Karine Giebel est très connue pour ses thrillers haletants mais elle excelle aussi dans le genre de la nouvelle "noire", "de société" dans la ligne des "romans durs" de
Simenon.
En témoigne ce livre réunissant 8 nouvelles qui se lisent d'une traite.
Des nouvelles qui ont pour point commun pour la plupart d'entre elles, la violence dont peuvent être victimes les femmes, thème d'actualité qui rejoint les préoccupations des mouvements comme MeToo.
Les trois premières nouvelles m'ont particulièrement marquée; dans la première "Aleyna" il s'agit ici d'un "crime d'honneur" qui a lieu au sein de la communauté turque, la famille d'Aleyna n'acceptant pas que la jeune fille puisse aimer librement un jeune garçon de son choix.
Deuxième nouvelle "Aurore"; il s'agit ici de la violence dont peuvent être victimes les jeunes filles au lycée: moqueries, comportement non respectueux des garçons, violence sur les réseaux sociaux...
La violence n'a pas d'âge: ainsi dans la nouvelle "Ce que les blessures laissent au fond des yeux", une femme de trente ans est victime d'un propriétaire de logement malhonnête qui exige "des services" en complément de loyer..Delphine sera soumise au bon vouloir de son implacable propriétaire à laquelle elle pense ne rien pouvoir refuser, étant dans un position précaire du fait de son veuvage et de ses charges de famille.
On est happé par l'histoire de ces héroïnes malheureuses et on ne peut que se révolter devant ces situations choquantes, reflet de la dureté d'une époque?
Un beau témoignage sur nos sociétés modernes.