Uncanny X-men, tome 1

Ce tome fait suite à Uncanny X-Men - Fear Itself (épisodes 540 à 544) qui contenait les derniers numéros de la série. Il comprend les épisodes 1 à 4 de la nouvelle série, parus en 2011/2012. Il vaut mieux avoir lu Schism avant.

Épisodes 1 à 3 - Scott Summers a conservé la responsabilité de la communauté de mutants installé sur l'île Utopia. Il réunit ceux formant son groupe d'intervention qu'il a baptisé l'équipe Extinction : Storm, Emma Frost, Magneto, Namor, Colossus, Hope, Danger et Magik. Il leur expose le cadre d'intervention qu'il a défini, ainsi que la lettre de mission correspondante, et l'existence d'autres équipes (X-Club / Science Team, Security Recon, Clean-Up / New Mutants, et Gen Hope). Une semaine plus tard, ils sont contactés par Abigail Brand (responsable de l'organisation S.W.O.R.D.) qui les avertit d'un regain d'activité du Dreaming Celestial (déjà croisé dans Eternals & Lovelorn) implanté à San Francisco. L'équipe Extinction se rend sur place et découvre les agissements de Nathaniel Essex (Mister Sinister) qui effectue là une attaque majeure.

Épisode 4 - Les X-Men doivent canaliser une résurgence de la Technarchy, une expérience abandonnée de Mister Sinister.

Après un combat d'anthologie contre Juggernaut dans le cadre de "Fear itself", Kieron Gillen a la responsabilité de lancer la nouvelle série des Uncanny X-Men, avec une nouvelle lettre de mission pour l'équipe de Scott Summers (Cyclops). le récit commence plutôt bien : Gillen présente Scott Summers comme un chef d'état décidé, ayant une vision claire de sa politique. Il est vraisemblable que cette politique ait été écrite en comité par les responsables éditoriaux de Marvel, et quelques scénaristes qualifiés d'architectes de l'univers partagé. Cette politique tient la route, même si à l'évidence l'état mutant n'a rien d'une démocratie, et l'appellation "Extinction" envoie peut être un message trompeur (s'agit-il de l'extinction des mutants, ou de leurs hypothétiques ennemis ?). L'utilisation du Celestial rêveur planté à San Francisco est bienvenue, et Mister Sinister semble avoir un plan d'action bien construit pour atteindre ses objectifs qui sont clairement explicités en cours de route. Les X-Men ne foncent pas tête baissée dans l'action, ils ont également pris la précaution d'établir une stratégie d'attaque qui ne se limite pas à taper le plus fort possible jusqu'à ce que l'ennemi s'écroule.

Et puis petit à petit, l'histoire se délite pour introduire des moments impossibles à avaler, des Celestials qui se conduisent comme des jeunes filles effarouchées, et une issue du combat relevant des pires clichés. Malheureusement, les illustrations suivent le même schéma. Déjà la page de garde met la puce à l'oreille : le tant vanté Carlos Pacheco a dessiné le premier épisode, encré par Cam Smith, avec une mise en couleurs de l'incroyable Frank d'Armata. Étrangement, le lecteur a l'impression que Pacheco s'est ingénié à reproduire le style de Greg Land, plutôt que de mettre en avant son propre style. le résultat est propre sur lui, agréable à regarder, entre le photoréalisme et les explosions d'énergie propres aux comics de superhéros. Passé au deuxième épisode, Pacheco n'est plus que l'un des 3 dessinateurs avec Jorge Molina et Rodney Buchemi, avec 4 encreurs et autant de metteurs en couleurs. Arrivé au troisième épisode, Pacheco n'est plus que le troisième dessinateur, cité après Rodney Buscemi et Paco Diaz, avec encore 3 encreurs et 3 metteurs en couleurs. La qualité des dessins diminue au fur et à mesure que Pacheco recule dans la liste. Pour lancer sa nouvelle série, Marvel Comics n'aura pas réussi à conserver un unique dessinateur le temps de 3 épisodes, quelle belle preuve d'engagement pérenne !

Le quatrième épisode constitue une forme d'épilogue aux 3 autres, avec un scénario de Kieron Gillen, des illustrations de Brandon Peterson, et des couleurs de Justin Ponsor. Gillen raconte une histoire très linéaire dont la seule qualité est de ne pas ramener la Technarchy dans l'univers partagé Marvel. Pour le reste il a bien du mal à intéresser le lecteur à cette énième histoire d'entité extraterrestre collectif échoué et esseulé sur terre. Peterson délivre des cases énergiques dont le style évoque Whilce Portaccio à ses débuts. Les décors ne l'intéressent pas, du coup le lecteur suit les personnages de nuage de fumée en horizon vide de tout élément.

Le tome s'achève par une lettre ouverte à l'humanité écrite par Scott Summers (la déclaration d'intention de la nation d'Utopia), la composition des différentes équipes basées à Utopia, une illustration en double page annonçant les bouleversements à venir, 2 couvertures alternatives et 4 pages de crayonnés.

À la lecture de ce tome, c'est à se demander pourquoi les responsables éditoriaux ont choisi de recommencer la numérotation de cette série avec un nouveau 1, s'ils n'ont pas su trouver une équipe de dessinateurs capables de compléter la première histoire. Gillen entame son récit avec une certaine fougue qui se perd dans une fin peu inspirée. Il ne reste plus qu'à espérer que le deuxième tome Uncanny X-Men 2 (épisodes 5 à 9) sera meilleur.