d'entre nous. Il peut aussi plaire aux personnes qui sont curieuses et qui aiment se poser des questions sur un sujet complexe et sans issus.

J'ai apprécié ce roman car il parle de sujets géopolitiques actuels et sensibles. La fin nous montre que le jeune voyageur arrive en Israël à Jérusalem et retrouve enfin Rose, paraissant plus libre et ayant compris d'où il venait et qui il était vraiment. Il se sent là-bas comme chez lui, cela nous montre qu' Israël a des airs du Liban et que la paix doit primer sur la guerre.
Ce qui m'a aussi plu sont les photos qui témoignent des personnes bloquées a l'aéroport portant des foulards cachant leurs visages comme si ils n'avaient pas le droit de parler. Ces photos nous montrent la passion du narrateur qu'il a pour la photographie.
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Beyrouth entre parenthèses

Un jeune franco-libanais voulait visiter Israël, mais il ne savait pas qu'il allait subir un long interrogatoire par les services secrets israéliens de l'aéroport à cause de son nom et son origine.
Son but est de découvrir Israël et sa société. le livre nous montre les moments de cet homme durant l'interrogatoire.
Le narrateur est né et a vécu en France, il vient d'une famille libanaise, sa famille s'est réfugiée en France durant la guerre civile libanaise.
Il défie la tradition, les croyances et les pensées de son pays (Liban) et sa famille, il décide de se rendre en Israël. C'est bien connu qu'il est interdit aux citoyens libanais d'y aller, Israël ne les reçoit pas et le gouvernement libanais ne les accepte pas après la visite.
Le narrateur veut savoir si c'est le même pays dont il a beaucoup entendu parler, il a suivi sa curiosité en croyant que tout serait facile car il a un passeport français mais apparemment il avait tort.
Après qu'il est arrivé à l'aéroport (Ben Gourion) à Tel-Aviv, les services secrets de l'aéroport pensent qu'il est arabe à cause de son nom donc ils l'ont arrêté. En conséquence il a subi un interrogatoire pendant des heures, les interrogateurs lui ont posé des questions personnelles et étranges, telles que les noms de ses parents et leurs numéros de téléphone et les mêmes questions sur ses amis, il nous montre à quel point cet interrogatoire l'a affecté mentalement et pourrait rendre n'importe qui fou.
Le narrateur rappelle des moments de sa vie après chaque question.
Le livre présente clairement les personnages, en montrant de manière bien détaillée ses sentiments, ses émotions et ses pensées. Il nous donne l'impression que nous sommes à côté de lui et passons les événements avec lui, cela vise à nous faire comprendre ses sentiments, sa manière de penser, ses comportements et sa perception vis-à-vis de certains problèmes,
C'est essentiel pour que les lecteurs s'attachent aux personnages de l'histoire et c'est important pour que les lecteurs comprennent bien l'histoire et les personnages et pour qu'ils sympathisent avec eux et qu'ils continuent l'histoire pour savoir ce qui va arriver. L'auteur a écrit : « Madame, je me pose cette question tous les jours, suis-je moi ? suis-je bien moi ? ce moi qui est assis en face de vous ? Est-ce bien moi ce moi, qui moi et qui je pour venir jusqu'à vous, j'ai dû oublier qui j'étais, mon histoire et celle de ma famille ».
Deuxièmement, le livre évoque l'un des problèmes le plus répandu et connu dans notre monde et malheureusement la majorité de gens en souffrent, c'est le racisme. Il fait réfléchir, pourquoi il y a toujours des gens qui sont jugés selon leurs nationalités, leurs origines et leurs couleurs ou sont jugés à cause des actes qu'ils n'ont pas fait. On est en 2021 et c'est dégoutant et honteux qu'il y ait encore des gens qui commettent des actes racistes, pas seulement les gens mais encore des pays qui se présentent comme des pays développés.
L'auteur a écrit : « J'ai peur d'être jugé à sa place (l'un de ses proches) pour des actes dont j'ignore même l'existence ».
Personnellement le livre m'a plu, il est mouvementé, amusant et un peu comique.
C'est très intéressant pour ceux qui cherchent à lire des livres qui parlent sur les problèmes actuels et il contient de bonnes informations sur les autres cultures. Je le recommande bien.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Aristote Onassis......aurait dit : « Pour avoir du succès, soyez bronzé, vivez dans un immeuble chic (même si vous êtes dans la cave), faites-vous voir dans les restaurants élégants (même si vous ne prenez qu’une boisson) et, si vous empruntez, empruntez beaucoup.
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Les Israéliens se méfient de moi car je n’ai pas l’allure d’un Palestinien mais pas non plus celle d’un Israélien d’autant que je ne parle pas hébreu. Je demande comment on reconnaît l’allure d’un Palestinien ou d’un Israélien. À un pantalon trop large ? Une paire de Blundstone ? Une barbe un peu trop fournie ?
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À l’âge de dix-neuf ans, je suis parti m’installer au Liban, persuadé de libérer la Palestine. J’élaborais des théories sur comment s’organiser pour que les Israéliens, les Palestiniens et les Libanais vivent ensemble. Je voulais que les mizrahim, les juifs orientaux, reviennent vivre dans leur pays d’origine, que les Israéliens deviennent palestiniens, qu’on apprenne l’hébreu au Liban. Je me transformai peu à peu en personnage fou digne d’un roman de Philip Roth.
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Il ne supporte pas ma façon de passer d'un sujet à l'autre, de me perdre pour mieux me retrouver. Lui, c'est l'armée qui l'a construit,
l'ordre. On pose les pieds ici et pas ailleurs. Il a appris à
mettre de l'ordre dans le désordre. Moi, c'est le contraire.
Je désordonne l'ordre, je le fous en l'air, je le ridiculise.
Lui sait ce qu'il pense. Qui est qui, quoi est quoi, où est
où, quand est quand, il a un avis sur tout, une position
bien ancrée. Moi, je ne sais même pas qui je suis. Je ne
suis pas certain d'être la personne qui parle à cet instant.
Il sort de la pièce en lâchant quelques mots en hébreu à
sa collègue. Quelques mots que je comprends. Ha dafuk
ha zê, ce demeuré.
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Moi, je ne sais même pas qui je suis. Je ne suis pas certain d’être la personne qui parle à cet instant.
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BEYROUTH SUR SEINE - SABYL GHOUSSOUB
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