Putain, ce regard... A tomber à la renverse. Fenêtre turquoise ouverte sur un abîme sans fond.
Jessica, trisomique, est une gamine espiègle, pleine de ressources. Cédric, lui, souffre du syndrome de l’X fragile : hyperactivité, problèmes d’attention, léger retard intellectuel… plus difficile à gérer. Ces deux-là n’ont qu’une envie : passer cinq jours avec leurs copains, sortir un peu du giron familial. Et leur éducatrice veillera à ce que leur vœu soit exaucé. Oui, ce séjour se présente sous les meilleurs auspices. Avec, en prime, deux mecs charmants, le chauffeur et le moniteur. Presque les mêmes yeux, d’un bleu profond, mais pas du tout le même regard. Luc est moins grand que Gilles, avec un visage plus rond, plus doux. Cheveux courts et châtains, tous les deux. Ils ne se ressemblent pas, lui plaisent pourtant l’un et l’autre. Elle a soudain envie de pimenter son séjour… Histoire de vérifier que son charme fonctionne encore à l’approche de la quarantaine. Lequel sera l’instrument de son petit jeu ? Luc, qui la cajole du regard ? Ou Gilles, cynique et froid, mais sans doute écorché vif sous sa carapace ? Au fond, je me sens seule, même si j’ai seize gamins
Comme s'ils ne sentaient pas ta terreur ! On ressent tout, dès qu'on est sur cette terre. De plein fouet. On ingère tant de souffrance ; la sienne, celle des autres. Celle qu'on reçoit, celle qu'on inflige.
Voilà ce que sont ces mômes, ce que nous sommes tous : des réceptacles à douleur. Souffrir et faire souffrir, il n'existe rien d'autre.
Le sommeil, ainsi que la mort, on ne peut pourtant qu'y plonger seul.
Il ne tue jamais une proie quand elle est seule, uniquement lorsqu’il y a un ou plusieurs témoins. Ce qui l’excite, c’est la souffrance dans les yeux de l’autre…
C’est là que Yann voit l’inimaginable : Maxime pleure. Une fillette vient de terrasser le fauve. Simplement en lui disant je t’aime....
La laideur intrinsèque du monde, la pourriture qu'exhalent ses entrailles, tout cela mis entre parenthèses le temps d'un songe. Il n'y a que la solitude et les angoisses pour être alors exacerbées. Plus de bruits parasites, de mots inutiles, d'occupations futiles ou de déguisements dérisoires : face au noir, au silence, tout devient évident. Et intolérable. La nuit nous prépare à la mort, à doses homéopathiques ; un granule tous les soirs.
Je savais bien qu’un bus plein de marmots, c’était la meilleure façon de passer les barrages…À quoi ça ressemble, le Vercors ? À vrai dire, je m’en fous complètement… Je prends le maquis ! Quoi de mieux pour se planquer en attendant que les keufs se calment ? Mais ai-je vraiment envie de me faire oublier ?Il fait chaud… Et ces mouflets qui braillent de plus en plus fort ! Ça aussi, je m’en balance. Ils rigolent, insouciants… Parce qu’ils ne savent pas qui je suis, ne se doutent même pas que je suis là. Loup dans la bergerie.Ce qui compte, c’est que je sois sorti de cet enfer. Ou plutôt de cet enfermement.Enfer, enfermement… Jamais remarqué que ces deux mots étaient si proches !Non, l’enfer je n’en sortirai jamais. L’enfer c’est moi. Ce sang qui inonde mes veines, cette chair qui harnache mon squelette, cette cervelle qui s’embrouille.
Quoi de mieux pour se planquer en attendant que les keufs se calment ? Mais ai-je vraiment envie de me faire oublier ?Il fait chaud… Et ces mouflets qui braillent de plus en plus fort ! Ça aussi, je m’en balance. Ils rigolent, insouciants… Parce qu’ils ne savent pas qui je suis, ne se doutent même pas que je suis là. Loup dans la bergerie.Ce qui compte, c’est que je sois sorti de cet enfer. Ou plutôt de cet enfermement.Enfer, enfermement… Jamais remarqué que ces deux mots étaient si proches !Non, l’enfer je n’en sortirai jamais. L’enfer c’est moi.
Avant l’évasion de cette nuit, toujours le même mode opératoire ou presque : il assassine des couples, en commençant par la femme qu’il viole devant son mari avant de les éliminer tous les deux. À l’arme blanche, à mains nues ou avec ce qui lui tombe sous la main. Aucun rituel dans le meurtre : ce qu’il veut, c’est ravir la femme de l’autre, la lui prendre sous ses yeux impuissants. Sa femme, et parfois ses gosses, s’ils ont le malheur d’être là. Car Maxime Hénot a déjà tué un enfant.