Tu t’es promené parmi nous comme un esprit, et ton ombre a été comme une lumière sur nos visages.
Ainsi en est-il de votre liberté qui, quand elle perd ses chaînes, devient elle-même les chaînes d’une liberté plus grande encore.
Vous êtes le chemin et ceux qui cheminent. Et quand l'un de vous tombe, il tombe sur ceux qui sont derrière lui, il les avertit qu'une pierre peut les faire trébucher. Et il tombe, hélas, pour ceux qui sont devant lui et qui, bien qu'ayant le pied plus rapide et plus sûr, n'ont pas écarté l'obstacle de pierre
Et il y a ceux qui ont peu , mais qui donnent tout .
Les aspirations de l’homme changent, mais pas son amour ni le désir qu’il a de voir son amour satisfaire ses aspirations
Qui de vous ne sent pas que la puissance d’amour est sans limites ?
Vous travaillez pour marcher d'un même pas avec la terre et l'âme de la terre.
Car rester oisif c'est devenir étranger aux saisons, et s'écarter de la procession de la vie qui avance vers l'infini avec majesté et une orgueilleuse soumission.
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Le jour qui nous sépare sera-t-il le jour qui nous rassemble ? Et sera-t-il dit que le soir de ma vie était, en vérité, son aurore ?
Votre corps est la harpe de votre âme, il ne tient qu'à vous d'en tirer une douce musique ou des sons confus.
On vous a raconté aussi que la vie est ténèbres et, épuisés, vous faites écho à ce que disent les épuisés. Et je dis que la vie est ténèbres, en effet, sans un désir ardent. Et tout désir ardent est aveugle, s’il n’y a pas connaissance. Et toute connaissance est vaine, s’il n’y a pas travail. Et tout travail est vide, s’il n’y a pas d’amour ;