Toa est désormais seul sur la planète On. Enfermé dans sa bulle aseptisée, sans odeur ni poussière. Autour de lui un lieu terrifiant, des serveurs monstrueux, des écrans à perte de vue, son tuteur SS qui veille sur lui…
Créer un univers original est le défi majeur de la science-fiction. Il est ici fascinant, très visuel, cinématographique : les belles descriptions des îlots sous-marins — avec un dôme en verre sous lesquels on aperçoit des spécimens de l'Arche de Noé — ou la reproduction du bulbe de Madelbrot en 3d semblent sorties d'un tableau de
Dalí.
À la question « est-ce que l'homme est un loup pour l'homme? », ce roman semble répondre par l'affirmative. Et pourtant… Pourtant il y a Toa, un personnage attachant, un rêveur qui croit en l'humain, profondément ; il y a Moa Weil – une femme pas comme les autres !- et les amis de Toa, ses amis de toujours, ensemble pour le meilleur et pour le pire.
Comme le tome I, la lecture de ce volume est exigeante, entremêlant imagination, description, érudition. Mais là où la première partie développe les prémisses philosophiques du projet, ici c'est l'action qui domine, au service des mêmes thèmes — les dangers du transhumanisme et de l'intelligence artificielle, la lutte incessante de l'homme contre les lois de la nature, sa soif de pouvoir.
La fin est surprenante, émouvante. Elle met en valeur les trésors de l'humain : le courage de l'engagement et de la pensée, l'amitié. La résistance.
Un seul mot à l'auteure: bravo !