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Critique de Zazette97



"Les nourritures terrestres" est un texte publié en 1897 et signé André Gide, auteur français célèbre pour "La porte étroite", "Les faux-monnayeurs" ou encore "L'immoraliste".
Il ne s'agit pas d'un roman, plutôt d'un bréviaire de vie composé de plusieurs livres, eux-mêmes constitués de poésies, de fragments de journal intime, de récits de voyages et de notes destinées à nous faire partager le rapport de l'auteur à la nature, à nous faire contempler chaque petite chose du quotidien, à nous faire apprécier la vie tout simplement.

Quand Tiphanie m'a proposée cette lecture commune, je n'ai pas hésité une seconde. Gide est un auteur qui m'avait éblouie il y a 10 ans avec "La porte étroite" et je brûlais d'envie de savoir ce qui se cachait derrière ses "Nourritures terrestres" dont j'avais si souvent entendu parler et dont certains extraits sont si connus ("Familles je vous hais! foyers clos; portes refermées; possessions jalouses du bonheur" p.69).
Ce n'est qu'en sortant mon exemplaire de ma bibliothèque qu'une hésitation m'est venue. Il faut dire que le livre a sacrément jauni avec le temps et que les pages commencent à se détacher.
Une édition de 1981, du temps où les prénoms des auteurs n'étaient pas encore mentionnés sur les couvertures. J'avais oublié que j'avais trouvé ma relique chez un bouquiniste il y a quelques temps déjà et qu'un mot noté sur la première page m'avait fait sourire.
" Agir avec ses faiblesses? Hésiter avec ses vertus? Ménalque nous apprend à agir avec vertu. J'aimerais tellement qu'il te convainque! 21-8-82. Ludovic."
Apparemment, la personne à laquelle se destinait le livre n'a pas apprécié ou n'a du moins pas jugé nécessaire de le garder comme ce fut aussi le cas pour un titre de Beigbeder également acheté d'occasion et dans lequel j'avais trouvé en guise de marque-page une photo représentant deux jeunes femmes en bikini (choix qui, compte tenu de l'intérêt prononcé porté par l'auteur aux femmes, m'avait bien fait rire).
A moins que cet homme ou cette femme n'ait simplement suivi les conseils de l'auteur?

" Jette mon livre; dis-toi bien que ce n'est là qu'une des mille postures possibles en face de la vie. Cherche la tienne. Ce qu'un autre aurait aussi bien fait que toi, ne le fais pas. Ce qu'un autre aurait aussi bien dit que toi, ne le dis pas, _ aussi bien écrit que toi, ne l'écris pas. Ne t'attache en toi qu'à ce que tu sens qui n'est nulle part ailleurs qu'en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah! le plus irremplaçable des êtres." p.163

J'avais à peine commencé ma lecture que déjà je me demandais dans quoi je m'embarquais exactement tant la première impression qui m'anima fut celle d'un texte décousu, voire d'une oeuvre fourre-tout.
D'un texte je passais à une poésie puis à une succession de récits de voyage, tantôt datés tantôt pas, pour en revenir à des notes plus intimes ponctuées de phrases qui font mouche.
Le fil conducteur ne se trouvait ni dans la structure ni dans l'enchaînement des idées mais plutôt dans l'illustration du principe dont Gide se fait l'ardent défenseur, l'expérimentation.
A la manière d'un vieux sage, l'auteur nous dispense ses vérités mais se garde bien de les qualifier d'universelles. Au contraire, il encourage chacun de nous à trouver sa vérité, à profiter de ce que la vie a à lui offrir, à maintenir sa pensée toujours en mouvement.
"Les nourritures terrestres" est un texte que je n'ai pas trouvé des plus accessibles (généralement quand je dis ça, ça se traduit par "je ne suis pas certaine d'avoir tout compris"...) mais dont j'ai apprécié les passages plus philosophiques que poétiques qui sont autant de citations à picorer, à méditer et à relire !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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