J’avais rêvé d’un printemps… roucoulant comme le chant des colombes. Rieur et désinvolte comme la course du ruisseau. Parfumé comme une allée de muguets. De ces muguets dont j’avais souhaité garnir le parterre devant notre maison mais celui-ci a été encombré par les éclats de bardeaux de cèdre jusqu’en juillet. Les ruisseaux ont mis du temps à se tracer un sillon vers la lumière. Les oiseaux ont préféré nicher loin du vacarme des marteaux et des vociférations des ouvriers maladroits.
À la seule pensée d’être la possession de quelqu’un, tout mon être se rebiffa. Dans nombre de cantiques, les religieux chantent, avec allégresse, n’appartenir qu’à Dieu… Est-ce donc que l’amour le plus sublime, le plus entier souhaite cette possession ?
L’invention m’a toujours passionné. Sans elle, je ne pourrais vivre heureux. Je vais jusqu’à penser qu’elle est la qualité que nous devrions cultiver pour nous réaliser. Comme individus, et pour survivre, comme peuple.
La célébration des mariages est pareille pour tout le monde, à ce que je sache. Tout ce qui fait la différence, c’est le nombre de personnes qui y assistent…
La vraie paix coûte si cher que bien des gens vont préférer mourir sans l’avoir connue. Pour compenser, ils vont s’étourdir ou se réfugier dans le rêve…